Google et la collecte de données personnelles des utilisateurs, c’est une affaire qui ne cesse de connaitre rebondissements et nouveaux apports. Il y a quelques semaines, une enquête a révélé que Google enregistre les données de localisation d’utilisateurs ayant activé des paramètres de confidentialité visant à empêcher l’enregistrement de pareilles données. L’entreprise a informé qu’en dehors de l’historique des localisations, il y avait d’autres marqueurs de lieux qui servaient à collecter les données de localisation.
Ainsi, selon les dires de l’entreprise, pour être sûr de ne pas voir vos données de localisation stockées, vous devez cocher l'option « désactivation de l’historique des localisations – désactivation de l’activité Web et App ». Un peu plus tard, un changement a été constaté sur les pages d’aides liées à l’historique des notifications. Là où on pouvait lire auparavant « lorsque l’historique des localisations est désactivé, les lieux que vous visitez ne sont plus enregistrés », on lit désormais « ce paramètre n’affecte pas les autres services de localisation de votre appareil. Certaines données de localisations peuvent être enregistrées par d’autres services tels que Google Search et Google Maps ».
Rappelons que la même entreprise se targuait avant toute cette affaire de fournir à ses utilisateurs des descriptions claires et précises de ses outils et services. Plusieurs sommités IT interrogées sur la question opineront que ce changement de description n’est qu’un pas dans la bonne direction et qu’il ne suffisait en aucun cas à endiguer le flot de confusion généré par le fait que Google enregistre les données de localisation de plusieurs manières. On croyait donc avoir tout entendu sur cette affaire quand mardi dernier, elle a connu un nouveau rebondissement avec la publication du rapport d’une étude menée par le professeur Douglas Schmidt, un informaticien de la Vanderbilt University.
Ledit rapport présente une analyse globale des efforts de Google pour collecter le plus de données possible sur vous. Et des efforts, Google en fait beaucoup, selon le rapport. L’entreprise collecterait beaucoup plus de données que Facebook grâce à son portefeuille de services qui génère un flux permanent. Le professeur Schmidt et son équipe ont intercepté des données transmises des mobiles sous Android aux serveurs de Google. Ils ont également examiné les informations fournies par Google aux utilisateurs dans ses outils My Activity et Google Takeout, ainsi que les paramètres de confidentialité de la firme et les recherches antérieures sur la question.
Ils en sont arrivés à la conclusion que « tous les mouvements que vous effectuez en ligne sont collectés et rassemblés, de votre routine matinale (goûts musicaux, parcours professionnel, préférences d'actualités) aux courses (rendez-vous du calendrier, pages Web visitées et achats effectués) ». Ils soulignent la précision remarquable avec laquelle Google a pu identifier les centres d’intérêt des utilisateurs.
Autre nouvelle : Google serait en mesure de collecter vos données même si vous n’utilisez pas votre téléphone. Des tests ont été faits sur un Android inactif sur lequel Chrome s’exécutait en arrière-plan. En 24h, ce téléphone aurait envoyé des données de localisation aux serveurs de Google pas moins de 340 fois. Les données collectées par les chercheurs l’ont été, pour les deux tiers, sans aucune contribution des utilisateurs. Android, Google Chrome, Google Search, Google Maps, Google Analytics et Google Adwords sont autant de services qui peuvent collecter des informations provenant de recherches Web, de requêtes cartographiques et d’autres activités en ligne, d’après les résultats de l’étude.
Google a déclaré par le passé qu’il utilisait une grande partie de ces données pour améliorer ses produits. Les informations peuvent par exemple conduire à des résultats de recherche plus pertinents. Mais une grande partie de ces informations est utilisée pour diffuser plus efficacement les annonces (rappelons que les revenus publicitaires représentent 85 % du chiffre d’affaires de Google pour le compte du 2T18). On pourrait donc se demander si l’amélioration des services fournis aux utilisateurs est la vraie raison derrière ces collectes tous azimuts et sans autorisations.
Le rapport indique que l’adoption d’iOS en lieu et place d’Android minimisait grandement la quantité de données collectées par Google, puisque les appareils iOS n'envoient généralement pas de données de localisation à Google, sauf si vous utilisez un service de l’entreprise ou visitez un site Web qui utilise des outils de suivi Google.
« Il est difficile de faire quoi que ce soit en ligne sans que Google ne collecte de données sur vous », a déclaré Jason Kint, président de Digital Content Next, l’organisation commerciale représentant les éditeurs de médias qui a publié le rapport.
« Ce rapport a été commandé par un groupe de lobbyistes professionnels de DC et écrit par un témoin d’Oracle dans son litige en cours avec Google sur le droit d’auteur. Il n’est donc pas surprenant qu’il contienne des informations extrêmement trompeuses », a déclaré un porte-parole de Google qui, comme on pouvait s’y attendre, n’est pas resté silencieux bien longtemps.
Source : CNN
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Le , par Bill Fassinou
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