La taxe GAFA a déjà rapporté à la France 350 millions d'euros, selon Bruno Le Maire
Qui estime que le débat des taxes sur le numérique en Europe est plus pertinent que jamais
Le 2020-05-26 22:07:42, par Stéphane le calme, Chroniqueur Actualités
Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, était l'invité de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV-RMC. À la question de savoir combien ont coûté à l’État depuis mars les aides publiques, le ministre a avancé que « si on prend l’intégralité de ce qui a été fait en budgétaire et en soutient de trésorerie, nous nous retrouvons à 450 milliards d’euros, soit 20 % de la richesse nationale, qui ont été mis sur la table » (14 :10). Il a précisé que dans cette somme figurent les 350 milliards d’euros garantis par l’État, indiquant qu’il ne s’agit pas de trésorerie directe.
Puis vient la question du remboursement. Après avoir expliqué le choix stratégique du gouvernement, le ministre s’est vu demander ce qu’il en est de la taxe des GAFA : « les recettes viendront de la croissance en grande partie, il y a aussi la taxation des GAFA. Ça a rapporté combien ? » (16 : 35). Et de répondre « ça a rapporté à l’heure où je vous parle 350 millions d’euros. Ça veut dire que ce n’est pas une somme négligeable et ça veut dire que la fiscalité qui va être rentable au XXIe siècle sur laquelle nous voulons nous battre et qui est objectivement plus difficile que de dire qu’on va rétablir l’ISF (Impôt de solidarité sur la fortune) parce que ça, c’est très simple à faire. Mais je pense que ça rapporte peu et que ça n’est pas la bonne politique pour le pays ».
En revanche, taxer les grandes enseignes du numérique a beaucoup plus de sens pour le ministre qui note qu’elles sortent très renforcées de cette crise : « mettre en place une taxation des géants du numérique, nous l’avons fait et quoi qu’il arrive en 2020 ils paieront une taxe. Se battre pour avoir un impôt minimal sur les sociétés pour qu’une multinationale ne puisse pas faire de l’optimisation fiscale en se mettant dans un pays où l’IS (impôt sur les sociétés) est à 2 ou 3 % rapporte beaucoup de milliards d’euros au trésor public français et au trésor public européen. C’est un deuxième combat que nous continuerons à livrer et j’ai bon espoir que cette taxe minimale se mette en place rapidement ».
Il faut dire que le ministre avait déjà annoncé les couleurs plus tôt ce mois-ci, indiquant qu’il y ait ou non un accord international, le projet français de taxe numérique sera mis en œuvre cette année.
Ce projet de loi, rappelons-le, vise à imposer les activités numériques qui « créent de la valeur grâce aux internautes français » et cible notamment les entreprises qui font, sur leurs activités numériques, un chiffre d’affaires de 750 millions d’euros dans le monde et de plus de 25 millions d’euros en France. L’idée est de les imposer à hauteur de 3 % du chiffre d’affaires réalisé en France sur la publicité ciblée en ligne, la vente de données à des fins publicitaires et la mise en relation des internautes par les plateformes. En définissant ces critères, une trentaine de groupes, majoritairement US, tombent sous le coup de cette taxe qui était censée rapporter 400 millions d’euros en 2019, puis 650 millions cette année.
Les entreprises américaines de la technologie étant les premières visées, l'administration Trump a dénoncé le caractère « extrêmement discriminatoire » de la taxe numérique française à l’égard des multinationales basées aux États-Unis. Elle a exprimé son intention de saisir l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en représailles afin de protéger les intérêts des entreprises technologiques américaines. Donald Trump a même ordonné une enquête sur le projet français de taxation des entreprises technologiques, dans l'objectif de voir quelle serait la riposte US.
Afin de ne pas sombrer dans une guerre commerciale qui ne serait bénéfique à personne, les deux pays ont annoncé une trêve dans le différend qui les oppose sur la taxe numérique. Ils ont décidé de calmer le jeu jusqu'à la fin de l’année 2020 et de poursuivre les négociations au niveau de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sur la taxe numérique pendant cette période.
Ce sont environ 140 États qui négocient actuellement à l'OCDE un nouvel accord sur la fiscalité transfrontalière ; un accord adapté à l'ère numérique. Toutefois, avec la crise sanitaire du coronavirus, les discussions n'ont pas beaucoup avancé alors que la première moitié de l'année est sur le point de se terminer. Ce qui veut dire que l'engagement réaffirmé en début d’année de parvenir à un accord international d’ici fin 2020 semble de plus en plus difficile à tenir.
