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Covid-19 : l'Europe va rendre 18 applications nationales de suivi de la propagation du virus compatibles et StopCovid de la France sera exclue
En raison de son architecture centralisée

Le , par Patrick Ruiz

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En Europe, l’heure est au passage à l’interopérabilité entre les applications de suivi de la propagation du coronavirus mises sur pied par différents pays. C’est une initiative dont la Commission européenne vient de faire l’annonce du prochain lancement et de laquelle StopCovid sera exclue ; une nouvelle déconvenue pour l’application française qui trouve des explications dans les choix techniques des décideurs français.

Dans le processus de gestion de la crise sanitaire, la France et la Hongrie font partie des rares pays à avoir opté pour l’approche de suivi par smartphones avec serveur centralisé. Leurs applications s’appuient sur la technologie Bluetooth pour noter les contacts étroits entre citoyens – le système génère des identifiants anonymes des smartphones de personnes qui se sont approchées les unes des autres de moins de deux mètres, ce, pendant 30 minutes. Des identifiants anonymes des smartphones dans ladite configuration sont ensuite envoyés vers un serveur central géré par des responsables de la santé. L’approche devait permettre à ces derniers d’être en mesure d’observer de façon directe et potentiellement de contacter les personnes susceptibles d’être entrées en contact avec des porteurs du virus. Elle s’est néanmoins vite retrouvée sous le feu des critiques, car considérée à la fois comme un risque pour la sécurité et la vie privée par les critiques. Motif : possibilité de transmission de données médicales potentiellement sensibles à une seule source et ouverture de la voie à une future surveillance par les États. Ce paramètre (le modèle centralisé) est susceptible d’expliquer le bide de StopCovid que seulement 3 % des Français ont téléchargé.



Désormais, il est également celui que la Commission de l’Union européenne met en avant pour écarter l’application française StopCovid de son projet d’interopérabilité entre applications. À date, 9 pays de l’UE dont l’Allemagne s’appuient sur une approche de suivi avec stockage de données décentralisé. Dans le principe, l’application se sert de la technologie Bluetooth pour transmettre un identifiant anonyme à un autre utilisateur qui se trouve à proximité pendant un temps défini. Lorsqu’une personne est dépistée comme porteuse du virus, un message anonyme est envoyé à toutes les personnes dont les identifiants ont été récupérés par l’appareil du malade. D’avis d’experts, l’approche décentralisée offre de meilleurs gages pour la vie privée des utilisateurs. De plus, elle a le mérite de reposer sur un protocole commun de suivi de la propagation du virus, d’où la mise à l’écart de StopCovid.

Ainsi, dans le cadre d’un accord signé avec la Commission de l’UE, T-Systems et SAP seront chargés de développer une plateforme capable de croiser les informations entre les applications de ces 9 pays. Neuf autres pays ont en projet de s’aligner sur l’approche décentralisée basée sur l’API conjointe Apple – Google. Cela fera donc un minimum de 18 pays qui participeront au projet d’interopérabilité dont une version pilote de la plateforme est attendue dans trois à quatre semaines.

L’application française StopCovid apparaît donc désormais plus inutile que jamais dans une Europe où les frontières entre pays s’ouvrent peu à peu. Des tiers venus de contrées voisines entreront en contact avec des Français sans que l’application de ces derniers ne puisse remplir la fonction additionnelle attendue de chaque application à ce stade.

Comme un mur, l’installation volontaire des applications se dresse sur le chemin de la réussite de ces initiatives

C’est ce que révèlent de récents chiffres qui laissent filtrer que l’approche de suivi de la propagation du virus par smartphone fait un bide partout. Japon : 126 millions d’habitants ; 7,7 millions de téléchargements de l’application de suivi ; seulement 27 cas positifs signalés par cette dernière. Italie : 60 millions d’habitants ; 4,2 millions de téléchargements de l’appli ; Allemagne : 83 millions d’habitants ; 16 millions d’installations de l’application lancée par le gouvernement. Ce sont des chiffres de la BBC qui présentent une tendance similaire à ceux d’un sondage de Sensor Tower. Les experts sont clairs sur la question : la plus grande majorité doit procéder à l’installation de l’application lancée par les autorités d’un pays donné pour qu’elle puisse rendre satisfaction. Une étude publiée par l'Université d'Oxford (pour ne citer que celle-là) révèle qu'une telle application ne peut être utile que si elle était utilisée par plus de 60 % d’une population.


Les pays où ces dispositifs de suivi (de la propagation du virus via smartphones) ont du succès sont ceux qui ont mis en place des politiques de gestion qui s’écartent de celles mises en œuvre dans des espaces comme l’UE sur un point principal : celui en lien à la question de volontariat.

