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Ne dites plus cyberaddiction mais addiction au numérique ou cyberdépendance

La Commission propose des traductions pour des termes liés au numérique

Le 2019-05-05 10:35:33, par Stéphane le calme, Chroniqueur Actualités
Vendredi 3 mai, la Commission d’enrichissement de la langue française a fait publier au Journal officiel une nouvelle liste de termes, expressions et définitions sur du vocabulaire étranger (anglais en l'occurrence) qui s’invite dans le langage courant.

Ce sont désormais leurs équivalents français qu’il est recommandé d’employer. En tout cas, pour ce qui est des administrations.

Nous avons par exemple le nom cyberactiviste, dans le domaine de la Communication et de la Politique qui est définit comme Activiste qui agit dans les réseaux informatiques et recourt notamment au piratage. Ce mot a été préféré à son équivalent étranger cyberactivist ou hacktivist.

La commission nous parle aussi du nom féminin cyberdépendance et de son synonyme addiction au numérique, dans le domaine de l’Informatique et des Sciences humaines/Sociologie, qui est définit comme un état de dépendance psychologique à l'égard des techniques de l'information et de la communication. Ce mot a été préféré à son équivalent étranger cyberaddiction, digital addiction.

Il ne faut pas oublier le groupe de mots technologie civique, dans le domaine de la Politique et de la Communication, qui est définit comme un ensemble d'outils numériques conçus pour renforcer la compréhension des institutions par les citoyens et leur participation à la vie démocratique. Il a été préféré à son équivalent étranger civic tech, civic technology.


La liste de la Commission contient aussi des termes qui ne sont pas liés au numérique, mais à des domaines comme la politique, la communication, les sciences humaines et les relations internationales.

Nous pouvons parler de la contre-attaque oratoire, dans le domaine de la communication, définit comme étant un procédé rhétorique qui, dans un débat ou une discussion, vise à déstabiliser l'interlocuteur et à éviter de lui répondre en abordant un autre sujet censé le mettre dans l'embarras. Ce terme a été préféré à whataboutery, whataboutism.

Nous pouvons aussi parler d’égalisateur de puissance, dans le domaine Politique et les Relations internationales, qui est un moyen permettant d'établir un équilibre entre des États ou d'autres entités politiques de poids inégal. La commission indique que l'armement nucléaire, par excellence, mais aussi le cyberactivisme ou le renseignement sont des exemples d'égalisateur de puissance. Elle précise que le terme « égalisateur de puissance » est également utilisé comme adjectif. Son équivalent étranger est power equalizer.

Il y a également l’enquête d'irréprochabilité, dans le domaine Politique et les Relations internationales, définit comme étant une investigation conduite préalablement à la nomination d'un candidat à un poste sensible, notamment politique ou administratif, portant sur différents aspects de sa vie professionnelle et privée. Ce terme a été préféré à vetting process.

Dans le champ des médias, la commission préconise d'abandonner l'expression étrangère « posttruth » pour adopter « postvérité », une « situation dans laquelle l'objectivité et la véracité des faits ont moins d'influence sur la formation de l'opinion publique que le recours à des émotions, à des sentiments ou à des croyances ».

Lorsqu’il s’agira de définir « l’action des médias sur la formation de l'opinion publique par le choix des sujets abordés et l'importance qui leur est conférée », « agenda setting » sera délaissé au profit, bien sûr, de « façonnage de l’actualité».

Source : journal officiel

Et vous ?

Que pensez-vous des traductions proposées ?
Aviez-vous l'habitude d'utiliser leurs équivalents étrangers ou vous serviez-vous d'un autre moyen de vous référez à ces termes (traduction, utilisation de la définition, de synonymes, etc.) ?

