Proton Technologies, l'entreprise mère de ProtonMail et ProtonVPN, reçoit 2M€ de l'UE
Pour le développement d'une suite de services chiffrés
Le 2019-03-09 20:29:50, par Patrick Ruiz, Chroniqueur Actualités
L’annonce est tombée il y a peu via un billet de blog édité par les responsables de ProtonMail – un service de messagerie chiffrée de bout en bout.
Envoyé par Proton Technologies
L’annonce intervient dans un contexte où les plateformes tenues par les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) règnent pratiquement sans partage sur la toile ; « des géants de la technologie qui pensent régner sur la terre » comme l’a souligné la sénatrice démocrate Elizabeth Warren porteuse d’un projet de démantèlement de l’actuelle cartographie des services en ligne. Cet investissement de la Commission européenne apparaît donc comme un message à l’endroit de ces derniers ; un choix qu’il est aisé de percevoir.
Envoyé par Proton Technologies
Proton Technologies est une entreprise qui a sa base installée dans le canton de Genève en Suisse. Ses serveurs sont situés à deux emplacements de ce pays situé sur le continent européen, mais qui ne fait pas partie de l’UE. Les utilisateurs du service ont donc leurs données en dehors des juridictions de l’UE et des États-Unis. Quant à ce qui est de l’offre de Proton Technologies noter que ProtonMail et ProtonVPN sont des logiciels propriétaires. Sur la toile, le choix de la Commission européenne fait débat quand on sait que des solutions open source comme Mail-in-a-box, iRedMail ou encore Mailcow sont disponibles. Le problème serait probablement que le financement d’une solution ouverte n’aide pas directement à l’atteinte de ce qui semble être le but premier de la manœuvre de l’UE : aider une alternative à Gmail, Yahoo ou Outlook à gagner rapidement des parts de marché et limiter l’impact d’avoir uniquement des firmes américaines dans la filière.
Source : billet de blog
Et vous ?
Quel commentaire faites-vous de ce que la Commission européenne a porté son choix sur une offre propriétaire ?
N’existe-t-il pas de solutions open source suffisamment mature pour recevoir le soutien financier de l’UE comme dans le cadre du projet FOSSA ?
Voir aussi :
L'Union européenne augmente le budget alloué à sa sécurité informatique et met en place un programme de chasse aux bogues
VLC au scanner d'un programme de bug bounty soutenu par la Commission européenne : la plateforme HackerOne à l'honneur
L'UE veut lancer, dès janvier 2019, une chasse aux bogues dans les logiciels libres à code source ouvert pour renforcer la sécurité sur Internet
La Commission européenne lance un bug bounty sur une sélection de 15 logiciels open source avec de grosses récompenses à la clé
Proton Technologies est une entreprise qui a sa base installée dans le canton de Genève en Suisse. Ses serveurs sont situés à deux emplacements de ce pays situé sur le continent européen, mais qui ne fait pas partie de l’UE. Les utilisateurs du service ont donc leurs données en dehors des juridictions de l’UE et des États-Unis. Quant à ce qui est de l’offre de Proton Technologies noter que ProtonMail et ProtonVPN sont des logiciels propriétaires. Sur la toile, le choix de la Commission européenne fait débat quand on sait que des solutions open source comme Mail-in-a-box, iRedMail ou encore Mailcow sont disponibles. Le problème serait probablement que le financement d’une solution ouverte n’aide pas directement à l’atteinte de ce qui semble être le but premier de la manœuvre de l’UE : aider une alternative à Gmail, Yahoo ou Outlook à gagner rapidement des parts de marché et limiter l’impact d’avoir uniquement des firmes américaines dans la filière.
Source : billet de blog
Et vous ?
Voir aussi :
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Anselme45Membre extrêmement actif1.
Quand on travaille dans le développement, la première des choses est de mettre à jour son logiciel!
Pour info, la Suisse n'est plus un "paradis fiscal": La Suisse applique l'échange automatique d'information avec l'ensemble des pays européens. Je t'invite à venir ouvrir un compte dans une banque en Suisse et y déposer quelques menues monnaies non-déclarées au fisc français. Tu auras la surprise de constater que les services fiscaux de Bercy auront été averti par la Suisse de ton dépôt.
Si tu cherches de "vrais paradis fiscaux" dans l'Union Européenne, je peux te proposer Le Luxembourg, Malte, l'Irlande, certaines iles anglo-normandes, etc.
Petite histoire drôle: L'UE tient à jour une liste officielle des paradis fiscaux mais... exclut explicitement de cette liste ses états membres!!!
2.
On peut effectivement se poser la question de l'intérêt de financer un société privée mais quelle est l'autre solution? Financer des universités pour que le projet soit réalisé par des étudiants en formation? Organiser au niveau de l'UE un centre spécialisé dans le domaine? Jusqu'à preuve du contraire l'UE est basée sur une économie de marché: Il y a les politiques qui fixent les règles et le privé qui fabrique les solutionsle 11/03/2019 à 11:32 -
Anselme45Membre extrêmement actifIl est toujours sidérant de constater à quel point les français de France n'ont pas la moindre connaissance de se qui se passe en dehors de l'Hexagone:
1. La Suisse accueille tous les jours plus de 320'000 travailleurs de l'UE qui passent la frontière pour travailler en Suisse tout en restant habiter dans leur pays respectifs (180'000 pour la France, 72'000 pour l'Italie, 62'000 pour l'Allemagne, etc.) qui retournent dépenser leur gros salaire suisse dans l'économie européenne. Ce sont les "frontaliers" auxquels il faut ajouter les citoyens de l'UE travaillant en Suisse et habitant en Suisse: 80% des 2 millions d'étrangers installés en Suisse proviennent des pays européens. Les ressortissants d'Allemagne (303'000), d'Italie (316'000), du Portugal (270'000) et de France (130'000) constituent à eux seuls près de la moitié des étrangers résidant en Suisse.