Dans le cas de Singapour, les personnes susceptibles d'avoir été exposées au nouveau coronavirus (en particulier celles qui revenaient de l'étranger) ont été soumises à des périodes d'isolement à domicile de 14 jours. Les patients confirmés pour leur part ont été hospitalisés. Pour faire respecter les périodes d'isolement à domicile, les fonctionnaires demandaient aux citoyens d'activer les services de géolocalisation sur leur smartphone et de cliquer de façon périodique sur un lien envoyé par SMS. Ce lien signalait leur position, confirmant qu'ils restaient effectivement chez eux. Ces derniers devaient répondre aux messages dans un court laps de temps pour empêcher que des tiers ne trichent en laissant leur téléphone pendant qu’ils s’aventurent à l’extérieur. En sus, les autorités ont procédé à des descentes sur le terrain pour confirmer la localisation des personnes placées en quarantaine.

À Taïwan, les porteurs potentiels du virus sont dotés d'un smartphone équipé d'un GPS et d’une application de pistage. Ces dispositifs font office de « ;barrière électronique ;» et permettent de garantir que les personnes en quarantaine restent chez elles en prévenant les forces de l’ordre si ces dernières sortent de quarantaine, s’éloignent de leur domicile ou éteignent leur téléphone. La police locale appelle jusqu’à deux fois par jour pour s’assurer que les personnes en isolement se trouvent là où ils devraient être.

C’est des exemples pour illustrer le dilemme auquel l’humanité fait face. L’humanité fait face à une situation de santé globale. Il existe une technologie qui pourrait être vraiment utile pour mesurer en temps réel l'efficacité (ou non) des politiques publiques. Mais elle est si intrusive qu'en temps normal, on hésiterait à en faire usage. Toute la question est de savoir si elle ne devrait pas faire l’objet de plus d’adoption par les populations d’espaces comme celui de l’UE, ce, pour la durée de la période de crise. C’est l’après qu’il faudra ensuite envisager. Avec les événements du 11 septembre, les USA sont passés par une situation (d’urgence) similaire. Cette urgence a conduit le pays, pris de panique, à mettre en place l'État de surveillance qu'Edward Snowden a fini par exposer en 2013. Une fois qu'un gouvernement s'engage dans ce genre de choses, il semble qu'il n'y ait pas de retour en arrière.

Source : Reuters, BBC

Et vous ?

Suivi de la propagation du coronavirus par smartphone : quel commentaire faites-vous de la stratégie française ?
Le problème de fond avec ces applications n’est-il pas celui de l’installation volontaire ?
Droits individuels ou intérêt général (santé publique) : de quel bord êtes-vous ?

Voir aussi :

Immuni, l'application italienne de suivi des contacts, est développée en open source sous la version 3 de la licence GNU Affero General Public
StopCovid : l'application de contact tracing est enfin disponible sur iOS et Android, les utilisateurs avaient d'abord téléchargé en grand nombre une app catalane qui porte pratiquement le même nom
Un restaurant aux Pays-Bas fait appel à des robots serveurs comme moyen pour réduire les contacts interhumains et faire respecter la distance sociale
Covid-19 : la première application mobile de traçage de contacts au monde utilisant l'API Google-Apple est lancée, SwissCovid étant testée à grande échelle en tant que projet pilote

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Avatar de ormond94470
Membre actif https://www.developpez.com
Le 04/08/2020 à 0:44
De toute façon tout le monde s'en moque de leur application...
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Avatar de Fagus
Membre expert https://www.developpez.com
Le 04/08/2020 à 14:54
C'est un combat perdu. Le problème est au niveau de l'utilisateur.

Même si l'appli était absolument parfaite, les taux d'utilisation mondiaux montrent que les gens n'ont pas atteint le niveau d'empathie/altruisme pour installer une application dont le bénéfice n'existe qu'en cas d'emploi collectif massif.

c'est encore pire que le problème des vaccins, car au moins le vaccin protège, (+-) , le vacciné. Là l'appli ne protège pas l'intéressé mais la population.

Autant dire que personne n'en a rien à faire, d'autant plus que les gens un peu plus éduqués que je connais me disent qu'ils ne l'installent pas, car le taux d'installation est trop faible pour que ça serve à quelque chose...
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Avatar de Ryu2000
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 04/08/2020 à 15:09
L'application sera peut-être utile lors de la prochaine pandémie.
Il est possible qu'un jour le scénario se reproduise. Les gens se rappelleront que le confinement c'est pas marrant.
L'UE pourra peut-être créer une loi qui obligera tout le monde à porter en permanence sur soi un appareil de traçage.

Aujourd'hui personne ne va utiliser l'application pour éviter une seconde vague.
Si lors de la prochaine pandémie on ferme toutes les frontières, on porte tous des masques, on se fait tous tester, on pourra envisager de se faire tracer.
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