- Manque de vie privée (43 %)
- Entendre trop de conversations personnelles (34 %)
- Ne peut pas se concentrer (29 %)
- Inquiétudes quant au risque de fuite d'informations sensibles (23 %)
- Ne peuvent pas faire de leur mieux (21 %)
Pour ce qui est des raisons pour lesquelles les Américains pensent que leur employeur a choisi son espace de travail ouvert actuel, la majorité d'entre eux ont déclaré que c'était pour économiser de l'argent (30 %), pour encourager la collaboration (23 %) ou pour surveiller les employés (15 %).
Pas de trajets à faire implique-t-il des employés plus heureux ?
La grande majorité des Américains (84 %) estiment que travailler à domicile est préférable à tout autre type de travail. La première raison est de ne pas avoir à faire la navette (58 %), suivie de la conviction que travailler à domicile les rendrait plus productifs (41 %) et plus réfléchis (35 %).
L'enquête a également révélé que, pour ceux qui ne sont pas satisfaits de leur espace de travail actuel, 18 % d'entre eux chercheraient un nouvel emploi pour avoir un espace de travail qu'ils préfèreraient et 9 % souhaiteraient travailler à temps partiel dans un environnement qu'ils aiment ... à la maison, par exemple.
Curtis Sparrer, cadre de Bospar, a déclaré : « Une écrasante majorité d’Américains veulent travailler dans des endroits calmes, mais ils ne peuvent pas le faire dans les environnements open space actuels ».
L’environnement de travail semble être une colline sur laquelle beaucoup d’employés sont prêts à accepter une réduction de salaire. Selon l'enquête, « 18% des personnes interrogées souhaiteraient travailler dans un nouvel espace de travail et 9% d'entre elles demanderaient à travailler à temps partiel dans un environnement qui leur convient ».
Au milieu des revendications de plus de collaboration, de connectivité, de camaraderie d'entreprise et d'une participation accrue, les entreprises aliènent inévitablement certains travailleurs. La plupart, semble-t-il, préféreraient travailler dans une atmosphère calme et non gênante. C’est peut-être l’avantage de travail le plus universellement désiré et le plus apprécié.
Les études ayant tendance à évoquer un impact négatif sur la productivité se multiplient
Malgré une tendance récente des employeurs à s’intéresser à l’open space, plusieurs études ne sont pas optimistes quant au gain réel en productivité.Certaines vont même jusqu’à qualifier de telles dispositions de « catastrophe ».
BBC
La BBC a relayé un rapport qui a mis en évidence le caractère nocif des bureaux open space sur le cerveau humain. Ledit rapport estime que les espaces partagés ont un impact négatif sur la mémoire des individus. Pour étayer ses propos, les auteurs ont pris l'exemple d'une entreprise évoluant dans le domaine du numérique et dont le dirigeant répond au nom de Chris Nagele.
Selon le rapport, Monsieur Chris Nagele, cadre dirigeant de ladite entreprise, a emboîté le pas à bon nombre de ses semblables en décidant de déplacer l'ensemble de ses employés dans un grand bureau ouvert ; cela s'est passé quatre ans avant la publication du rapport. En prenant cette décision, Chris Nagele avait pour objectif de rassembler ses agents dans un seul et même endroit afin de faciliter la collaboration entre les membres de son personnel et de développer aussi un meilleur climat social. Toutefois, Monsieur Nagele, en regroupant ses agents qui travaillaient tous en télétravail, s'est très vite rendu compte que cette option était une très grande erreur. En effet, il a remarqué que ses employés étaient devenus distraits et n'étaient plus épanouis. BBC a rapporté que Chris Nagele a également constaté une grosse baisse de productivité chez ses collaborateurs. Cette expérience n'aura duré que trois (3) ans, car suite à ses différents constats, Chris Nagele a choisi de laisser tomber les bureaux open space qu'il a finalement remplacés par des bureaux fermés. « En avril 2015, environ trois ans après le déplacement des employés dans le bureau open space, Nagele a déplacé l'entreprise dans un local de 10 000 mètres carrés où chaque employé dispose désormais de son propre bureau fermé. », déclare la BBC. « Beaucoup de mes semblables sont d’accord – les salariés ne peuvent pas supporter les open space. Ils ne sont pas du tout productifs et doivent en fin de compte travailler davantage à la maison afin de compenser les retards », a affirmé Chris Nagele après avoir décidé de restructurer l'environnement de travail.