2. La Suisse participe aux budgets de l'UE en participant financièrement à différents programmes comme l'Espace Schenghen, le programme d'échange des étudiants ERASMUS, l'agence spatiale européenne, les programmes de recherches scientifiques, etc.
3. La Suisse a donné à l'UE 1 milliard pour aider à l'intégration des pays de l'Est et un 2ème milliard est sur le point d'être versé
4. La balance commerciale suisse en 2018 est de 20,5 milliards en faveur de l'UE (c'est à dire que l'UE fait 20,5 milliards/an de bénéfice sur les échanges de marchandise et de service avec la Suisse)
Qui subventionne qui dans cette affaire?
Entre les frontaliers et les étrangers habitants dans le pays, la Suisse donne du travail à... 310'000 gilets jaunes français!le 11/03/2019 à 14:14 -
tanaka59InactifProtonMail est Suisse à la base. Ce qui me choque ici l'UE s’immisce dans le projet de chiffrement ... quelle cherche à combattre. C'est vu comme un sorte de prise de contrôle. On apprendra dans quelques années que ce lobbying à permis le placement de backdoorle 10/03/2019 à 13:42
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Je suis client de Protonmail et c'est également une question que je me pose. J'ai entendu du bien de l'équipe donc je leur laisse le bénéfice du doute, surtout qu'ils ont pris "que" 2 millions sur les 80 milliards. Ça ressemble plus à une aide européenne basée sur des candidatures qu'à l'union européenne qui vise spécifiquement les entreprises impliquées dans le chiffrement.le 10/03/2019 à 21:23
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ymoreauMembre émériteIt does not alter our Swiss jurisdiction, nor can it compel us to do anything that would compromise the security of our product and privacy of our users in any way.The European Commission has specific requirements for the use of funds, and this funding is mostly earmarked for building technologies for ProtonDrive
En quoi ProtonMail n'est pas orienté grand public ? On peut avoir un compte mail gratuitement.
Leurs technologies sont en partie open-source, donc non la technologie ne s'enfuira pas forcément au pays le plus offrant.
Et on fait un appel d'offre quand on a besoin de développer un projet ou un produit, pas pour distribuer des subventions... ça n'a rien à voirle 11/03/2019 à 12:32 -
fredinkanMembre expérimentéOn paie pour Horizon 2020.
Il y a d'ailleurs eu un shitstorm il y a 3-4 ans parce que l'UE a demandé qu'on paie le double (au final on aurait justement payé plus que la france) et c'est très mal passé vu les problèmes politiques du moment.
100'000 c'est le nombre d'inscrits au chomage (et ce n'est pas toute la suisse hein, juste 1 partie). Tous les "chômeurs de longue durée" (> 2 ans ou moins s'ils n'ont pas bossé plus de 2 ans d'affilée) sont hors des chiffres. En prenant les estimations des services sociaux + chômage, on est à peu près dans la moyenne européenne...
Celui de faire baisser artificiellement les salaires en suisse. En dehors de ça non.
Si tu regarde les statistiques de salaire par région, tu verras que les salaires les plus bas ne sont pas dans les régions où les coûts sont les plus bas, mais dans celles où il y a la plus forte proportion de frontaliers.
Pour ma part, les expats habitant en suisse, n'entrent pas dans les risques / problèmes au niveau politique, vu qu'ils ont un lien bien plus faible avec leur pays / avec l'europele 14/03/2019 à 14:30 -
MiaowZedongMembre extrêmement actifVous confondez le commerce et les subventions làle 11/03/2019 à 14:57
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fredinkanMembre expérimentéIl ne confond pas, relis les points 2 et 3 STP.
Sur ces points, il ne s'agit de rien de commercial mais de frais en lien avec ces subventions...le 11/03/2019 à 16:27 -
Ecthelion2Membre extrêmement actif
Et si tout ces étrangers ne venaient pas bosser en Suisse, vos entreprises ne se seraient pas autant développées par manque de main d'oeuvre et ne feraient pas autant de chiffres.
C'est bien beau de dire que vous filez du taff à plein de monde comme si c'était un cadeau ou que vous nous faisiez une fleur, mais c'est du donnant-donnant, la Suisse a besoin de cette main d'oeuvre pour continuer à se développer. Vous avez un poil plus de 100 000 chômeurs "officiellement" de mémoire, donc même si ils étaient tous qualifiés, cela ne suffirait pas à combler rien que les travailleurs frontaliers venant de France. ^^
Sinon rien de spécial à redire sur le reste.le 13/03/2019 à 15:34 -
Ecthelion2Membre extrêmement actifAh bah je comprends que cela puisse faire tiquer, du fait que vous avez plus de 100 000 mecs qui cherchent du boulot, et que vous pourriez peut-être former pour leur filer le boulot à eux en priorité.
Et même si j'entends l'histoire des salaires, cela n'empêche pas que entre les frontaliers et ceux venus habiter en Suisse, ça fait quand même pas loin du million de personnes qui bossent pour vos entreprises, et qui les ont aidé à se développer.
Si autant de monde a été embauché, c'est bien qu'il y avait un besoin non ?le 13/03/2019 à 15:49