Apple accepte de verser près de 500 millions d'euros d'arriérés d'impôts au fisc français
Une victoire pour Bercy ?
Le 2019-02-05 18:11:57, par Stéphane le calme, Chroniqueur Actualités
En mai 2017, nous vous rapportions que le fisc français a notifié à Apple un redressement fiscal portant sur les exercices de 2012 à 2014. Les services de Bercy réclamaient à la filiale française d’Apple le paiement de 12,2 millions d’euros.
Précisément, la filiale redressée est Apple Retail France EURL, la filiale qui opère les Apple Stores français, et non Apple Sarl France qui est en charge du marketing. Cette filiale a été créée en 2005, quelques années avant l'ouverture du premier Apple Store au Louvre en 2009. Déficitaire jusqu'en 2013, elle n'a commencé à payer des impôts qu'à partir de cette année-là. Sur l'exercice clos fin septembre 2016, elle est retombée dans le rouge (à cause de la provision pour redressement fiscal), perdant 9,4 millions d'euros, sur un chiffre d'affaires de 623 millions.
En effet, par l'effet des prix de transfert (qui est un mécanisme d'optimisation consistant à transférer des revenus réalisés dans un pays, vers un autre état possédant une fiscalité plus avantageuse, comme l'Irlande), les ventes physiques sont certes déclarées en France, mais toutes les ventes indirectes de produits via des tiers sont facturées depuis l'Irlande et se trouvent ainsi exonérées d'impôt français. Même chose pour les ventes réalisées via iTunes (applications, chansons...), qui sont effectuées depuis le Luxembourg.
Les deux filiales ont déclaré donc au fisc français 700 millions d'euros de chiffre d'affaires. C'est une fraction du chiffre d'affaires effectivement réalisé par Apple en France, estimé à 4,3 milliards d'euros.
Comme le rapportait alors l’Express, cette action du fisc hexagonal s’inscrit dans une opération plus vaste portant sur un redressement fiscal d’Apple France pour plus de 400 millions d’euros sur les exercices 2011, 2012 et 2013.
Rappelons que l'Italie a réussi à faire plier Apple en obligeant l’entreprise à s’acquitter de 318 millions d'euros d'impôts en 2015 même si, il faut le préciser, ce redressement a été revu à la baisse après négociation avec les autorités. À l'origine, l'addition se montait à 879 millions d'euros.
Apple avait alors publié un communiqué lié à cette affaire.
Envoyé par Apple
Apple accepte de verser 500 millions d’euros
Comme l'annonce L'Express, les services fiscaux de Bercy ont réussi à convaincre la firme à la pomme de lui régler près de 500 millions d'euros, correspondant à 10 ans d'arriérés d'impôts, et mettre un terme à ce litige. « Depuis déjà plusieurs mois, des négociations secrètes sur ce sujet ont débuté avec la Direction des vérifications nationales et internationales (DVNI) de Bercy. Mais il faut attendre la fin du mois de décembre pour qu'un accord confidentiel soit finalement trouvé », ont indiqué nos confrères.
Contacté par le Figaro, Apple a officiellement réagi à cette information, confirmant la signature récente d'un accord, qui apparaîtra dans les prochains comptes de l'entreprise. Voici la déclaration de la société dans son intégralité:
Envoyé par Apple
Sources : L'Express, Le Figaro
Et vous ?
Pensez-vous que ce montant soit suffisant ?
Cela constitue-t-il, selon vous, une victoire pour Bercy ou est-ce simplement de la poudre aux yeux pour endormir les poursuites du fisc ?
Voir aussi :
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Précisément, la filiale redressée est Apple Retail France EURL, la filiale qui opère les Apple Stores français, et non Apple Sarl France qui est en charge du marketing. Cette filiale a été créée en 2005, quelques années avant l'ouverture du premier Apple Store au Louvre en 2009. Déficitaire jusqu'en 2013, elle n'a commencé à payer des impôts qu'à partir de cette année-là. Sur l'exercice clos fin septembre 2016, elle est retombée dans le rouge (à cause de la provision pour redressement fiscal), perdant 9,4 millions d'euros, sur un chiffre d'affaires de 623 millions.
En effet, par l'effet des prix de transfert (qui est un mécanisme d'optimisation consistant à transférer des revenus réalisés dans un pays, vers un autre état possédant une fiscalité plus avantageuse, comme l'Irlande), les ventes physiques sont certes déclarées en France, mais toutes les ventes indirectes de produits via des tiers sont facturées depuis l'Irlande et se trouvent ainsi exonérées d'impôt français. Même chose pour les ventes réalisées via iTunes (applications, chansons...), qui sont effectuées depuis le Luxembourg.
Les deux filiales ont déclaré donc au fisc français 700 millions d'euros de chiffre d'affaires. C'est une fraction du chiffre d'affaires effectivement réalisé par Apple en France, estimé à 4,3 milliards d'euros.