Dans son article, la BBC a indiqué qu'en 2017, de nombreuses sociétés ont adopté le concept d'open space, cela à l'instar des États-Unis où près de 70 % des bureaux américains sont open space. Très peu sont revenus dans des espaces traditionnels avec des bureaux et des portes. Cependant, les salariés qui évoluent dans les open space sont moins productifs et éprouvent d'énormes difficultés pour se concentrer. « Nous sommes 15 % moins productifs et nous éprouvons d'immenses difficultés pour bien nous concentrer. Nous sommes également deux fois plus susceptibles de tomber malades dans les espaces de travail ouverts. », affirme des agents interrogés par la BBC.
L'expérience personnelle d'un designer
Amar Singh, un designer indépendant, a tenté de répondre à la question de savoir si les open space améliorent la productivité. Dans un billet de blog, il explique pourquoi travailler dans un bureau ouvert n’est pas une bonne idée. Amar préfère plutôt le télétravail en raison des nombreux avantages qu’il offre. Il raconte que dans son job le plus récent, le meilleur de son travail a été réalisé à domicile. Dans sa maison, il a installé deux bureaux et détient le contrôle total sur son environnement, et toute distraction relève de son choix.
Mais quand il est passé dans un bureau, tout a changé. Il y avait constamment des distractions de toutes parts, des autres employés qui bavardent, en passant par les chiens qui aboient, l’interruption constante des réunions et les célébrations d’anniversaires. Amar raconte qu’il a été difficile pour lui de se concentrer et tout à fait facile de se déconcentrer à tout moment. Dans tous les lieux dans lesquels il a travaillé, ce bureau a été le lieu le plus terrible.
Amar raconte de sa propre expérience, quand il est dans un espace encombré, il trouve du mal à raisonner. Au contraire, quand il est seul, avoir son propre espace (mental et physique) lui permet de se lancer dans défis et comprendre ses pensées et présomptions, ce qui ne peut que contribuer à améliorer significativement la qualité de son raisonnement. Bref, Amar a réalisé qu’il déteste les open space.
La créativité spontanée au lieu de la concentration
Argument : placer des gens dans un large espace augmente de façon naturelle la collaboration spontanée et la créativité.
Contre-argument : combien de fois ces moments fortuits ont-ils vraiment lieu ? Et même s’ils ont lieu, est-ce que la structure de vos entreprises permet de les exploiter de façon effective ? Vous entrez une optimisation pour un effet de longue traîne au prix de quelque chose qui est bénéfique pour chaque employé, la concentration.
L’occupation comme un intermédiaire de productivité
Argument : Quand tout le monde est présent dans la même salle, les gens sont motivés pour travailler parce que les autres peuvent voir ce qu’ils font.
Contre-argument : c’est une façon terrible d’évaluer la performance au travail. Un manager qui donne plus de valeur à la présence physique de leurs employés n’a pas d’autre façon ou capacité à mesurer le rendu. Si vous jugez la valeur de quelqu’un en vous basant sur leur apparence seulement, bonne chance !
Efficacités des coûts
Argument : on économise de l’argent en n’ayant pas à construire un bureau pour chaque employé.
Contre-argument : super, si vous recrutez des ingénieurs talentueux et des designers qui vous coûtent une fortune et vous les placez dans un environnement où ils sont constamment distraits, on ne peut pas dire que c’est vraiment une bonne façon pour faire des économies.