Comme le ministre des Finances le disait au début de ce mois, la pandémie de nouveau coronavirus en cours et ses conséquences économiques justifient plus que jamais le projet. « Cette crise montre que ceux qui s'en sortent aujourd'hui le mieux, ce sont les géants du numérique simplement parce que leurs activités se poursuivent y compris pendant la crise, et pourtant ce sont les moins taxés »
Source : entretien avec Bruno Le Maire
Puis vient la question du remboursement. Après avoir expliqué le choix stratégique du gouvernement, le ministre s’est vu demander ce qu’il en est de la taxe des GAFA : « les recettes viendront de la croissance en grande partie, il y a aussi la taxation des GAFA. Ça a rapporté combien ? » (16 : 35). Et de répondre « ça a rapporté à l’heure où je vous parle 350 millions d’euros. Ça veut dire que ce n’est pas une somme négligeable et ça veut dire que la fiscalité qui va être rentable au XXIe siècle sur laquelle nous voulons nous battre et qui est objectivement plus difficile que de dire qu’on va rétablir l’ISF (Impôt de solidarité sur la fortune) parce que ça, c’est très simple à faire. Mais je pense que ça rapporte peu et que ça n’est pas la bonne politique pour le pays ».
En revanche, taxer les grandes enseignes du numérique a beaucoup plus de sens pour le ministre qui note qu’elles sortent très renforcées de cette crise : « mettre en place une taxation des géants du numérique, nous l’avons fait et quoi qu’il arrive en 2020 ils paieront une taxe. Se battre pour avoir un impôt minimal sur les sociétés pour qu’une multinationale ne puisse pas faire de l’optimisation fiscale en se mettant dans un pays où l’IS (impôt sur les sociétés) est à 2 ou 3 % rapporte beaucoup de milliards d’euros au trésor public français et au trésor public européen. C’est un deuxième combat que nous continuerons à livrer et j’ai bon espoir que cette taxe minimale se mette en place rapidement ».
Il faut dire que le ministre avait déjà annoncé les couleurs plus tôt ce mois-ci, indiquant qu’il y ait ou non un accord international, le projet français de taxe numérique sera mis en œuvre cette année.
Ce projet de loi, rappelons-le, vise à imposer les activités numériques qui « créent de la valeur grâce aux internautes français » et cible notamment les entreprises qui font, sur leurs activités numériques, un chiffre d’affaires de 750 millions d’euros dans le monde et de plus de 25 millions d’euros en France. L’idée est de les imposer à hauteur de 3 % du chiffre d’affaires réalisé en France sur la publicité ciblée en ligne, la vente de données à des fins publicitaires et la mise en relation des internautes par les plateformes. En définissant ces critères, une trentaine de groupes, majoritairement US, tombent sous le coup de cette taxe qui était censée rapporter 400 millions d’euros en 2019, puis 650 millions cette année.
Les entreprises américaines de la technologie étant les premières visées, l'administration Trump a dénoncé le caractère « extrêmement discriminatoire » de la taxe numérique française à l’égard des multinationales basées aux États-Unis. Elle a exprimé son intention de saisir l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en représailles afin de protéger les intérêts des entreprises technologiques américaines. Donald Trump a même ordonné une enquête sur le projet français de taxation des entreprises technologiques, dans l'objectif de voir quelle serait la riposte US.
Afin de ne pas sombrer dans une guerre commerciale qui ne serait bénéfique à personne, les deux pays ont annoncé une trêve dans le différend qui les oppose sur la taxe numérique. Ils ont décidé de calmer le jeu jusqu'à la fin de l’année 2020 et de poursuivre les négociations au niveau de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sur la taxe numérique pendant cette période.
Ce sont environ 140 États qui négocient actuellement à l'OCDE un nouvel accord sur la fiscalité transfrontalière ; un accord adapté à l'ère numérique. Toutefois, avec la crise sanitaire du coronavirus, les discussions n'ont pas beaucoup avancé alors que la première moitié de l'année est sur le point de se terminer. Ce qui veut dire que l'engagement réaffirmé en début d’année de parvenir à un accord international d’ici fin 2020 semble de plus en plus difficile à tenir.
Comme le ministre des Finances le disait au début de ce mois, la pandémie de nouveau coronavirus en cours et ses conséquences économiques justifient plus que jamais le projet. « Cette crise montre que ceux qui s'en sortent aujourd'hui le mieux, ce sont les géants du numérique simplement parce que leurs activités se poursuivent y compris pendant la crise, et pourtant ce sont les moins taxés »
Source : entretien avec Bruno Le Maire
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23JFKMembre expertQu'il est plus que temps que cette société se mange un redressement.le 03/09/2020 à 2:49
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DevTroglodyteMembre extrêmement actifDès qu'il s'agit de piquer du pognon à ses utilisateurs, Apple est toujours en avance sur les autres...le 03/09/2020 à 8:30
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marsupialExpert éminentAlors même qu'Apple est assis sur une montagne de cash s'élevant à 245 milliards, il faut répercuter une taxe sur les petits producteurs qui font la richesse de l' App store. Scandaleux !le 03/09/2020 à 10:58
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SodiumMembre extrêmement actifTu témoignes d'une totale méconnaissance de l'économie de ta part. Évidemment que les géants du numériques paient des impôts totalement ridicules par rapport à leur chiffre d'affaire en France, et ce sont loin d'être les seules.
