La première plainte allègue la présence de fausses informations sur le changement climatique facilement disponibles sur Facebook, ce qui fait que les affirmations de Facebook selon lesquelles il lutte contre le déni climatique tombent à plat. Elle contient également des documents internes détaillant les propres expériences des employés avec les mensonges liés au climat sur la plateforme. Par exemple, un employé rapporte avoir recherché « changement climatique » dans l'onglet "Regarder", puis avoir vu une vidéo faisant la promotion de la « désinformation climatique » qui figurait en second résultat. La vidéo en question a été visionnée plus de 6,6 millions de fois. Un autre employé aurait exhorté l'entreprise à supprimer la désinformation sur le climat, plutôt que de simplement étiqueter les publications par des messages disant qu'elles étaient de potentiels mensonges.
La plainte mentionne également le Climate Science Information Center de Facebook, une plaque tournante pour des informations crédibles sur le changement climatique lancée par la plateforme en 2020 qui n'a pas eu la portée prévue. L'année dernière, Meta a tenté de renforcer son centre d'information sur les sciences du climat avec des quiz, des vidéos et des faits supplémentaires. Une étude menée des mois plus tard a révélé que le déni du changement climatique est devenu encore plus répandu sur la plateforme.
La deuxième plainte allègue que la promesse de Facebook de lutter contre la désinformation sur le COVID-19 ne correspondait pas à ses actions. La plainte cite un document interne montrant une augmentation de 20 % de la désinformation en avril 2020, ainsi qu'un dossier de mai 2020 dans lequel les employés soulignent la présence de centaines de groupes anti-quarantaine. En juillet dernier, le président Joe Biden a accusé Facebook et d'autres plateformes sociales de « tuer des gens » à cause du fait qu'elles ont permis d'amplifier la parole d'individus ou groupes d'individus véhiculant des informations erronées sur le COVID-19 et ses vaccins.
Joe Biden s'est fait l'écho de commentaires antérieurs de la porte-parole de la Maison-Blanche, Jen Psaki. « Nous avons affaire à une question de vie ou de mort et tout le monde a un rôle à jouer pour s'assurer que les informations sont exactes. C'est une entreprise du secteur privé. Ils vont prendre des décisions sur les mesures supplémentaires qu'ils peuvent prendre. Il est clair qu'il y a d'autres mesures à prendre », a déclaré Jen Psaki.
Un exemple que Psaki a souligné est la propagation d'un faux récit selon lequel les vaccins contre le coronavirus causent l'infertilité. « C'est troublant, mais c'est un récit persistant que nous et beaucoup ont vu, et nous voulons savoir que les plateformes de médias sociaux prennent des mesures pour y remédier. Il s'agit d'informations inexactes et fausses », a déclaré Psaki.
Psaki a noté des mesures supplémentaires que Facebook et d'autres services de médias sociaux peuvent prendre pour lutter contre la désinformation. Il s'agit notamment de partager publiquement l'impact de la désinformation sur leurs services, de promouvoir des informations de qualité et de prendre des mesures plus rapides contre les posts nuisibles. « Comme vous le savez tous, les informations voyagent assez rapidement. Si elle est affichée pendant des jours et des jours, quand les gens la voient – il est difficile de la remettre dans une boîte », a-t-elle déclaré.
Le Dr Nahid Bhadelia, directrice fondatrice du Center for Emerging Infectious Diseases de l'université de Boston, a déclaré que, d'un point de vue médical, elle partage l'avis du président Joe Biden selon lequel des plateformes comme Facebook tuent des gens en autorisant la désinformation sur le vaccin covid-19 sur leurs services. « Je pense que les médias sociaux jouent un rôle important dans l'amplification de la désinformation, ce qui conduit les gens à ne pas prendre le vaccin, ce qui les tue. C'est la vérité honnête. Le covid, à l'heure actuelle, est une maladie évitable par la vaccination », a déclaré Bhadelia. Elle a cité les résultats d'une enquête du Kaiser Family Fund, selon laquelle 54 % des Américains croient à un mythe courant sur le vaccin covid ou ne sont pas en mesure de distinguer s'il s'agit d'une réalité ou d'une fiction.
Réaction de Facebook
« Nous avons dirigé plus de 2 milliards de personnes vers des informations de santé publique faisant autorité et continuons de supprimer les fausses allégations sur les vaccins, les théories du complot et la désinformation », a déclaré le porte-parole de Meta, Drew Pusateri, dans un communiqué. « Il n'existe pas de solution unique pour arrêter la propagation de la désinformation, mais nous nous engageons à créer de nouveaux outils et politiques pour la combattre ».
Le 10 août 2021, Facebook qu'il avait fermé un réseau de centaines de comptes Facebook et Instagram en provenance de Russie avec des liens avec un groupe de marketing qui tentait d'enrôler des « influenceurs » des médias sociaux pour faire de fausses déclarations sur les vaccins COVID-19. Dans son dernier rapport sur le « comportement inauthentique coordonné », Facebook a déclaré avoir trouvé des liens entre le réseau et une campagne de désinformation bâclée de l'agence de marketing d'influence Fazze, qui fait partie d'une société basée en Russie appelée AdNow.
