Il n'existe plus de doutes sur le fait que la police considère de plus en plus les smartphones comme un trésor de preuves dans la résolution de leurs enquêtes. L'un des éléments appuyant cette affirmation est le cas concernant une enquête pour meurtre qui s'est produit l'an dernier dans la banlieue de Phoenix en Arizona. La police avait obtenu un mandat de perquisition obligeant Google à fournir des informations sur tous les appareils enregistrés à proximité du lieu du meurtre, permettant ainsi de localiser les personnes se trouvant dans la zone. Ceci a conduit la police à arrêter Jorge Molina, un magasinier considéré comme suspect puisque les données fournies par Google ont permis d'établir que son téléphone se trouvait sur le lieu du crime au moment du meurtre.
Les données fournies par Google sont contenues dans une base de données nommée Sensorvault, qui contient des enregistrements d'emplacement détaillés de centaines de millions de téléphones dans le monde. Sensorvault contient des enregistrements d'emplacement détaillés de centaines de millions de téléphones dans le monde. L'objectif est de collecter des informations sur les utilisateurs des produits Google afin que l'entreprise puisse mieux les cibler avec des annonces. Les informations fournies par Google aident non seulement les policiers à trouver des suspects, mais peuvent également les amener à rencontrer des témoins qui auraient peut-être vu ou entendu quelque chose d'important au cours de la perpétration d'un crime.
Les informations provenant de cette base de données sont très demandées ces derniers mois, d'ailleurs un employé de Google a déclaré avoir reçu jusqu'à 180 demandes en une seule semaine. Dans certains cas, les demandes sont particulièrement larges et peuvent nécessiter l'extraction des données de centaines de téléphones. Dans un premier temps, Google rend les données anonymes avant de les mettre à la disposition des autorités, mais la société peut être forcée à fournir des noms et d’autres informations sensibles si la police estime que ces données correspondent au comportement d’un suspect ou d’un témoin. Dans un communiqué de presse, Richard Salgado, directeur de l'application de la loi et de la sécurité de l'information chez Google, a déclaré : « Nous protégeons vigoureusement la vie privée de nos utilisateurs tout en soutenant le travail important des forces de l'ordre. Nous avons créé un nouveau processus pour ces demandes spécifiques, conçu pour respecter nos obligations légales tout en réduisant le champ des données divulguées et en ne produisant que des informations identifiant des utilisateurs spécifiques lorsque requis par la loi. »
La collecte des données de localisation a été mise en place depuis 2009 et les utilisateurs doivent donner leurs accords avant que Google ne commence à collecter ces données. Malgré l'utilité apparente de la base de données Sensorvault, certains employés de Google soulignent que la base de données n'a pas été créée pour répondre aux besoins des services répressifs et pourrait générer des informations inexactes conduisant ainsi à l'arrestation de personnes innocentes. Le cas de Jorge Molina le démontre bien, puisqu'une semaine après son arrestation, ses amis ont produit des reçus Uber confirmant son alibi et il a finalement été relâché par la suite.
En plus, il y a un manque de fiabilité de l'information puisque ces données confirment seulement qu'un téléphone utilisant le compte Google de quelqu'un était dans la zone, pas que la personne était présente. Et aussi, ce n'est pas très utile pour les propriétaires d'iPhone non plus, car seuls certains utilisent Google Maps. Mais quoique puissent dire les responsables de Google, beaucoup s'inquiètent de l'utilisation qui pourrait être faites de ces données comme le fait que grâce à elles, il est possible de connaître l'identité de tous ceux qui se trouvaient à proximité d'un événement (grève, marche de protestation...) et de les y associer sans preuves de leur participation.
Source : New York Times
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La police américaine utilise les données de localisation de Google provenant de centaines de millions de téléphones
Pour traquer les criminels
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Le , par Jonathan
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