Plus une entreprise (ou même un individu) est grosse, plus elle a la possibilité de faire des montages afin d'éviter de payer des impôts. Facture qui est ensuite répercutée sur les particuliers moins fortunés et les PME.le 27/05/2020 à 11:17 -
axel584Membre actifCela ne me semble pas un problème que les taxes soient répercutés sur les consommateurs, cela permet aux enseignes qui payent des impôts en France de rester compétitifs vis à vis des entreprises étrangères qui font de l'optimisation fiscale...le 05/03/2021 à 16:02
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SodiumMembre extrêmement actifDonc on vit dans un monde où il faut absolument que quelque chose soit illégal pour qu'on ne tente pas de l'empêcher même si c'est immoral ? Si le meurtre n'était pas illégal tu roulerais joyeusement sur les passants sur le trottoir avec ta voiture ? Quand un meurtrier récidiviste se retrouve en liberté parce que son avocat payé très cher est parvenu à trouver un vice de procédure quelque part le monde s'en trouve meilleur ?
L'idée justement ici est d'essayer petit à petit de détricoter la gigantesque toile de grey-zones qu'exploitent les sociétés dont l'optimisation fiscale est la spécialité pour que leurs clients payent zéro impôts. Et non, ce n'est pas toujours légal.
Tu es tout simplement parfaitement ignorant de comment les très riches, entreprises comme particulier exploitent le système pour ne quasiment rien payer, voir se faire subventionner. Et le manque à gagner c'est toi et moi qui le payons avec nos impôts.le 27/05/2020 à 14:34 -
archqtMembre émériteC'est vrai ce n'est pas normal d'avoir une sécurité sociale et d'avoir les soins quasi-gratuit. Pour certains aux US que tu aimes tant pour quelques semaines à l'hopital + réanimation, plus de 1 millions de $ de facture, coup de bol mec avait une assurance sinon il crevait.
C'est vrai ce n'est pas normal d'être remboursé du médecin. Aux US c'est 60$ min la consultation d'un docteur et ton assurance souvent applique une franchise de 1500$/an (assurance en partie payée par ton employeur).
C'est vrai ce n'est pas normal d'avoir une retraite et des minimas sociaux pour vivre.
C'est vrai ce n'est pas normal d'avoir une école de qualité gratuite. Aux US c'est minimum 15000$/an pour une université de moyenne zone.
On pourrait en trouver plein des "c'est vrai".
Donc moi je préfère gagner moins, et payer plus d'impôts et savoir que tout cela est "quasi-gratuit" pour moi.
Après ces sociétés ne crée pas beaucoup d'emplois (voire aucun) en France...Elles ramassent le blé sans rien apporter, est ce normal ?
Donc si tu penses qu'au US c'est mieux, vas y, et quand tu auras un cancer et que tu auras été viré par ton employeur car suite à un aléa de la vie tu ne seras plus rentable/efficace...on en reparlera :-)
Les US c'est bien si tu es riche et en bonne santé :-)
Ah oui je ne suis pas spécialement de gauche, mais ça ce n'est pas négociable comme avantage en retour d'impôts plus élevés.le 18/06/2020 à 22:26 -
Jon ShannowMembre extrêmement actifLes boycotter ! Ça, c'est pour les utilisateurs.
Sinon, les interdire, ça c'est du coté politique. Après tout Trump a bien interdit Huawei !
Mais, pour cela, il faut des c*****es, et c'est ce qui manque aux hommes/femmes politiques français (et européens).le 03/09/2020 à 13:28 -
GunnyMembre confirméOui tranquille la Chine, pas de soucis :
Le Laos perd le contrôle de l'entreprise nationale d’électricité
Le Laos a été contraint de céder le contrôle de son entreprise nationale de fourniture d’électricité, Électricité du Laos, à une société chinoise, China Southern Power Grid, du fait de ses difficultés à payer le service de la dette contractée auprès de la Chinele 08/09/2020 à 13:16 -
pmithrandirExpert éminentJe trouve moi aussi que c'est plutot bien.
On force ces entreprises a augmenter leurs tarifs, donc a devenir moins compétitifs.
les acteurs locaux auront donc moins de difficultés à s'aligner sur ces 4 mastodontes.le 05/03/2021 à 17:18