Une publication du média en ligne The Independent fait état de ce que le réseau social Facebook a refusé de retirer une page de l’aile grecque de Combat 18 – une organisation suprématiste blanche – malgré sa photo de couverture qui met en exergue une homme faisant un salut nazi devant un mur portant une peinture de croix gammée.
Ci-dessous, un message de la branche suédoise de Combat 18. D’après ce que rapporte le média en ligne anglais, le groupe qui compte plusieurs unités dans une douzaine de pays est pointé du doigt dans le cadre de certaines affaires d’assassinat de migrants et de minorités ethniques.
Plusieurs pages d’autres groupes comme celles de Be Active Front USA ainsi que celle du mouvement néonazi de grande Bretagne ont fait l’objet de signalements auprès des responsables de la célèbre platefome en ligne.
Certaines des alertes émanaient des chercheurs du projet Counter Extremism (CEP) et correspondent à un suivi effectué entre les mois de septembre et novembre de l’année précédente. Les signalements du CEP portaient sur près de 40 pages Facebook mises en ligne par des groupes néonazis. Faisant suite aux alertes Facebook a répondu : « nous avons jeté un oeil aux dites pages et même si elle ne vont pas à l'encontre de nos normes communautaires, nous comprenons que certains des contenus qui y sont partagés peuvent encore être offensants pour vous et d'autres. Pour éviter de tels désagréments, bien vouloir bloquer ou arrêter de suivre ces groupes. »
Les normes communautaires en vigueur sur Facebook classent pourtant les discours haineux comme une « attaque directe » contre des caractéristiques comme la race, l’origine nationale, la religion et l’orientation sexuelle. C’est en principe sur la base de ces lignes directrices que la plateforme a supprimé 12,4 millions de contenus extrémistes en six mois l’an dernier. La réponse des responsables du réseau social aux groupes de chercheurs lancés sur la problématique des contenus extrémistes en ligne est donc difficilement compréhensible, mais les récentes transactions sur la plateforme peuvent permettre d’extirper des éléments de réponse.
Quand on parle de Facebook, il ne faut jamais occulter le fait que le réseau social gagne de l’argent en faisant payer aux annonceurs le message qu’ils souhaitent diffuser. Malgré les promesses d'une surveillance accrue à la suite de scandales publicitaires antérieurs, une revue du Times montre que Facebook a permis à des annonceurs néonazis de cibler des centaines de milliers d'utilisateurs. Les équipes du Times elles-mêmes se sont prêtées au jeu en profitant des facilités offertes par Facebook pour cibler des utilisateurs intéressés par des sujets liés aux figures du nazisme comme Joseph Goebbels (un proche d’Adolf Hitler), Josef Mengele – un officier allemand de la Schutzstaffel (SS) – ou encore Heinrich Himmler (l’un des plus hauts dignitaires du Troisième Reich). D’après ce que rapporte le Times, le réseau social s’est fait 55 milliards de dollars de revenus publicitaires l’an dernier grâce à ses outils de large portée.
Sources : The Independent, L.A. Times
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Le , par Patrick Ruiz
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