Le métavers de Zuckerberg va porter atteinte à la vie privée des travailleurs et pourrait obliger davantage de personnes à communiquer davantage de données
D'après la lanceuse d'alerte Frances Haugen
Le 2021-11-10 07:52:07, par Nancy Rey, Expert éminent sénior
Le mois dernier, Mark Zuckerberg a annoncé qu'il allait concentrer son entreprise sur le métavers. Si ce concept a de nombreuses significations, pour Zuckerberg, il s'agit d'un « Internet encore plus immersif et incarné », où les utilisateurs peuvent rencontrer leurs amis, se connecter à leurs collègues, acheter des biens et des services, etc. En d'autres termes, Zuckerberg veut prendre la vie des gens et la placer dans un métavers, de préférence sous son contrôle. Pour Frances Haugen, lanceuse d'alerte pour Facebook, c'est un signal d'alarme : « La vision de Mark Zuckerberg, PDG de Facebook/Meta, d'un avenir alimenté par la réalité virtuelle pourrait entraîner de nouveaux risques pour la vie privée dans nos foyers et sur nos lieux de travail », a-t-elle déclaré.
Frances Haugen a été chef de produit chez Facebook jusqu'en avril de cette année. Avant de démissionner, elle a rassemblé des dizaines de milliers de documents détaillant divers problèmes au sein de l'entreprise, allant des atteintes à la santé mentale des adolescents à la violence ethnique en passant par le traitement spécial réservé aux VIP. Elle a remis ces documents au Congrès, au Wall Street Journal et aux régulateurs de la Securities and Exchange Commission (SEC), où elle a également intenté une action en justice pour dénonciation, estimant que la société avait manqué à son obligation fiduciaire en cachant aux actionnaires bon nombre de ses problèmes.
À la suite des révélations de Haugen, Facebook a rebaptisé sa société mère Meta et Mark Zuckerberg a commencé à présenter le métavers comme la prochaine grande nouveauté de la société de médias sociaux. Haugen a déclaré que ces mesures constituaient une tentative de détourner l'attention des problèmes de l'entreprise. La mentalité de Facebook, dit-elle, a été : « Si vous n'aimez pas la conversation alors vous essayez de la changer ».
« Facebook devrait avoir un plan de transparence pour le métavers avant de commencer à construire tout cela, parce qu'ils ont démontré, en ce qui concerne Facebook, qu'ils peuvent se cacher derrière un mur, qu'ils continuent à faire des erreurs involontaires, qu'ils continuent à faire des choses qui donnent la priorité à leurs propres profits plutôt qu'à notre sécurité », a-t-elle déclaré dans une interview.
Frances Haugen appelle l’Europe à modérer Facebook
Lundi, Frances Haugen était à Bruxelles pour s'exprimer devant le Parlement européen. Ses commentaires et sa séance de questions-réponses ont duré près de trois heures. Dans ses remarques, elle a prévenu que Facebook excelle à « danser avec les données » et elle a encouragé les législateurs à demander à Facebook des détails sur toutes les données qu'ils reçoivent de l'entreprise, y compris la manière exacte dont elles ont été obtenues. Elle a également recommandé aux législateurs européens de se concentrer sur l'avenir de la proposition de loi sur les services numériques, qui augmenterait la pression sur les plateformes pour modérer les contenus illégaux.
« La loi sur les services numériques qui est actuellement examinée par ce Parlement a le potentiel pour devenir un étalon d’or mondial. Elle peut inspirer d'autres pays, dont le mien, à poursuivre de nouvelles règles qui protégeraient nos démocraties. Mais la loi doit être forte et son application ferme. Sinon, nous perdrons cette opportunité unique en son genre d'aligner l'avenir de la technologie et de la démocratie », a-t-elle déclaré dans son propos introductif.
Facebook/Meta a cherché à amadouer les législateurs européens en promettant de créer 10 000 emplois dans le bloc pour développer son concept de métavers.
Des craintes amplifiées
Haugen craint qu'un métavers appartenant à Facebook/Meta ne fasse qu'exacerber les problèmes qui existent sur les plateformes actuelles de l'entreprise. Les environnements virtuels tels que ceux proposés par Zuckerberg peuvent créer une dépendance extrême et encourager les gens à se déconnecter de la réalité dans laquelle ils vivent », a-t-elle déclaré.
Elle craint également que l'arrivée de Facebook/Meta sur le lieu de travail ne donne pas d'autre choix aux gens que de transmettre davantage de données personnelles à l'entreprise. « Dans le cas des lieux de travail, nous n'avons pas le choix d'être dans ces espaces. Si votre employeur décide qu'il est désormais une entreprise métaverse, vous devez donner beaucoup plus de données personnelles à une entreprise qui a démontré qu'elle mentait chaque fois que c'était dans son intérêt », a-t-elle déclaré.
Le fait que Facebook/Meta lance une initiative majeure au milieu d'une crise à l'échelle de l'entreprise est emblématique de la façon dont l'entreprise aborde les problèmes, a-t-elle ajouté. Elle préfère « passer à autre chose » plutôt que de réparer ses produits existants. « Le fait qu'ils puissent se permettre 10 000 ingénieurs supplémentaires pour construire des jeux vidéo alors qu'ils ne peuvent prétendument pas se permettre d'avoir 10 000 ingénieurs travaillant sur notre sécurité, je trouve cela inadmissible », a déclaré Frances Haugen au Parlement européen.
