La ministre britannique Amber Rudd estime inacceptable de chiffrer les services de messagerie
Vu que cela offre une protection aux terroristes
Le 2017-03-27 07:59:45, par Patrick Ruiz, Chroniqueur Actualités
L’attentat de Westminster est encore présent dans les esprits, assez pour que le nouveau ministre de l’Intérieur britannique, lors d’une récente sortie, y revienne et relance fortement le débat sur la nécessité de l’affaiblissement du chiffrement des données.
Les enquêtes de police révèlent que le téléphone du terroriste de Westminster aurait servi à communiquer via WhatsApp deux minutes avant qu’il passe à l'acte. Or, l’application de messagerie utilise le chiffrement de bout en bout, ce qui a pour conséquence que seul le destinataire du message peut lire le message. Amber Rudd a réagi par rapport à cet état des choses en pointant du doigt la société Facebook, et toutes celles offrant un service similaire comme étant de potentielles antichambres du terrorisme, et pour cause, leur adoption de ce mécanisme de protection des données empêche les enquêteurs de réunir plus d’éléments sur des actes de cette nature, ce qui d’après elle ne devrait pas être le cas.
Comme dans l’affaire San Bernardino, où le FBI a eu recours à des hackers pour déverrouiller un iPhone appartenant à un terroriste, on se retrouve de nouveau avec une actualité mettant au centre le chiffrement des données et le problème fondamental qu’il pose : celui de l’opposition entre le droit à la vie privée et la sécurité.
L’affaire San Bernardino comme celle sur les révélations de WikiLeaks auront eu le mérite de démontrer que le chiffrement des données marche effectivement, renforçant la vie privée des internautes. Pour revenir à l’attentat de Westminster qui a alimenté les propos de la ministre, l’on pourrait se demander si la connaissance du contenu des derniers messages du terroriste aurait permis de sauver des vies ; ce qui n'est pas si sûr.
À l’inverse du refus de collaborer d’Apple dans le cadre de l’affaire San Bernardino, des responsables de WhatsApp se seraient dits indignés par l’attaque et prêts à collaborer avec les autorités pour ce qui pourrait être, pour eux, le début d’un équilibre entre vie privée numérique et sécurité.
Sources : Reuters, BBC
Et vous ?
Qu'en pensez-vous ?
Sera-t-il possible d'arriver à un équilibre entre sécurité et vie privée ?
Voir aussi :
Le chiffrement bout-en-bout de WhatsApp empêche des enquêteurs d'avancer dans une affaire criminelle, les enquêteurs dans l'impasse vu les enjeux
L'alliance franco-allemande contre le chiffrement appelle à une législation européenne, l'Europe va-t-elle affaiblir le chiffrement ?
Limitation du chiffrement : le CNNum et la CNIL invitent à ne pas céder à des solutions de facilité, qui pourraient avoir des conséquences graves
Les enquêtes de police révèlent que le téléphone du terroriste de Westminster aurait servi à communiquer via WhatsApp deux minutes avant qu’il passe à l'acte. Or, l’application de messagerie utilise le chiffrement de bout en bout, ce qui a pour conséquence que seul le destinataire du message peut lire le message. Amber Rudd a réagi par rapport à cet état des choses en pointant du doigt la société Facebook, et toutes celles offrant un service similaire comme étant de potentielles antichambres du terrorisme, et pour cause, leur adoption de ce mécanisme de protection des données empêche les enquêteurs de réunir plus d’éléments sur des actes de cette nature, ce qui d’après elle ne devrait pas être le cas.
Comme dans l’affaire San Bernardino, où le FBI a eu recours à des hackers pour déverrouiller un iPhone appartenant à un terroriste, on se retrouve de nouveau avec une actualité mettant au centre le chiffrement des données et le problème fondamental qu’il pose : celui de l’opposition entre le droit à la vie privée et la sécurité.
L’affaire San Bernardino comme celle sur les révélations de WikiLeaks auront eu le mérite de démontrer que le chiffrement des données marche effectivement, renforçant la vie privée des internautes. Pour revenir à l’attentat de Westminster qui a alimenté les propos de la ministre, l’on pourrait se demander si la connaissance du contenu des derniers messages du terroriste aurait permis de sauver des vies ; ce qui n'est pas si sûr.
À l’inverse du refus de collaborer d’Apple dans le cadre de l’affaire San Bernardino, des responsables de WhatsApp se seraient dits indignés par l’attaque et prêts à collaborer avec les autorités pour ce qui pourrait être, pour eux, le début d’un équilibre entre vie privée numérique et sécurité.
Sources : Reuters, BBC
Et vous ?