Voir aussi :

Ne dites plus « web » mais « toile » ! La commission propose des termes et définitions, dans les domaines de l'Internet et de l'IA
Ne dites plus « fake news » mais « information fallacieuse » ou « infox » ! La commission espère que ce néologisme va « plaire au grand public »
  Discussion forum
12 commentaires
  • esperanto
    Membre émérite
    Envoyé par MABROUKI
    Pourquoi cet usage abusif des articles en français "addiction au numérique" au lieu de "addiction numérique" est assez clair et donne un mot déjà assez long....
    De toute évidence tu ne connais pas bien la grammaire française: sans la préposition, numérique devient un adjectif et ça n'a pas du tout le même sens.
    Un exemple de deux sens différents avec le mot numérique:
    • formation numérique: numérique qualifie la formation, il dit comment elle se fait (par informatique)
    • formation au numérique: le numérique est l'objet de la formation, la matière enseignée
  • JeanMorlet
    Membre régulier
    Perso, je préfère (et de loin) les termes utilisés par les québécois. C'est très souvent bien mieux trouvé. Je pense à egoprotrait à la place de selphy par exemple
  • Ryu2000
    Membre extrêmement actif
    Envoyé par MABROUKI
    Pourquoi cet usage abusif des articles en français "addiction au numérique" au lieu de "addiction numérique"
    Parce qu'il y a des règles en Français et on ne peut pas faire n'importe quoi...
    On ne peut pas coller 2 mots n'importe comment et déclarer que c'est un terme valide.

    On ne dit pas :
    "Addiction café", "addiction cigarette", "addiction jeu d'argent", "addiction sucre".
    "Addiction numérique" ça voudrait dire autre chose que "addiction au numérique".

    Par contre effectivement dans certains cas il arrive que quelqu'un dise "sandwich jambon" à la place de "sandwich au jambon" c'est très bizarre, mais ont peut aussi dire "jambon-beurre" et là c'est ok.
  • Sodium
    Membre extrêmement actif
    Il paraît que c'est le sujet à l'intérieur sur tous les babillages électroniques. J'en m'en vais de ce pas le gazouiller avec le mot-dièse "touche française".
  • Neckara
    Inactif
    Cela passerait mieux s'ils n'avaient pas à chaque fois 30 ans de retards.
  • Fleur en plastique
    Membre extrêmement actif
    Donc "agenda setting" c'est le "façonnage de l'actualité" ? Par façonnage, on veut dire qu'on fabrique de l'actualité ? Des fakes news en somme ?
  • Envoyé par Fleur en plastique
    Donc "agenda setting" c'est le "façonnage de l'actualité" ? Par façonnage, on veut dire qu'on fabrique de l'actualité ? Des fakes news en somme ?
    Oh ! Tout de suite les grands mots ! Il s'agit seulement d'orienter l'opinion publique en mettant en avant un événement et en le diffusant juste avant et juste après un tel autre.
  • Fleur en plastique
    Membre extrêmement actif
    Envoyé par Conan Lord
    Oh ! Tout de suite les grands mots ! Il s'agit seulement d'orienter l'opinion publique en mettant en avant un événement et en le diffusant juste avant et juste après un tel autre.
    Ah, c'est différent. Cela me rassure. Tout va bien alors, nous sommes correctement informés, et dans le bon ordre.
  • Ryu2000
    Membre extrêmement actif
    Comme d'habitude, ce que propose la Commission d’enrichissement de la langue française n'intéresse personne.

    Personnellement je n'utilise jamais les expressions "agenda setting" ou "like-minded".
    Le reste n'est pas trop choquant :
    civic tech => technologie civique
    cyberactivist => cyberactiviste
    cyberaddiction => dépendance au numérique

    Ça reste pas trop éloigné des termes anglais.
    "façonnage de l'actualité" et "affinitaire" c'est bizarre par contre...
  • Ryu2000
    Membre extrêmement actif
    Envoyé par MABROUKI
    Son origine vient du bas latin ...
    Mais on s'en fout totalement, ça ne change rien dans le contexte.
    Le problème ce n'est pas le mot "addiction" le problème c'est "au".

    esperanto a cité la règle qui fait que si on enlève la préposition "au" ça change le sens.

    Mon exemple est pourri mais ça doit illustrer un peu près (ou peut mettre "dépendance" à la place d'addiction, là ça fonctionne un peu) :
    - une addiction au danger
    - une addiction dangereuse

    Il y a "addiction" et "danger" mais si t'enlèves le "au" ça veut dire autre chose.
    Par exemple consommer du café ça peut devenir une addiction dangereuse, une addiction au danger ça pourrait correspondre à un pratiquant de base jump ou de wingsuit (ou de ça : «Train surfing», «jeu du torero»… comment la SNCF lutte contre ces jeux dangereux).