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Frances Haugen a été chef de produit chez Facebook jusqu'en avril de cette année. Avant de démissionner, elle a rassemblé des dizaines de milliers de documents détaillant divers problèmes au sein de l'entreprise, allant des atteintes à la santé mentale des adolescents à la violence ethnique en passant par le traitement spécial réservé aux VIP. Elle a remis ces documents au Congrès, au Wall Street Journal et aux régulateurs de la Securities and Exchange Commission (SEC), où elle a également intenté une action en justice pour dénonciation, estimant que la société avait manqué à son obligation fiduciaire en cachant aux actionnaires bon nombre de ses problèmes.
À la suite des révélations de Haugen, Facebook a rebaptisé sa société mère Meta et Mark Zuckerberg a commencé à présenter le métavers comme la prochaine grande nouveauté de la société de médias sociaux. Haugen a déclaré que ces mesures constituaient une tentative de détourner l'attention des problèmes de l'entreprise. La mentalité de Facebook, dit-elle, a été : « Si vous n'aimez pas la conversation alors vous essayez de la changer ».
« Facebook devrait avoir un plan de transparence pour le métavers avant de commencer à construire tout cela, parce qu'ils ont démontré, en ce qui concerne Facebook, qu'ils peuvent se cacher derrière un mur, qu'ils continuent à faire des erreurs involontaires, qu'ils continuent à faire des choses qui donnent la priorité à leurs propres profits plutôt qu'à notre sécurité », a-t-elle déclaré dans une interview.
Frances Haugen appelle l’Europe à modérer Facebook
Lundi, Frances Haugen était à Bruxelles pour s'exprimer devant le Parlement européen. Ses commentaires et sa séance de questions-réponses ont duré près de trois heures. Dans ses remarques, elle a prévenu que Facebook excelle à « danser avec les données » et elle a encouragé les législateurs à demander à Facebook des détails sur toutes les données qu'ils reçoivent de l'entreprise, y compris la manière exacte dont elles ont été obtenues. Elle a également recommandé aux législateurs européens de se concentrer sur l'avenir de la proposition de loi sur les services numériques, qui augmenterait la pression sur les plateformes pour modérer les contenus illégaux.
« La loi sur les services numériques qui est actuellement examinée par ce Parlement a le potentiel pour devenir un étalon d’or mondial. Elle peut inspirer d'autres pays, dont le mien, à poursuivre de nouvelles règles qui protégeraient nos démocraties. Mais la loi doit être forte et son application ferme. Sinon, nous perdrons cette opportunité unique en son genre d'aligner l'avenir de la technologie et de la démocratie », a-t-elle déclaré dans son propos introductif.
Facebook/Meta a cherché à amadouer les législateurs européens en promettant de créer 10 000 emplois dans le bloc pour développer son concept de métavers.
Des craintes amplifiées
Haugen craint qu'un métavers appartenant à Facebook/Meta ne fasse qu'exacerber les problèmes qui existent sur les plateformes actuelles de l'entreprise. Les environnements virtuels tels que ceux proposés par Zuckerberg peuvent créer une dépendance extrême et encourager les gens à se déconnecter de la réalité dans laquelle ils vivent », a-t-elle déclaré.
Elle craint également que l'arrivée de Facebook/Meta sur le lieu de travail ne donne pas d'autre choix aux gens que de transmettre davantage de données personnelles à l'entreprise. « Dans le cas des lieux de travail, nous n'avons pas le choix d'être dans ces espaces. Si votre employeur décide qu'il est désormais une entreprise métaverse, vous devez donner beaucoup plus de données personnelles à une entreprise qui a démontré qu'elle mentait chaque fois que c'était dans son intérêt », a-t-elle déclaré.
Le fait que Facebook/Meta lance une initiative majeure au milieu d'une crise à l'échelle de l'entreprise est emblématique de la façon dont l'entreprise aborde les problèmes, a-t-elle ajouté. Elle préfère « passer à autre chose » plutôt que de réparer ses produits existants. « Le fait qu'ils puissent se permettre 10 000 ingénieurs supplémentaires pour construire des jeux vidéo alors qu'ils ne peuvent prétendument pas se permettre d'avoir 10 000 ingénieurs travaillant sur notre sécurité, je trouve cela inadmissible », a déclaré Frances Haugen au Parlement européen.
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vanquishMembre chevronnéQuand même un peu ...
Soit ! Le produit/site/réseau social s'appelait et continue de s'appeler "Facebook".
Mais la société "Facebook Inc." a bien changé de nom en (et est donc devenu) "Meta Platforms, Inc."
Alors ne pas spécifier le "Inc." est peut-être un raccourci de langage, mais on dit "Microsoft", jamais "Microsoft Corp."
