Le projet SCoPEx fera un petit pas dans ses premières recherches en juin prochain près de la ville de Kiruna, en Suède, où la Swedish Space Corporation a accepté d'aider au lancement d'un ballon transportant du matériel scientifique de 20 km de haut. Le lancement ne libérera aucun aérosol stratosphérique. Il servira plutôt de test pour manœuvrer le ballon et examiner les systèmes de communication et les systèmes opérationnels. En cas de succès, cela pourrait être une étape vers une deuxième phase expérimentale qui libérerait une petite quantité de poussière de carbonate de calcium (CaCO3) dans l'atmosphère.
Une publication de recherche de l’équipe du projet SCoPEx suggère que la poussière de carbonate de calcium pourrait en fait reconstituer la couche d'ozone en réagissant avec des molécules destructrices d'ozone. Deux interrogations majeures à lever : s’agit-il de l’aérosol stratosphérique adéquat pour faire le travail ? Si oui, quelle quantité exacte de ce dernier est nécessaire pour le refroidissement de la planète ?
Les premières recherches suggèrent que la substance possède des propriétés qui lui permettraient d'absorber beaucoup moins de rayonnement que les aérosols de sulfate. Résultat : un réchauffement de la stratosphère nettement moindre. C'est le but de l'expérience : une fois qu'une quantité expérimentale et sûre de CaCO3 est libérée, le ballon la traverse, échantillonne les réactions atmosphériques et enregistre la dynamique qui en résulte. Les recherches s’inscrivent dans le champ de la très controversée science appelée géo-ingénierie.
La recherche à grande échelle sur l'efficacité de la géo-ingénierie solaire est bloquée depuis des années en raison de la controverse. Les opposants estiment que cette science s'accompagne de risques imprévisibles, notamment des changements extrêmes des conditions météorologiques qui ne sont pas sans rappeler les tendances au réchauffement auxquelles nous assistons déjà. Les écologistes craignent également qu'un changement radical de stratégie d'atténuation soit considéré comme un feu vert pour continuer à émettre des gaz à effet de serre avec peu ou pas de changements dans les modes de consommation et de production actuels.
Plus de 3 millions de personnes pourraient mourir d’ici l’an 2100 si le réchauffement climatique n’est pas stoppé. C’est une estimation tirée des notes de Bill Gates. En septembre 2020, le fondateur de Microsoft a poursuivi avec sa mise en garde sur le danger du changement climatique : « La pandémie illustre le fait que le gouvernement n'a pas veillé sur nous malgré les avertissements qui ont été lancés. Le climat correspond à ce même paradigme. Malheureusement, le problème s'aggrave de plus en plus et il n'existe pas de solution comme un vaccin où l'on peut dépenser des dizaines de milliards de dollars pour y mettre fin. Non, le changement climatique est beaucoup plus épineux. Les dommages qui seront causés chaque année seront plus importants que ce que nous avons vu pendant cette pandémie. »
De façon brossée, Bill Gates est d’avis que le « changement climatique est un problème encore plus épineux que la pandémie de la Covid-19. » Un rapport du programme scientifique américain sur le changement climatique, un projet de recherche mené par l'Administration nationale des océans et de l'atmosphère (NOAA) et le ministère américain du commerce, fait même état de ce que le réchauffement climatique est irréversible.
Sources : publication de recherches équipe ScoPEx, Notes Bill Gates
Et vous ?
Que pensez-vous de cette initiative ? Le carbonate de calcium peut-il être l’aérosol stratosphérique adéquat pour ce projet mondial de compensation du réchauffement climatique ?
La géo-ingénierie est-elle la solution au réchauffement climatique ?
Le réchauffement climatique est-il irréversible ? Le rapport du programme scientifique américain sur le changement climatique est-il plus alarmiste qu'autre chose ?
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