Dans un billet de blog, Katelyn Gadd, conceptrice de jeux et programmeuse d'outils, partage son expérience dans l'équipe WebAssembly de Google, une expérience négative qui met en lumière les manquements de Google. « J'ai rejoint Google début 2015 pour travailler au sein de l'équipe V8 en tant que l'un des premiers auteurs de la spécification WebAssembly. Ceci est une histoire partielle de ce qui a mal tourné dans le processus et comment cela m'a endommagé de façon permanente. Mon espoir est que cette histoire aidera les gens à reconnaître les cultures toxiques sur leur propre lieu de travail, ou aidera les nouvelles recrues à avoir une meilleure carrière chez Google », déclare Gadd.
« Au cours des deux dernières décennies, j'ai réussi à être productive malgré une maladie chronique, et je le dois en grande partie aux personnes avec lesquelles j'ai travaillé. Malgré cela, Google est le pire endroit où j'ai jamais travaillé et il m'a littéralement causé des lésions cérébrales. Si vous trouvez que votre travail vous empêche de dormir, que vous êtes sur les nerfs tous les jours ou que vous remettez constamment en question votre propre valeur, je vous encourage à chercher un nouvel emploi », déclare Gadd.
La jeune femme révèle que lorsqu’elle a rejoint l'équipe V8, elle avait passé les dernières années à maintenir un transpilateur qui convertissait les applications .NET en JavaScript. Cela a commencé en même temps qu'Emscripten, l'application qui est devenue un standard et qui a ensuite inspiré WebAssembly. « J'ai eu la chance de travailler avec le créateur d'asm.js, Alon Zakai, à cette époque et j'ai beaucoup appris de ses conseils et de son expertise. Cette expérience a fait de moi une candidate naturelle pour l'équipe WebAssembly. »
WebAssembly abrégé wasm, est un nouveau type de code qui peut être exécuté dans un navigateur web moderne. C'est un langage bas niveau, semblable à l'assembleur permettant d'atteindre des performances proches des applications natives (par exemple écrites en C/C++) tout en fonctionnant sur le Web. WebAssembly est conçu pour fonctionner en lien avec JavaScript.
WebAssembly est conçu pour être utilisé de pair avec JavaScript. Grâce à l'API JavaScript WebAssembly, on peut charger des modules WebAssembly au sein d'une application JavaScript et partager des fonctionnalités entre les deux. Cela permet de tirer parti des performances de WebAssembly et de la flexibilité de JavaScript, même si l'on ne sait pas écrire du code WebAssembly.
Comme WebAssembly ne spécifie qu'un langage de bas niveau, le bytecode est généralement produit en compilant un langage de plus haut niveau. Parmi les premiers langages supportés figurent Rust avec le projet/module (crate) wasm-bindgen ainsi que le C et C++, compilés avec Emscripten (basé sur LLVM). De nombreux autres langages de programmation possèdent aujourd'hui un compilateur WebAssembly, parmi lesquels : C#, Go, Java, Lua, Python ou Ruby.
WebAssembly était plein de potentiel. Mozilla et Google avaient tous deux travaillé dur pour faire d'asm.js un moyen d'exécuter toutes les applications sur le Web et avaient surmonté la plupart des obstacles sur leur chemin, mais il est devenu évident que certains problèmes étaient trop difficiles à résoudre, c'est pourquoi le processus WebAssembly a commencé : tirer les enseignements des forces d'asm.js tout en remédiant à ses faiblesses et élaborer une spécification qui pourrait être facilement mise en œuvre dans les moteurs d'exécution JavaScript existants, en utilisant leur infrastructure de génération de code, de débogage et autres.
« Rejoindre ce processus de spécification en tant que l'un des premiers contributeurs a été passionnant, déclare Gadd. Bien que j'aie de l'expérience dans le domaine des plateformes Web, la rédaction d'une spécification pose des défis uniques et l'ensemble du comité doit agir simultanément en tant que gestionnaire de projet, défenseur et programmeur. » Des personnes comme JF Bastien, Luke Wagner, Alon Zakai, Ben Titzer et d'innombrables autres ont travaillé dur pour mettre en place le framework de quelque chose qui sera utilisé par des milliards de personnes.
Cependant, si vous construisez un produit qui sera utilisé par des milliards de personnes, cela peut engendrer un certain stress. L'histoire du Web est jonchée de mauvaises API, de spécifications irréfléchies et de piles de failles de sécurité. Quelque chose qu'un programmeur met en place en une semaine peut consommer des décennies de temps d'ingénierie à l'avenir.
« Nos responsables étaient surchargés de travail et n'avaient pas le pouvoir de créer le changement. Toute équipe a besoin d'un leadership expert pour prospérer, et les leaders experts ont besoin du soutien de leurs subordonnés pour faire ce qui est nécessaire. Nos dirigeants n'avaient pas ce soutien », révèle Gadd
« L'équipe V8 dans son ensemble a eu la malchance de rendre compte au chef de l'organisation Chrome, un homme négligent qui continue d'avoir l'un des pires taux d'approbation de toute l'entreprise. Au cours de ma carrière, j'ai vu des managers pleurer de multiples fois, et c'est l'un des endroits où cela s'est produit. Un manager ne devrait jamais avoir à se demander s'il est un lâche, mais c'est arrivé ici », poursuit-elle.
Source : Medium
Et vous ?
Quel est votre avis sur le sujet ?
Voir aussi :
Un employé de Google crée la polémique en expliquant que les femmes ne sont pas faites pour la tech et finit par être viré de l'entreprise
D'anciens employés de Google poursuivent l'entreprise en justice pour avoir trahi la devise « Don't Be Evil ». Google a licencié ces trois ingénieurs après qu'ils ont fait circuler une pétition
Inégalités du genre dans la tech : Google poursuivi par son ex-employé et bientôt pour discrimination salariale basée sur le genre
« Pourquoi j'ai quitté l'équipe WebAssembly de Google, et comment cela m'a rendu malade »,
Un témoignage de Katelyn Gadd, conceptrice de jeux et programmeuse d'outils
« Pourquoi j'ai quitté l'équipe WebAssembly de Google, et comment cela m'a rendu malade »,
Un témoignage de Katelyn Gadd, conceptrice de jeux et programmeuse d'outils
Le , par Bruno
Une erreur dans cette actualité ? Signalez-nous-la !