Dans un entretien accordé à Bloomberg, Tong Zou, 30 ans, déclare qu'il a initié une demande de retrait à QuadrigaCX en octobre 2018. D'après ses déclarations, il prévoyait s'installer au Canada à ce moment-là. Zou pensait que l'utilisation d'un service de change de devises cryptographiques pour les envois de fonds lui permettrait d'économiser de l'argent. Il a donc acheté des bitcoins aux États-Unis et les a transférés à son compte Quadriga CX basé au Canada pour un retrait rapide de fonds.
Envoyé par Tong Zou
Tong Zou
Tong Zou et d’autres clients en avaient pour 190 millions de dollars sur QuadrigaCX
Malheureusement, les demandes de retrait faites par Zhou et 115 000 autres personnes n’ont pu aboutir après que QuadrigaCX se soit déclarée insolvable. Le service de change a annoncé la perte de l'accès à l’équivalent en monnaies cryptographiques de 190 millions de dollars après le décès inattendu de son fondateur Gerald Cotton lors d'un voyage humanitaire en Inde. Cotton était la seule personne qui avait accès aux portefeuilles de QuadrigaCX. Après son décès, la plateforme a mis un terme à ses services et a déposé une demande de protection contre les créanciers auprès d'un tribunal local.
Mais pour Tong Zou et d’autres clients, l'attente est un cauchemar. D’après ce que rapporte Bloomberg il a déménagé à Vancouver. Mais, avec toutes ses économies disparues dans QuadrigaCX, il ne peut pas se payer un appartement décent.
Envoyé par Tong Zou
C’est ce que rapporte Bloomberg qui précise que les 190 millions de dollars en monnaies cryptographiques étaient protégés par des mots de passe introuvables. Seul Gerald Cotton en avait connaissance comme le confirme un récent message des responsables de la plateforme aux clients : « les portefeuilles sont par nature hautement chiffrés et tenus à l’écart des serveurs de QuadrigaCX. Gerry a pris l'entière responsabilité de la gestion des fonds pour QuadrigaCX et, à ce titre, personne d'autre que lui ne peut accéder aux fonds. »
Des observateurs avertis sont montés au créneau pour s’exprimer à ce sujet. D’après Taylor Monahan, fondatrice et CEO de la plateforme MyCrypto, rien n’indique que la plateforme QuadrigaCX dispose de réserves en monnaies cryptographiques ; autrement dit, il semble que les cold wallets (des portefeuilles déconnectés d’Internet) n’ont jamais été mis en place.
Les responsables de la plateforme pour leur part sont formels : les portefeuilles existent bien. D’ailleurs, ils déclarent que des consultants sont sur le coup pour accéder aux fonds, mais qu’à date ils ont eu accès à très peu de jetons.
Tong Zou et les autres abandonnés à eux-mêmes ?
Zou et d'autres utilisateurs de QuadrigaCX coordonnent leurs activités par le biais d'un groupe Telegram. Les victimes se sont tournées vers les cabinets Bennett Jones LLP et McInnes Cooper pour les représenter dans la procédure de protection contre les créanciers de la plateforme devant la Cour suprême de la Nouvelle-Écosse. Une audience se tiendra le 14 février à 9 h 30, heure locale.
Entretemps, les organismes de réglementation des États du Canada sont divisés sur la question de savoir s'ils sont susceptibles ou non d'enquêter sur QuadrigaCX. Vendredi dernier, la Commission des valeurs mobilières de la Colombie-Britannique (BCSC) a précisé qu'elle n'ouvrirait pas d'enquête contre la plateforme de change de devises cryptographiques. Toutefois, près de 24 heures plus tard, la Commission des valeurs mobilières de l'Ontario (CVMO) a déclaré qu'elle était en train d'investiguer. Toutefois, elle n'a pas précisé si elle ouvrirait ou non une enquête officielle sur cette affaire.
Sources : Bloomberg, ccn
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