Le scandale Cambridge Analytica enregistre un nouveau procès, selon CNBC. Facebook est poursuivi par Washington DC pour avoir trompé des utilisateurs sur la façon dont il a traité et sauvegardé des données personnelles au cours du scandale Cambridge Analytica. En effet, Le réseau social a révélé en mars dernier qu'une application tierce, un quiz de personnalité « thisisyourdigitallife » d'Aleksandr Kogan, avait accédé aux informations personnelles de 87 millions de personnes avant de les vendre à Cambridge Analytica, le cabinet de conseil politique britannique spécialisé dans le profilage politique. Le cabinet a utilisé ces données personnelles obtenues sans autorisation des utilisateurs pour influencer des électeurs américains au cours de la période électorale de 2016 aux Etats-Unis.
Depuis cette révélation, la société a été beaucoup critiquée pour n’avoir pas pu protéger les données personnelles de ses utilisateurs. Dès lors, les institutions de certains pays qui ont été touchés par la violation massive de données ont voulu en savoir davantage sur le rôle joué par le réseau social dans la fuite des informations des utilisateurs. Facebook a du témoigner devant le Congrès américain et le Parlement européen ainsi que devant bien d’autres organisations. Cependant, la société a rejeté l’invitation à témoigner du Parlement Britannique. Dans ses témoignages, Facebook a toujours soutenu n’avoir jamais vendu des informations des utilisateurs à qui que ce soit.
Toutefois, les députés britanniques ont saisi une mémoire cache contenant des informations compromettantes sur Facebook qui ont permis de commencer à situer la responsabilité de la société dans la vaste crise de confidentialité. Les documents que les députés britanniques ont commencé à publier au fur et à mesure ont permis de comprendre plusieurs choses.
Ceux qui suivent l’affaire dès le début ont compris, grâce à ces documents, que Facebook utiliserait les données personnelles des utilisateurs comme monnaie d'échange pour accorder des privilèges spéciaux à certaines sociétés tout en excluant de nombreuses autres. Ce qui est en contradiction avec ses promesses de ne pas vendre de données personnelles de ses utilisateurs et est aussi en violation d’un accord avec la Federal Trade Commission datant de 2011, qui stipulait que le réseau social ne pouvait pas donner aux développeurs tiers l'accès à des données utilisateur.
Les documents ont révélé également que Facebook aurait été informé de l'extraction de données par des « entités » russes en 2014, mais qu’il aurait ignoré la gravité de l’affaire et serait resté sans rien faire. Le réseau social aurait envisagé aussi, selon les documents, de facturer l'accès aux données des utilisateurs et d’en fermer l’accès en cas de non-paiement. Des courriers électroniques contenus dans la mémoire cache saisie ont révélé aussi que Mark Zuckerberg, le PDG de Facebook, aurait adopté la proposition commerciale qui consistait à donner un large accès aux données clients à des millions de développeurs de logiciels tiers malgré des doutes. C’est cette décision qui aurait favorisé l’affaire Cambridge Analytica.
Le mercredi, Washington DC a annoncé un procès contre le géant des réseaux sociaux dans l’affaire Cambridge Analytica. Le procès ouvert par les procureurs de Washington DC affirme que Facebook avait induit en erreur les utilisateurs en violation de la loi sur les procédures de protection du consommateur du district en leur permettant de télécharger et d’utiliser une application trompeuse au profit du cabinet Cambridge Analytica, qui collectait alors de manière inappropriée des informations confidentielles des utilisateurs sans les en informer.
Dans son entretien avec les journalistes, AG Karl A. Racine, le procureur général du district de Columbia, a déclaré que le géant des médias sociaux ne protégeait pas correctement les données des utilisateurs, « permettant des abus tels que celui qui expose près de la moitié des données des habitants du district à la manipulation à des fins politiques durant la période des élections de 2016 ».
« Cela a permis à Cambridge Analytica d’acheter des informations personnelles qui avaient été obtenues indûment auprès de 70 millions d'individus, dont 340 000 habitants du district de Columbia », a déclaré Racine lors d'un entretien téléphonique avec les journalistes. « Cela représente près de la moitié des habitants du district de Columbia. »
Le procureur général relève également que seulement 852 utilisateurs de Facebook du district ont utilisé le quiz de personnalité "thisisyourdigitallife" d'Aleksandr Kogan, mais que des centaines de milliers de personnes ont été touchées en raison du partage permissif des données.
Un porte-parole de Facebook à déclaré à CNBC que « Nous examinons la plainte et sommes impatients de poursuivre nos discussions avec les procureurs généraux de Washington et d'ailleurs ».
La peine maximale prévue dans le district par la loi locale dans pareil cas est de 5 000 dollars « par violation », par conséquent, Facebook pourrait encourir une amende pouvant atteindre 1,7 milliard de dollars si les 340 000 cas sont considérés comme des « violations » en vertu de la loi.
Le procès de DC affirme également qu’« après avoir découvert la vente abusive de données des consommateurs par Kogan à Cambridge Analytica, Facebook n'a pas pris de mesures raisonnables pour protéger la vie privée de ses consommateurs en veillant à ce que les données soient comptabilisées et supprimées ». « Facebook n'a pas non plus informé le public (y compris les résidents de DC) que des dizaines de millions d’utilisateurs avaient vu leurs données vendues à Cambridge Analytica, même si Facebook savait ou aurait dû savoir que de telles données avaient été acquises en violation de ses politiques et étaient utilisées dans le cadre de la publicité politique ».
Lors de la conférence de presse le mercredi, le procureur général a déclaré que le procès ne fait pas partie d’un effort multi-Etats, qu’il ne savait pas si une action plus large impliquant davantage de procès de la part de plusieurs Etats avait été organisé.
Le procureur AG Karl A. Racine pense que Facebook a besoin de changement en son sein. « Nous pensons que des changements s'imposent dans cette entreprise », a-t-il déclaré.
Source : CNBC
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Le , par Stan Adkens
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