On ne peut pas considérer la phrase comme fausse.le 16/11/2021 à 15:21 -
archqtMembre émériteOn s'en doutait que les réseaux sociaux n'étaient pas bons pour la santé. Mais c'est valable aussi pour les téléphones. Les jeunes passent leur temps dessus.
Et encore mes gamins n'ont pas de comptes sur les réseaux sociaux, ils regardent plein de vidéos (tik-tok, youtube, des séries) moins pire. Par contre il est clair que les influenceurs physiques ne peuvent que donner des complexes. Ils prennent des produits, ne mangent pas pour rester "sec", font 4H de muscu par jour, sans compter la chirurgie pour se faire gonfler les seins, blanchir les dents...
Une personne normale ne peut pas lutter.
De toute façon quand c'est gratuit c'est toi le produit.le 16/11/2021 à 9:16 -
escartefigueModérateurle 16/11/2021 à 15:42
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tanaka59InactifBonjourUn projet de loi obligerait Facebook à proposer une version où le contenu n'est pas sélectionné par un « algorithme opaque » s'appuyant sur les données personnelles.
Que pensez-vous de ce projet de loi ?
Facebook pourrait se dédouaner et dire "c'est pas nous, c'est nos prestataires" ... Comme avec Cambridge Analytica. 1 société de supprimée, 10 autres qui se battent en duel pour décrocher le marché ...
Cela pourrait même être encore plus contreproductif dans le sens ou , la data ne serait plus forcement dans le pays d'origine. Genre les datas belges ou suisses qui se retrouvent , chez un presta en Asie. A la merci d'ingérences ou de manipulations encore pire, que ce que l'on a pu connaitre.Aimeriez-vous utiliser Facebook sans algorithme qui sélectionne le contenu sur la base de données personnelles ?
1) soit un modèle par abonnement ou l'on doit payer ... Facebook n'en veut pas au risque de voir partir ces users.
2) soit un modèle économique ou l'utilisateur choisit "ses" pub. Bon ici encore un truc plutôt boiteux. Si je choisis les entreprises qui peuvent me faire de la pub, pas sur que cela rapporte beaucoup ... si je ne consomme pas chez elles.Qu'en est-il de Google ?,. Au moins la ils peuvent balancer toute la pub qu'ils veulent, on s'en tamponne le 11/11/2021 à 14:35 -
marsupialExpert éminentFrances haugen a témoigné devant une commission parlementaire ce matin diffusé sur public sénat et a dit que modifier l'algorithme de diffusion de contenu sur un fil de discussion d'une page Facebook ne suffirait pas à répondre à la question mais qu'il fallait maintenant revoir tout le fonctionnement du système du réseau social pour empêcher les contenus négatifs prenant une ampleur disproportionnée.le 10/11/2021 à 12:11
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byrautorMembre éclairéL'anarchie numérique n'a pas encore atteint ses limites, on en verra d'autres !
Le procureur général de l'Ohio ? pourquoi pas le grand chaman des Machin-choses !
Le pouvoir judiciaire USA est bien le plus fort ! (de café) du monde.
Pouvons nous perdre notre temps technique ainsi alors que nous sommes désarmés.le 18/11/2021 à 15:49 -
koyosamaMembre éprouvéDeja essayer tout sa et on est revenu a Facebook car tu oublies les amis des amis. Sans compter que les gens veulent tout simplement pas gérer plein de compte sur différents plateforme quand tu as tout la dedans. Quand tu es activiste ou quand tu es patron, faire le buzz c'est aussi important et la concentration de gens dans Facebook le permet. Au final tu dois quand meme garder Facebook.
En plus ceux qui utilise vraiment les reseaux sociaux a fond, le font pour différentes raison, trouver des gens d'un autre ville pour les héberger, utiliser comme une alternative pour le bon coin, utiliser des events sans devoir demander a tes amis de faire un compte sur une plateforme comme meetup, avoir des reductions, gagner des prix sur Facebook, mon preferer stalker ses amis et camarades de classe.le 10/11/2021 à 19:46 -
ormond94470Membre actifIl a fait All-in sur une seule action, il a perdu, maintenant il fait un procès parce que oui la bourse ce n'est pas que des hausses à l'infini.le 16/11/2021 à 8:46
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Bonsoir,Un nouveau projet de loi sur les algorithmes pourrait obliger Facebook à modifier le fonctionnement du fil d'actualités, sans modification de l'article 230
Que pensez-vous de cette direction prise par les élus ?
Comme d'habitude on en revient au même problème de fond. La modération automatique des contenus .
Je vais imager la situation . Un forum quelconque par exemple . Une liste de termes saisies donne lieu à des contrôles automatiques. Puis cela peut déboucher sur des blocages pour "suspicion de contenu indésirable".
Encore une fois les aglos sont bêtes et méchant. Un programme informatique, n'a ni état d’âme , ni émotion, ni contexte, ni concept . Employer A pour dire A ou B pour dire A . Le programme ne fait pas la différence. L'utilisateur lui oui.
A un moment il faudra que Facebook , Twitter et consort enlève leur œillères
Au final on est sur des lois qui nuisent plus qu'autre chose.le 15/02/2022 à 17:51 -
totozorMembre expert
Qu'en pensez-vous ? le 04/04/2023 à 8:41