
Depuis quelques mois, les ennuis pour l’entreprise de sécurité Kaspersky Lab ont débuté. Alors que le FBI avait déjà commencé à mener des investigations sur Kaspersky Lab, les choses se sont encore aggravées pour l’entreprise moscovite lorsque vers la fin du mois de juin, les sénateurs américains ont appelé à l’interdiction des produits de Kaspersky Lab utilisés par les militaires américains, dans la crainte que l’entreprise soit utilisée comme exploit par le Kremlin pour mener des attaques sur des infrastructures américaines.
Quelques semaines après cette proposition du Sénat de se séparer des produits de Kaspersky Lab, l’administration Trump a retiré le vendeur de solutions d’antivirus de deux listes de vendeurs agréés fournissant des équipements technologiques aux agences gouvernementales, arguant qu’elle nourrissait des craintes sur le fait que les solutions antivirus de l’entreprise moscovite soient utilisées par le gouvernement russe pour infiltrer les réseaux des États-Unis.
Face à la menace de voir ses gains disparaître, Eugène Kaspersky, le PDG de l’entreprise a déclaré qu’il serait prêt à comparaître devant le Sénat pour faire la lumière sur les préoccupations soulevées par l’Administration Trump. Et rassurer davantage les agences du gouvernement américain, le CEO de Kaspersky Lab a déclaré qu’il peut ouvrir le code source de ses produits afin qu’ils soient inspectés.
Comme si les décisions prises à l’encontre de Kaspersky n’étaient pas suffisantes, le FBI est parti en campagne auprès des entreprises américaines afin que celles-ci se détournent des produits de l’entreprise comme les services de l’Administration Trump l’ont déjà fait. Au début de ce mois, Best Buy, l’un des poids lourds de la vente au détail aux États-Unis a décidé de retirer les produits de Kaspersky de ses rayons des boutiques en ligne et physiques, estimant qu’il y avait « trop de questions sans réponse ».
Alors que l’on pourrait croire que les mauvais jours sont passés, il y a un peu plus d’une semaine, le département de la sécurité intérieure des États-Unis (DHS en anglais) a adressé une directive à ses agences et départements de la branche exécutive fédérale afin qu’ils identifient sur les 30 prochains jours les produits Kaspersky qui sont utilisés sur leurs systèmes et établissent un plan détaillé sur les deux mois à venir pour supprimer et ne plus utiliser ces produits dans un délai de 90 jours.
À la suite de cette décision, le DHS explique que « le Ministère est préoccupé par les liens entre certains fonctionnaires de Kaspersky, les services de renseignement russe et d’autres organismes gouvernementaux, ainsi que les exigences de la législation russe qui permettent aux agences de renseignement russes de demander ou de contraindre l’assistance de Kaspersky et d’intercepter les communications transitant par les réseaux russes. » Il ajoute que « Le risque que le gouvernement russe, qu’il agisse seul ou en collaboration avec Kaspersky, puisse capitaliser sur l’accès fourni par les produits Kaspersky pour compromettre les systèmes fédéraux d’information et d’information implique directement la sécurité nationale des États-Unis. » C’est pourquoi le ministère a demandé à ses agences et départements de supprimer et ne plus utiliser les produits Kaspersky après le délai de 90 jours fixé.
En dépit de ce bannissement officiel des agences du ministère de l’Intérieur, le DHS déclare qu’il est toujours possible à Kaspersky ou « toute autre entité qui revendique que ses intérêts commerciaux seront directement touchés » de « soumettre une réponse écrite répondant aux préoccupations du ministère ou pour atténuer ces préoccupations ».
À la suite de la directive du DHS, le Sénat vient de voter un amendement afin de révoquer l’utilisation des produits de l’entreprise Kaspersky Lad au niveau du gouvernement fédéral. Cet amendement qui a été proposé par la sénatrice Jeanne Shaheen a été intégré à la loi National Defense Authorization Act (NDAA).
Après le vote de cette loi, Shaheen n’a pas manqué d’exprimer sa joie et a ouvertement affirmé qu’elle est « très heureuse que le Sénat ait agi de façon bipartite sur mon amendement qui supprime une vulnérabilité réelle de notre sécurité nationale. » Sur le site web du Sénat, on peut également lire les propos de Shaheen dans lesquels elle ovationne l’administration Trump pour avoir écouté son appel afin de supprimer les logiciels de Kaspersky Lab de tous les ordinateurs fédéraux. Enfin, la sénatrice conclut qu’il « est important que cette interdiction fasse partie intégrante de la loi et qu’elle soit élargie à l’ensemble du gouvernement fédéral, comme mon amendement le ferait. Compte tenu du soutien bipartite, bicaméral solide pour cette proposition, je suis optimiste, cela sera bientôt signé dans la loi. »
Source : DHS, Sénat US
Et vous ?

