
Et il semblerait que les choses continuent dans le même sens puisque d'après le Moscow Times, le président russe Vladimir Poutine a signé lundi dernier un ensemble de projets de loi controversés qui criminalisent le mépris de l'État et la diffusion en ligne de fausses informations. La Russie n'a jamais vraiment été une démocratie libérale et le gouvernement a toujours usé de moyens peu orthodoxes pour faire pression sur les médias indépendants du pays. Mais avec la nouvelle législation, le gouvernement russe possède désormais des outils plus directs pour censurer le discours en ligne.
Bien que les projets de loi aient été adoptés en très grande majorité par les deux chambres du parlement russe, il est important de préciser que certains législateurs les ont critiqués parce qu'ils trouvent qu'ils étouffent la liberté d'expression. Ainsi, avec ces nouvelles dispositions, les individus peuvent être condamnés à des amendes et à une peine d'emprisonnement s'ils publient en ligne des documents dénotant un manque de respect flagrant pour la société, l'État, les symboles officiels de la Fédération de Russie, la Constitution de la Fédération de Russie et les organes exerçant le pouvoir de l'État.
Les amendes pour la propagation de fake news vont jusqu'à 1,5 million de roubles soit environ 22900 dollars en cas de récidive. Insulter les symboles de l'Etat, les autorités ou Poutine lui-même peut être puni par la loi et les peines peuvent atteindre 300000 roubles soit environ 4700 dollars et 15 jours de prison. Comme dans le cas d'autres lois russes, les amendes sont calculées en fonction du fait que l'auteur de l'infraction soit un citoyen, un responsable ou une personne morale.
Ces mesures ont provoqué des réactions et plus de 100 journalistes ainsi que des personnalités publiques, dont la militante des droits de l'homme Zoya Svetova et l'écrivain populaire Lyudmila Ulitskaya, qui ont signé une pétition contre la loi, qu'ils qualifient de censure directe. Mais bien sûr, le Kremlin ne partage pas du tout cet avis. D'ailleurs à travers son porte-parole Dmitry Peskov, le Kremlin fait savoir que les comportements sanctionnés par la nouvelle législation sont encadrés de façon très stricte dans plusieurs pays du monde y compris en Europe et qu'il ne devait pas être surprenant de voir la Russie faire de même.
Au cours des 5 dernières années, le gouvernement russe a progressivement resserré son emprise sur l'internet russe par exemple en imposant aux moteurs de recherche de supprimer certains résultats de recherche, ou encore en imposant aux réseaux sociaux de stocker les données personnelles des utilisateurs sur des serveurs du pays. Déjà que ces mesures n'avaient pas été appréciées, le projet de loi signé lundi dernier n'arrive pas pour arranger les choses.
Source : Moscow Times
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