En guise d'introduction, le réseau social déclare : « Nous nous efforçons constamment de trouver et d'arrêter les campagnes coordonnées qui cherchent à manipuler le débat public dans nos applications ».
Et de continuer ainsi :
« Nos équipes continuent de se concentrer sur la recherche et la suppression de campagnes trompeuses dans le monde entier, qu'elles soient étrangères ou nationales. En juillet, nous avons supprimé deux réseaux de Russie et de Myanmar. Dans ce rapport, nous partageons également une analyse approfondie de notre équipe de renseignements sur les menaces dans l'une des opérations - un réseau de Russie lié à Fazze, une société de marketing enregistrée au Royaume-Uni - qui vient s'ajouter aux rapports publics des activités de ce réseau sur plus d'une douzaine de plateformes différentes. Nous avons partagé des informations sur nos conclusions avec des partenaires de l'industrie, des chercheurs, des forces de l'ordre et des décideurs.
« Nous savons que les opérations d'influence continueront d'évoluer en réponse à notre décision, et de nouveaux comportements trompeurs apparaîtront. Nous continuerons d'affiner notre application et de partager nos conclusions publiquement. Nous faisons des progrès pour éliminer cet abus, mais comme nous l'avons déjà dit, c'est un effort continu et nous nous engageons à nous améliorer continuellement pour ne pas être débordés. Cela signifie développer une meilleure technologie, embaucher plus de personnes et travailler en étroite collaboration avec les forces de l'ordre, les experts en sécurité et d'autres entreprises ».
Voici les statiques des nouveaux réseaux CIB (coordinated inauthentic behavior) que Facebook a supprimés en juillet :
- nombre total de comptes Facebook supprimés : 144 ;
- nombre total de comptes Instagram supprimés : 262 ;
- nombre total de pages supprimées : 13 ;
- nombre total de groupes supprimés : 8.
La Maison-Blanche a choisi de s'associer à des stars de TikTok pour lutter contre les mensonges sur les vaccins
Selon les statistiques d'août 2021 des Centers for Disease Control and Prevention, moins de la moitié de tous les Américains âgés de 18 à 39 ans sont complètement vaccinés, contre plus des deux tiers des plus de 50 ans. Et environ 58 % des personnes âgées de 12 à 17 ans n'ont pas encore reçu de vaccin.
Pour atteindre ces jeunes, la Maison-Blanche a enrôlé une armée éclectique de plus de 50 streamers Twitch, YouTubers, TikTokers et la pop star de 18 ans Olivia Rodrigo, tous avec un énorme public en ligne. Les gouvernements des États et locaux ont lancé des campagnes similaires, payant dans certains cas des « micro-influenceurs locaux » (ceux qui comptent 5 000 à 100 000 abonnés) jusqu'à 1 000 $ par mois pour promouvoir les vaccins covid-19 auprès de leurs fans.
Les efforts sont en partie une contre-attaque contre une marée montante de désinformation sur les vaccins qui a inondé Internet, où les militants anti-vaccins peuvent être si virulents que certains jeunes créateurs disent qu'ils ont choisi de garder le silence sur les vaccins pour éviter une réaction politisée.
« Le camp des anti-vaccins d'Internet est toujours tourné vers toutes ces actualités sur les vaccins », a déclaré Samir Mezrahi, l'administrateur de plusieurs « pages de mèmes » telles que Kale Salad, qui compte près de 4 millions de followers sur Instagram et publie des vidéos virales et autres contenus.
Renee DiResta, une chercheuse qui étudie la désinformation à l'Observatoire Internet de Stanford, a déclaré que si les campagnes d'influence peuvent être utiles, elles peuvent ne pas rivaliser avec les mouvements en ligne organiques de masse. Elle a noté le contraste entre les créateurs à qui on a demandé de diffuser des messages provaccins et les sceptiques à l'égard des vaccins, qui se sont donné pour mission personnelle de remettre en question les injections.
Source : Washington Post
Et vous ?
Êtes-vous pour ou contre le fait que l'ancienne employée de Facebook porte plainte contre Meta à ces sujets ? Dans quelle mesure ?
Êtes-vous sur Facebook ? Si oui, avez-vous déjà été confronté à la désinformation sur COVID-19 ou aux changements climatiques ?
Voir aussi :
Biden déclare que les plateformes comme Facebook tuent les gens avec les fausses informations COVID-19, plus de pression dans la lutte de la Maison Blanche contre la désinformation sur les vaccins
Facebook décide de mettre en quarantaine les campagnes anti-vaccins qui circulent sur sa plateforme, après la médiatisation de l'affaire Lindenberger
Pour lutter contre les mensonges sur les vaccins, les autorités recrutent une « armée d'influenceurs ». La Maison Blanche a choisi de s'associer à des stars de TikTok
Google, Amazon et Apple sont accusés d'exagérer leurs actions en faveur du climat et de se livrer à la pratique du greenwashing