Les espaces ouverts donnent également aux employés le sentiment d’être surveillés à plein temps, que ça soit de façon active ou passive. En conséquence, ils sont encouragés à faire semblant d’être occupés ou productifs. Ils donnent l’illusion qu’ils sont occupés, mais ils sont moins efficaces, prennent plus de congés maladie et leur communication et bonheur prennent une raclée. Bref, un espace ouvert ne représente pas un meilleur compromis.
Une étude montre que les bureaux open spaces augmentent l'échange électronique entre collègues
Dans une étude sur le sujet, Ethan Bernstein et Stephen Turban, deux chercheurs de l’université Havard, reconnaissent que « l’idée selon laquelle la proximité précéderait l’interaction sociale est l’une des plus importantes découvertes en sociologie ».
Mais, en dépit de cette théorie, les résultats obtenus par les deux chercheurs lors de l’analyse des conséquences des bureaux open space sur l’interaction furent très mitigés. Ils ont donc décidé d’affiner leurs recherches. Ils ont convaincu les 52 employés d’une entreprise de porter autour de leur cou un dispositif mesurant directement chaque rencontre face à face. Ils ont aussi utilisé les journaux de serveurs de messagerie électronique et de messagerie instantanée pour déterminer si et à quel point le niveau d’interactions électroniques allait changer. Sur une durée de 15 jours, les chercheurs ont pu remarquer un changement significatif sur le volume d’interaction, d’une part, et sur les performances des sujets, d’autre part.
L’étude a montré que les interactions face-à-face entre les sujets avaient chuté de 72 %, passant des 5,8 heures par personne observées sur chacun des 15 derniers jours avant le réaménagement en bureaux open spaces à 1,7 heure par personne par jour. Paradoxalement, avec la suppression des limites spatiales, le nombre de messages et de mails envoyés a explosé, augmentant respectivement de 67 % et de 56 %. On a donc assisté à un passage des interactions face à face aux interactions électroniques qui inexorablement a conduit à une chute non négligeable de la productivité.
Sur la base de ces résultats, les chercheurs ont donc décidé de procéder à une deuxième étude dans une autre entreprise. Ils ont collecté des données à propos d’une centaine d’employés travaillant au même étage, ce qui équivalait à environ 45 % du nombre total d’employés de cet étage. La collecte s’est faite en deux phases : la première, pendant huit semaines sur les trois derniers mois avant le réaménagement en bureaux open spaces et la seconde, pendant les huit semaines suivant les deux premiers mois après le réaménagement. La collecte a aussi inclus des données spécifiques telles que le sexe, l’équipe, le rôle et la position du bureau.
« Dans la première phase, les pupitres se trouvaient dans des cabines, de sorte que les sièges étaient à environ 2 mètres l'un de l'autre et directement adjacents l'un à l'autre. Au cours de la deuxième phase, les sièges se trouvaient encore à environ 2 mètres l'un de l'autre et directement adjacents l'un à l'autre, mais ils étaient regroupés à des tables non divisées et non cloisonnées de six à huit places. L'emplacement du siège nous a permis de calculer la distance physique entre les dyades des postes de travail des employés avant et après la refonte, de sorte que nous puissions inclure la distance physique, ainsi que les autres attributs des employés, comme variables de contrôle », ont déclaré les deux chercheurs.
Ils nous apprennent que l’ensemble de données recueillies pour la deuxième étude « comprenait 63 363 minutes d'interaction face-à-face et 25 553 mails, tous générés par 1 830 dyades des 100 employés concernés » et que « l'étude 2 a seulement collecté des données de courrier électronique pour mesurer l'interaction électronique ». Les résultats de cette seconde étude montrent une baisse entre 67 % et 71 % du temps passé par les employés à interagir face à face et une augmentation entre 22 % et 50 % du nombre de mails envoyés.
Source : Bospar
Et vous ?
Avez-vous déjà travaillé en open space ? Comment avez-vous géré le bruit, les coups de fils, les collègues qui vous interrompent ?
Parvenez-vous à vous concentrer et être productifs ?
Quels sont les avantages et les inconvénients des espaces collaboratifs ?
Considérez-vous que le télétravail est une alternative ? Pourquoi ?