
En effet, selon Baum Hedlund Law, des documents judiciaires publiés en 2017 avaient apporté la preuve que Monsanto, une entreprise américaine spécialisée dans les biotechnologies agricoles, avait été accusé d'avoir utilisé des tiers pour engager une armée de trolls sur Internet afin de publier des commentaires positifs sur des sites Web et des médias sociaux au sujet de Monsanto, ses produits chimiques et ses OGM, et ceci, au mépris des risques potentiels sur la sécurité des utilisateurs de son populaire glyphosate herbicide.
Les documents non scellés, publiés par US Right to Know, organisation à but non lucratif œuvrant pour la transparence et la responsabilité dans le système alimentaire des Etats-Unis, provenaient des poursuites engagée par des centaines de personnes de la Californie et des États-Unis qui alléguaient que l'exposition à l'herbicide Roundup avait causé chez eux ou leurs proches le développement d'un cancer, le lymphome non hodgkinien. Roundup est l’un des produits herbicides de la société agrochimique.
Selon Baum Hedlund Law, des dizaines de plaintes avaient été réunies devant le tribunal de la Californie et bien d’autres devant d’autres tribunaux aux Etats-Unis.
Les poursuites avait été engagées suite à la publication d’un rapport du CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) selon lequel l’un des ingrédients clés, le glyphosate, utilisé par Monsanto dans la composition du Roundup est un « cancérigène probable pour l'homme » et les cancers lié à l’exposition au glyphosate sont le lymphome non hodgkinien et d'autres cancers hématopoïétiques. Selon le centre, l’exposition peut aussi causer des dommages à l'ADN et aux chromosomes dans les cellules humaines, ainsi que des effets génotoxiques, hormonaux et enzymatiques chez les mammifères.
Par ailleurs, selon un article de Le Monde datant d’août 2018, la firme de l’agrochimie avait été condamnée à verser 289 millions de dollars à Dewayne Johnson, un jardinier américain malade d’un cancer du système lymphatique, qu’il attribue à son exposition à des herbicides – Ranger Pro et Roundup Pro – contenant du glyphosate et commercialisés par la firme agrochimique. Selon le journal, à la même période, Monsanto était confronté, aux Etats-Unis, à plus de 4 000 procédures semblables, devant des juridictions d’Etat ou des cours fédérales.
Selon les documents publiés par U.S. Right to Know et relayé par Baum Hedlund Law en mai 2017, Monsanto, pour nettoyer le net de tout ce qui était préjudiciable à lui et à ses produits (Herbicides et OGM), y compris les articles et même les commentaires sur les réseaux sociaux, afin de se faire une bonne presse, la société n’a pas lésiné sur les moyens. Monsanto avait lancé une campagne nommée « Let Nothing Go » (« Ne rien laisser aller »), dans laquelle la firme spécialisée dans les biotechnologies agricoles aurait eu recours à des tiers pour engager une armée de trolls sur Internet afin de diffuser des commentaires positifs sur des sites Web et des médias sociaux au sujet de Monsanto, ses produits chimiques et ses OGM.
« Par le biais d'une série de tiers, il emploie des personnes qui semblent n'avoir aucun lien avec l'industrie, qui à leur tour publient des commentaires positifs sur des articles de presse et des publications sur Facebook, défendant Monsanto, ses produits chimiques et ses OGM », selon une motion du Roundup MDL. Selon les documents, payer les trolls pour s’opposer aux commentaires négatifs réels contre la société sur Internet, ne représentait que la partie visible de l’iceberg dans l’affaire du cancer de Monsanto.
Selon les avocats de la partie plaignante dans l'affaire Roundup, inonder le Web des trolls qui contrecarrer la mauvaise publicité par des commentaires en faveur du géant de l’agrochimie faisait partie de la stratégie de défense en matière de responsabilité délictuelle de la société afin de pouvoir influencer le tribunal.
Par ailleurs, selon les documents, Monsanto aurait, également, mis des fonds à la disposition des « groupes de réflexion » tels que le Genetic Literacy Project et l'American Council on Science and Health afin de publier des articles scientifiques en faveur de la firme. Ces organisations ont peut-être l'air de légitimité, mais elles visent à faire honte aux scientifiques et à mettre en valeur des informations utiles à Monsanto et à d'autres producteurs de produits chimiques, avaient commenté les avocats des plaignants.
Selon Baum Hedlund Law, un article de Bloomberg datant de 2015 a aussi soulevé les liens de Monsanto avec des scientifiques. Selon des courriers électroniques internes de Monsanto examinés par Bloomberg, la société aurait recruté des scientifiques de l’Université de Harvard, de l’Université Cornell et de trois autres écoles à qui il aurait demandé de fournir une couverture favorable aux OGM.
Source : Baum Hedlund Law, Bloomberg
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