Exit StopCovid et place à TousAntiCovid avec la liste d’évolutions ci-dessous :
- un environnement visuel et une ergonomie optimisés avec un accès instantané à toutes les fonctionnalités de l’application ;
- un centre d’informations, qui vous propose des informations sur la situation épidémiologique en France ainsi que des actualités en lien avec la lutte contre l’épidémie (exemple : mesures mises en place par les autorités nationales et locales) ;
- une plus grande transparence avec la publication automatique et régulière des chiffres l’utilisation de l’application ;
- l’accès à DépistageCovid, la carte des centres de dépistages actualisée et avec des informations sur les temps d’attentes remontées par les utilisateurs ;
- l’accès à MesConseilsCovid pour avoir des conseils personnalisés ;
- l’accès facilité à l’attestation dérogatoire de déplacement pour les zones concernées par le couvre-feu.
Grosso modo, c’est comme qui dirait un nouvel emballage pour un produit dont la recette n’a pas fait l’objet de révision dans le fond. En effet, l’un des problèmes majeurs demeure : TousAntiCovid, comme son prédécesseur, sera inutile dans les autres pays d’Europe. Et pour cause la France est le seul pays de cet espace à avoir opté pour une architecture centralisée. En raison de cet état de choses, l’application française se retrouve donc isolée des applications des autres pays. Ceux-ci ont opté pour l’architecture dite décentralisée. Celle-ci leur permet de greffer à leurs applications respectives une interface développée de façon conjointe par Google et Apple. Elle est destinée à faciliter la communication Bluetooth entre les smartphones dotés d’une de ces applications de suivi des contacts à architecture décentralisée. La passerelle d’interopérabilité de l’Union européenne pour applications de suivi des contacts à architecture décentralisée est disponible depuis peu. Elle ôte la nécessité de changer de suivi des contacts lors de la traversée d’une frontière d’un pays à un autre. Ainsi, un tiers qui a procédé à l’installation de l’application allemande corona-warn-app n’a pas besoin d’installer une nouvelle lorsqu’il se rend dans les autres pays de l’UE qui se sont alignés sur l’architecture décentralisée.
Modèle centralisé ou décentralisé ? Le gouvernement français explique les raisons de son choix :
Un débat existe au sein de la communauté scientifique entre un modèle dit centralisé et un modèle dit décentralisé : quel choix faisons-nous et pourquoi ? Quels choix feront les autres pays et est-ce que les applications pourront être interopérables ?
Il est normal et souhaitable qu’il y ait un débat scientifique sur la meilleure façon de concevoir une telle application, en offrant toutes les garanties de sécurité et de protection de la vie privée. En revanche, ce débat doit être indépendant des partis pris des grands acteurs du numérique et le choix doit in fine revenir aux États, qui doivent arbitrer entre des solutions qui présentent, chacune, des avantages et des inconvénients propres à chaque pays.
Concernant les avantages et inconvénients des deux architectures :
- Toutes les architectures comprennent des éléments centralisés (serveurs, dispachers) et décentralisés (les smartphones). Dans tous les projets, en tous cas ceux qui visent à s’inscrire dans le cadre européen de protection des données, les informations échangées et stockées sont des « crypto-identifiants » éphémères.
- La différence entre les deux modèles vient du circuit d’informations : dans un cas (modèle dit décentralisé), ce sont les « crypto identifiants » des personnes testées positives qui sont envoyés dans tous les téléphones via un serveur ; dans l’autre (modèle dit centralisé) ce sont les historiques de proximité qui sont échangés entre l’utilisateur et un serveur.
- Le Gouvernement considère, en l’état des connaissances et du contexte national, que l’architecture dite centralisée, offre davantage de garanties et de sécurité. Elle permet d’éviter qu’un serveur ne collecte la liste des personnes testées positives (même de façon anonyme) et que cette liste ne circule, ou ne soit stockée, sur un serveur ou sur des téléphones.
Approche de suivi de la propagation du coronavirus : un bide général ?
C’est ce que suggèrent des chiffres du mois de juillet d'après lesquels les pourcentages d’installation des applications sont très en deçà de ceux requis pour que les applications de suivi soient efficaces.
Les pays où ces dispositifs de suivi (de la propagation du virus via smartphones) ont du succès sont ceux qui ont mis en place des politiques de gestion qui s’écartent de celles mises en œuvre dans des espaces comme l’UE sur un point principal : celui en lien à la question de volontariat. « L’installation de l’application TousAntiCovid se fait sur la base du volontariat. Toute personne est prise en charge même si elle choisit de ne pas utiliser l’application », rappelle le gouvernement français.
Dans le cas de Singapour, les personnes susceptibles d'avoir été exposées au nouveau coronavirus (en particulier celles qui revenaient de l'étranger) ont été soumises à des périodes d'isolement à domicile de 14 jours. Les patients confirmés pour leur part ont été hospitalisés. Pour faire respecter les périodes d'isolement à domicile, les fonctionnaires demandaient aux citoyens d'activer les services de géolocalisation sur leur smartphone et de cliquer de façon périodique sur un lien envoyé par SMS. Ce lien signalait leur position, confirmant qu'ils restaient effectivement chez eux. Ces derniers devaient répondre aux messages dans un court laps de temps pour empêcher que des tiers ne trichent en laissant leur téléphone pendant qu’ils s’aventurent à l’extérieur. En sus, les autorités ont procédé à des descentes sur le terrain pour confirmer la localisation des personnes placées en quarantaine.
À Taïwan, les porteurs potentiels du virus sont dotés d'un smartphone équipé d'un GPS et d’une application de pistage. Ces dispositifs font office de « barrière électronique » et permettent de garantir que les personnes en quarantaine restent chez elles en prévenant les forces de l’ordre si ces dernières sortent de quarantaine, s’éloignent de leur domicile ou éteignent leur téléphone. La police locale appelle jusqu’à deux fois par jour pour s’assurer que les personnes en isolement se trouvent là où ils devraient être.
Source : Gouvernement
Et vous ?
Quels sont les aspects sur lesquels l’argumentaire des autorités françaises tient la route ? Quels sont ceux sur lesquels ce n’est pas le cas ?
Suivi de la propagation du coronavirus par smartphones : qu’est-ce qui n’a pas marché selon vous ? Quels sont les facteurs qui expliquent cet échec ?
Droits individuels ou intérêt général (santé publique) : de quel bord êtes-vous ?
Voir aussi :
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