
Dimanche dernier en Russie, des milliers de personnes se sont rassemblées à Moscou et dans 2 autres villes pour manifester contre la politique internet du pays qui est de plus en plus restrictive et qui, selon certains, conduira inévitablement à une censure totale et isolera le pays du reste du monde. Là, on n'est pas loin de ce qui se passe en Corée du Nord. Ces rassemblements de masse dans ces villes ont été planifiés après que la chambre basse du parlement russe ait soutenu un projet de loi controversé le mois dernier.
Ce projet de loi a été adopté par le Parlement russe en première lecture sur trois. La deuxième lecture est prévue pour ce mois, après quoi, s'il est adopté, le projet de loi devra être signé par la chambre haute du parlement, puis par le président Vladimir Poutine. Ce projet de loi cherche à acheminer le trafic web russe et les données via des points contrôlés par l'État et propose de mettre en place un système national de noms de domaine afin de permettre à internet de continuer à fonctionner même si le pays est coupé de toute infrastructure étrangère. Mais les critiques pensent que ce n'est ni plus ni moins qu'une tentative pour accroître la censure et étouffer la dissidence.
Selon White Counter, une ONG qui a compté les participants aux rassemblements, environ 15300 personnes se sont rassemblées à Moscou dimanche, ce qui est le double de l'estimation fournie par la police. Les manifestations à Moscou, dans les villes de Voronej au sud et de Khabarovsk, dans l'extrême Est du pays, avaient toutes été officiellement autorisées. Certains activistes à Saint-Pétersbourg sont descendus dans les rues sans le consentement des autorités. La police a arrêté plusieurs personnes sans motif apparent. Un correspondant de l'AFP a vu un homme être transporté par la police par les bras et les jambes près de l'entrée du rassemblement, mais la police n'a annoncé aucune détention.
Certains manifestants ont scandé des slogans tels que Non à l'isolement, tandis que d'autres ont prononcé des discours sur une grande scène. Un manifestant a déclaré ceci à l'agence de presse Reuters : « Si nous ne faisons rien, la situation va empirer. Les autorités continueront à suivre leur propre chemin et on franchira le point de non-retour ». Une pétition lancée par un groupe russe de défense des libertés sur internet appelle à l'abandon de cette proposition qui pourrait, selon ce groupe, conduire la Russie vers une anti-utopie à la Georges Orwell.
La populaire application de messagerie Telegram, que les autorités russes tentaient sans succès de bloquer depuis plusieurs mois, a invité ses utilisateurs à assister au rassemblement plusieurs jours auparavant. Un message en russe sur son compte officiel indique que le projet de loi sur la centralisation d'internet vise à couper la Russie du reste du monde, après quoi elle pourra bloquer les réseaux sociaux et les messagers étrangers.
Source : Reuters
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