Comme le rapportait alors l’Express, cette action du fisc hexagonal s’inscrit dans une opération plus vaste portant sur un redressement fiscal d’Apple France pour plus de 400 millions d’euros sur les exercices 2011, 2012 et 2013.
Rappelons que l'Italie a réussi à faire plier Apple en obligeant l’entreprise à s’acquitter de 318 millions d'euros d'impôts en 2015 même si, il faut le préciser, ce redressement a été revu à la baisse après négociation avec les autorités. À l'origine, l'addition se montait à 879 millions d'euros.
Apple avait alors publié un communiqué lié à cette affaire.
Comme l'annonce L'Express, les services fiscaux de Bercy ont réussi à convaincre la firme à la pomme de lui régler près de 500 millions d'euros, correspondant à 10 ans d'arriérés d'impôts, et mettre un terme à ce litige. « Depuis déjà plusieurs mois, des négociations secrètes sur ce sujet ont débuté avec la Direction des vérifications nationales et internationales (DVNI) de Bercy. Mais il faut attendre la fin du mois de décembre pour qu'un accord confidentiel soit finalement trouvé », ont indiqué nos confrères.
Contacté par le Figaro, Apple a officiellement réagi à cette information, confirmant la signature récente d'un accord, qui apparaîtra dans les prochains comptes de l'entreprise. Voici la déclaration de la société dans son intégralité:
Et vous ?
Voir aussi :
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Ecthelion2Membre extrêmement actifMais les consommateurs Apple s'en moquent, et le pire dans tous ça c'est que pour les plus "modestes" d'entre-eux, ils n'hésiteront pas à gueuler sur les hausses d'impôts (pour compenser cette évasion fiscale) car cela fera un trou dans leur budget pour acheter le nouveau modèle à 1600€...
Les mecs se font enfiler 2 fois pour le même Smartphone, et ils en redemandent... Alors faut pas attendre le moindre boycott de leur part.le 17/09/2019 à 8:29 -
calvaireExpert confirméet qu'en est il des autres pays ? (malte, andorre, luxembourg...) ?le 09/10/2021 à 8:41
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phil995511Membre éprouvéIls nous prennent pour qui ces idiots à vouloir tenter de faire fléchir les institutions européennes !!! Non seulement ils se moquent de nous en réalisant de l'évasion fiscale à grande échelle, mais en plus de cela ils persistent et signent !!!!
Je serai juge à la cours européenne, je doublerai le montant de leur amende pour demande abusive...
Cette entreprise qui ne pense qu'à se saisir des devises étrangères pour les rapporter sur sol américain sans être taxée, devrait faire l'objet d'un boycott des consommateurs européens, histoire de les obliger à méditer à propos de leur manière totalement irrespectueuse d'autrui de procéder.le 16/09/2019 à 20:57 -
pmithrandirExpert éminentLe tenia n'est pas doué de conscience... les irlandais si
Et bien c'est exactement ce que je dis... Mais je ne sais pas si tu as conscience de ce qu'était l'irlande il y a 30 ou 40 ans avant que l'UE y investisse à fond.
Les voitures restaient rares, le téléphone aussi, la pauvreté était massive et les investissements presque inexistants. (on parle du même moment ou en France tous le monde avait le téléphone depuis 20 ans, 2 ou 3 voitures par foyer et des entreprises prospères...
Et les véléité des frexiter vont justement leur faire très peur... ils sont déjà sur la sellette dans l'histoire du brexit... ce genre d'aide a toujours un prix. Et ce prix, je pense que ca sera de l'harmonisation fiscale sur 15 ans... avec une remontée des taux d'imposition progressive sur le long terme pour les ramener a un niveau équitable.
De toute manière, l'Europe ne survivra pas a cette iniquité en son sein longtemps.le 18/09/2019 à 9:53 -
Ryu2000Membre extrêmement actifLes entreprises peuvent s'arranger pour être déficitaire là où les impôts sont élevés. (elles peuvent faire en sorte de ne pas faire de bénéfice en France)
le 10/10/2021 à 7:34 -
pmithrandirExpert éminentoui, frais de licence, surfactorisation de certains frais, R&D par exemple, droit d'utilisation des marques, vente de produit estampillé.
Les états en général regarde les prix et les comparent au marché, pour detecter ces pratiques qui ne sont pas légales quand elles sont poussées trop loin.
C'est normalement interdit de faire des avantages spécifiques a une société, puisque les états doivent demeurer equitable dans leur concurrence.
Après, on rale sur l'Europe, mais la droite y est toujours largement majoritaire, depuis toujours. Donc on ne peut pas trop se plaindre d'avoir une politique de libéralisme débridé et un contrôle de la finance le plus faible possible.
C'est un peu pour ca que les gens votent, y compris en France.
