
Twitter apparaît pour l’heure moins ferme, plus en prudence
La liberté d’expression relève-t-elle de l’utopie ? Cette interrogation et d’autres qui lui sont connexes sont liées au débat sur les politiques de modération déployées sur les réseaux sociaux. Elles prennent un coup de neuf avec l’évolution de la situation en Afghanistan. Le porte-parole des talibans accuse Facebook d’étouffer la liberté d’expression du groupe islamiste.
Le gouvernement afghan est tombé. Kaboul est aux mains des talibans. Après 20 ans, la voix de l’ombre de l’organisation islamiste (son porte-parole) sort de l’ombre et signe devant les médias : « les droits des femmes seront respectés dans les limites de l’islam. » Sur le terrain, des femmes inquiètent de leur avenir cherchent à fuir le pays. Le porte-parole de l’organisation islamiste évoque le droit à la liberté d’expression pour faire valoir ses opinions sur les réseaux sociaux.
Chez Facebook, on ne partage pas ce positionnement et le réseau social s’explique : « Les Talibans sont considérés comme une organisation terroriste par la loi américaine et sont interdits de nos services en vertu de notre politique relative aux organisations dangereuses. Cela signifie que nous supprimons les comptes gérés par ou au nom des talibans et que nous interdisons toute louange, tout soutien et toute représentation de ces derniers. Facebook ne prend pas de décisions concernant le gouvernement reconnu d'un pays donné, mais s’aligne sur l'autorité de la communauté internationale dans ce domaine. Quel que soit le détenteur du pouvoir dans un pays donné, nous prenons les mesures appropriées contre les comptes et les contenus qui enfreignent nos règles. »
Sur son site web, Facebook explique que l'entreprise divise les individus et les groupes qu'elle considère comme dangereux en trois niveaux, le niveau 1 étant soumis aux restrictions les plus étendues pour les personnes, organisant ou prônant la violence contre les civils, déshumanisant ou prônant de manière répétée le mal contre les personnes basées sur des caractéristiques protégées, ou s'engageant dans des opérations criminelles systématiques. Selon Facebook, le niveau 1 comprend les organisations terroristes. Si les talibans ne figurent pas sur la liste des organisations terroristes étrangères du département d'État, certains dirigeants du groupe ont été sanctionnés par le département du Trésor en 2018.
Facebook met à contribution une équipe de modérateurs afghans pour passer les contenus en lien avec les talibans au peigne fin et les censurer si nécessaire.
Les talibans sont également persona non grata sur Instagram et WhatsApp : « En tant que service de messagerie privée, nous n’avons pas accès au contenu des discussions personnelles des utilisateurs, cependant, si nous nous réalisons qu’une personne ou une organisation sanctionnée peut être présente sur WhatsApp, nous prenons des mesures. Nous sommes obligés d'adhérer aux lois sur les sanctions américaines. Cela inclut l'interdiction des comptes qui semblent se présenter comme des comptes officiels des talibans. Nous cherchons à obtenir davantage d'informations auprès des autorités américaines compétentes, compte tenu de l'évolution de la situation en Afghanistan. »
Twitter pour sa part continue à autoriser les comptes affiliés à l’organisation islamiste à poursuivre dans leur utilisation de sa plateforme malgré ses politiques contre l'apologie de la violence et les menaces. C’est au travers de la plateforme qu’ils ont publié le déroulement en temps réel de l’assaut en Afghanistan. Le compte Twitter de Donald Trump reste cependant suspendu malgré les multiples sorties de l’ex-président de la République des États-Unis pour dénoncer la mise à mal de sa liberté d’expression.
La plateforme YouTube, propriété de Google, souligne à ce sujet que ses règles d’utilisation s’appliquent à tous ses utilisateurs sans distinction. Elle indique ainsi qu’elle n’entend pas instaurer une censure spécifique pour les contenus pro-talibans.
Sources : Facebook, Twitter, BBC
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