Voir aussi :
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Ryu2000Membre extrêmement actifEst-ce qu'il est légal d'envoyer un MMS remplit de texte chiffré comme ça :
XohImNooBHFR0OVvjcYpJ3NgPQ1qq73WKhHvch0VQtg=le 27/03/2017 à 13:30 -
AoCannailleExpert confirméNon. Cette mesure sera contournée avant même d'être en place.
Je suis parfaitement contre la surveillance automatique et généralisée.
Un accès au cas par cas de la part de la police est tolérable uniquement sur décision d'un juge. L'article est flou sur le sujet, mais pour moi c'est un pré-requis indispensable avant saisie de données personnelles. Dans ce cas là et ce cas là seulement, un accès simple et rapide grâce à une coopération européenne est effectivement un but à atteindre.le 08/06/2017 à 16:23 -
kolodzModérateur
Pensez-vous que les nouvelles mesures proposées par la Commission européenne seront en mesure d'enrayer la menace terroriste ?
Cordialement,
Patrick Kolodziejczyk.le 08/06/2017 à 16:23 -
hotcryxMembre extrêmement actifOnt-ils vraiment besoin d'internet pour communiquer?!le 27/03/2017 à 11:25
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Ryu2000Membre extrêmement actifC'est complètement ridicule...
Encore une fois sous prétexte de lutter contre le terrorisme on nous pond des lois liberticides.
Je crois que c'est aussi l'excuse qu'ils ont trouvé pour justifier la disparition des gros billets.
Il existe des projets pour supprimer toute monnaie physique... "le liquide est utilisé par les terroristes"...
L'important c'est la liberté pas le prétexte de la sécurité.
Ce n'est pas empêcher les gens de faire ce qu'ils veulent qui va aidez à arrêter le terrorisme...
La plupart des terroristes qui ont commis des meurtres en France étaient connu des services de l'ordre, ils étaient fiché et ça ne les a pas empêché de sévir...
Et ça revient toujours à la même vieille citation :
"Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l'une ni l'autre, et finit par perdre les deux."le 27/03/2017 à 11:26 -
Marco46Expert éminent séniorD'abord on ne dit pas cryptage mais chiffrement. Cryptage est un anglicisme qui ne veut rien dire. Pour parler sérieusement de ce sujet il faut commencer par utiliser la bonne sémantique.
Sinon le secret des correspondances est une liberté fondamentale. C'est un des piliers de l'état de droit et de la démocratie. L'impact est absolument critique. Seul un juge peut décider normalement de lever le secret de la correspondance. Le problème ici c'est que même si un juge décide de le lever, on ne peut techniquement pas le faire. Et il n'y a aucune alternative technique, soit on chiffre et c'est impossible de choisir de lever le secret après coup, soit on ne chiffre pas et il n'y a plus de secret de la correspondance. Et on parle même pas ici des conséquences économiques. Sans chiffrement, point de commerce électronique possible.
Donc t'es possiblement un peu light sur ton "aucun impact".le 27/03/2017 à 16:25 -
Ryu2000Membre extrêmement actifLe terrorisme toujours le parfait prétexte pour surveiller le peuple
C'est bien connu que les terroristes font toujours une conversation de groupe sur Facebook pour planifier leur attaque.le 08/06/2017 à 16:28 -
raphcharMembre éclairéJ'ai la solution du coup. Il faut arrêter d'apprendre à lire, comme ça les terroristes ne pourront plus communiquer par écrit, donc plus par les réseaux sociaux.le 08/06/2017 à 17:07
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spyserverMembre confirméC'est l'éternel dilemme entre sécurité et liberté, accorder plus de liberté permet aussi aux mauvaises personnes d'en profiter, à l'inverse plus de sécurité entache notre liberté ...
On a déjà accepté les caméras qui nous filment H24 un peu partout mais même si ils possédaient les clés de chiffrement, je pense qu'ils se tourneraient vers un autre outil de toute façon, c'est un jeu sans fin ... c'est comme les smartphones ultra sécurisés, qui à part quelqu'un qui a des choses à cacher pourrait bien vouloir se procurer ce type de smartphone ?le 27/03/2017 à 11:03 -
Marco46Expert éminent séniorIl n'y a pas que ça dans la balance. Chiffrer ses communications c'est pour être en sécurité, ce n'est pas qu'une question de vie privée, il y a des criminels qui s'attaquent à nos données pour diverses raisons, espionnage industriel, vols de données bancaires, vols d'identités, etc ... . Pour notre sécurité il faut chiffrer.
Donc d'un côté on nous dit qu'on serait plus en sécurité sans chiffrement, mais en fait si on chiffre pas on est également moins en sécurité ... C'est compliqué la vie hein ... Trop compliqué pour le discours simpliste des politiques sur ces sujets ...le 27/03/2017 à 12:10