
Selon des courriels internes de Meta
Les plateformes Facebook et Instagram permettront aux utilisateurs d'appeler à la violence contre le président russe, les soldats russes dans le contexte de l'opération militaire en Ukraine et de façon générale les citoyens russes. C'est la conséquence d'une modification temporaire de la politique des plateformes en matière de discours haineux, qui interdit les appels à la violence et l'incitation.
Le géant de la filière technologique américaine va autoriser les posts qui appellent à la mort du président russe Vladimir Poutine et du président biélorusse Alexandre Loukachenko. Deux catégories additionnelles d’expressions politiques qui violent en principe la politique desdites plateformes en matière de discours haineux, mais qu’elles vont autoriser sont : les appels à la violence contre les soldats russes lancés sur le terrain de l’opération militaire en Russie et de façon générale ceux contre les citoyens russes . Les courriels indiquent que les appels à la violence contre les Russes sont autorisés lorsque le post parle sans détour de l'invasion de l'Ukraine avec des mentions comme « mort aux envahisseurs russes. »
La manœuvre fait suite au blocage de Facebook par le régulateur des communications russe. Motif : recensement d’au moins 26 cas de discrimination contre les médias et les ressources d'information russes depuis octobre 2020. En réponse, le président de Meta chargé des affaires mondiales, Nick Clegg, avait tweeté : « Bientôt, des millions de Russes ordinaires se retrouveront coupés d'informations fiables, privés de leurs moyens quotidiens de se connecter avec leur famille et leurs amis et privés de leur liberté d’expression. Nous continuerons à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour restaurer nos services afin qu'ils restent disponibles pour que les gens puissent s'exprimer et s'organiser pour agir en toute sécurité. »
« Les cas de blocage d’accès à Facebook doivent être traités par les Nations Unies comme des crimes de guerre. C’est aussi dangereux que les menaces nucléaires : la liberté d’expression qui est un droit de l’Homme est menacée. Il est temps d'apprendre à nos enfants comment survivre en cas de telles catastrophes sur Internet », avait commenté un internaute. La décision russe de bloquer Facebook et Twitter est elle aussi fondée sur « la violation des droits fondamentaux des citoyens russes et la violation des principes clefs de la libre circulation de l’information. »
Ainsi, en plus des hommes qui se battent sur le terrain, la guerre en Ukraine se déroule également sur deux autres fronts : la guerre cybernétique et la guerre de communication. Le Parlement russe a voté à l'unanimité pour approuver un projet de loi criminalisant la diffusion intentionnelle de ce que la Russie considère comme des informations « fausses » (elle se veut dissuasive pour les Russes qui seraient tentés de faire usage de leur liberté d’expression comme le suggèrent les Américains). Le règlement prévoit des amendes ou des peines de prison pour la diffusion de fausses informations sur l'armée, ainsi que des amendes pour les personnes qui appellent publiquement à des sanctions contre la Russie. Les tribunaux prononceront les peines les plus sévères pour les fausses nouvelles qui pourraient entraîner des conséquences graves.
La Russie est entrée dans sa phase de préparation active de déconnexion de l’Internet mondial, d’après ce que rapporte le média biélorusse Nexta qui a publié des photos de documents officiels relatifs à la manœuvre. En réponse à cet état de choses, les citoyens russes se tournent en masse vers les VPN.
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