Mais dans certains pays, le ras le bol est bien présent et je pense que ca va vite se résoudre. (Italie, France par exemple)
Ca se négociera sur le long terme, mais ca va s'uniformiser.le 17/09/2019 à 12:55 -
pmithrandirExpert éminentLe but n'est pas d'avoir le même taux, mais des taux plus proche.
Si on est a 28%, et l'irlande a 25(pour équilibrer le fait que ce soit une ile par exemple), c'est relativement similaire.
En revanche, quand ces derniers sont a 10%, voir rien avec les bons accords, ca pose une sacré question d'équité.
Maintenant, tu peux croire que tous les pays ont la même utilité et le même pouvoir, mais tu te fourvoies largement.
Le principe même du parasite, c'est de pomper assez d’énergie pour vivre, sans mettre en danger l’hôte. Ils le savent très bien.
Les pays qui ont le plus à perdre par la disparition de l'Europe sont les mêmes que ceux que tu cite, car ils n'ont pas le marché intérieur à la hauteur de leurs investissements. Si l'Europe explose, Dublin se vide dans l'année et ils retournent à genoux. Le luxembourg sera isolé et bien incapable de faire du business au même niveau aussi.le 17/09/2019 à 14:24 -
virginiehMembre expérimentéPas tous, il y a des parasites qui ne sont pas nocifs, voire qui vivent en symbiose en étant utile à l'hote mais certains sont clairement néfastes.
Tu prends le système digestifs humain par exemple on a un paquet des parasites qui nous aident à digérer notre nourriture, c'est une symbiose, mais si on attrape le tenia par contre qui est un parasite aussi, ça pose très vite des soucis.
Pour en revenir au cas des paradis fiscaux à l’intérieur de l'UE ils ne se préoccupent pas du tout de savoir s'ils mettent le système en danger, ils ont la même vision court termiste que tous les hauts placés (aussi bien dans les états que dans les entreprises)le 18/09/2019 à 9:01 -
weedMembre chevronnéPfff n'importe quoi.
Justement c'est avec cette décision que cela va être encore plus un enfer pour les entreprises existantes, qui vont devoir payer encore plus d'impots parce qu'il y a des entreprises qui n'en font qu'à leur tête
L'état a des frais fixes. Si toutes les sociétés payent, il y a aura une meilleur répartition des sommes à payer, donc moins de pression fiscale.le 18/07/2020 à 10:10 -
Ryu2000Membre extrêmement actifLes états union-européens ne partageront jamais la même fiscalité.
Les questions fiscales sont votées à l'unanimité, ça veut dire qu'il suffit d'1 vote sur 27 pour que rien ne change. Les paradis fiscaux de l'UE (Luxembourg, Irlande Pays-Bas, Malte, etc) peuvent convaincre un pays de voter contre.
Bon après l'UE dit qu'elle va trouver une solution pour passer outre le vote à l'unanimité.
Vous pouvez lire cet article, il est en lien avec cette discussion :
La fiscalité européenne reste à harmoniser
Bruxelles doit désormais tirer les leçons de cet échec, d’autant plus amer que l’Irlande s’est jointe à la plainte déposée par Apple contre la décision de la Commission. En effet, Dublin tient à tout prix à conserver des taux d’impôt très bas, qui lui permettent d’attirer les sièges sociaux et les emplois des géants du numérique.
(...)
Ensuite, ce revers rappelle qu’il n’y aura pas d’équité fiscale sans un minimum d’harmonisation des règles au sein des Vingt-Sept. Il est urgent de limiter la concurrence fiscale agressive que se livrent les Etats membres, au moment où les déficits budgétaires se creusent dangereusement en raison des conséquences de la pandémie de Covid-19. La solidarité européenne n’est pas qu’une question de mutualisation des dettes ou de transferts budgétaires. Elle doit aussi s’exprimer dans un cadre fiscal cohérent, qui permette à chaque Etat membre de garantir ses recettes sans siphonner celles de ses voisins.
L’OCDE a lancé des négociations pour parvenir à un taux d’impôt minimal au niveau mondial. En se retirant des pourparlers en juin, les Etats-Unis ont envoyé un signal négatif sur les chances d’aboutir à un compromis. Dès lors, l’UE doit se tenir prête à prendre ses propres initiatives. Les propositions formulées le 15 juillet par la Commission pour rendre l’impôt « plus simple et plus juste » vont dans le bon sens, à condition de pouvoir surmonter la règle de l’unanimité des Vingt-Sept, qui a, jusqu’à présent, toujours fait obstacle à toute harmonisation.
Mais Starbucks, Apple, Google, Facebook, Amazon, etc, ont les moyens de payer des avocats fiscalistes qui vont trouver des failles dans le système pour faire de l'évasion fiscale légale qu'on appelle "optimisation fiscale".
L'Irlande est contente de pouvoir attirer les grosses entreprises.le 18/07/2020 à 10:46