D’après des chiffres publiés par l’éditeur en ligne Business Insider au mois de mai, on dénombrait 3000 personnes dans cette situation. Dans une publication plus récente du NPR – le principal réseau de radiodiffusion non commercial et de service public des États-Unis – ce chiffre est à mettre à jour d’un bon millier, soit une augmentation de plus de 33 % en 5 mois ; c’est dire le rythme d’adoption de la technologie. À date, la demande est supérieure à l’offre que la plus grosse entreprise du pays dans la filière (Biohax International) est capable de fournir.
Pour quelle utilité ?
De façon brossée, pour être transformé en terminal de communication NFC. Les puces électroniques sont injectées entre le pouce et l’index pour 180 $. Il s’agit de bornes de communication en champ proche (CCP ou NFC en anglais) de la taille d’un grain de riz. Pour rappel, la technologie CCP permet des communications de proximité (quelques centimètres) entre un lecteur et n’importe quel terminal mobile (tag CCP), ou entre les terminaux eux-mêmes, et ce, à un débit de 424 kbits à la seconde. Concrètement, l’humain (devenu tag CCP) peut communiquer avec un terminal par le biais d’un champ magnétique.
Certains demandeurs sont issus du dynamique milieu des startups du pays, mais aussi de « gros » comme les compagnies de chemin de fer. Les usages sont multiples : stockage (des coordonnées en cas d’urgence, de profils de réseaux sociaux, de billets électroniques pour les événements et les voyages, etc.), accès aux domiciles, bureaux, gymnases, etc. « Les puces sont conçues pour accélérer les opérations de routine et simplifier la vie », écrit NPR.
Et la sécurité alors ?
Jowan Osterlund – fondateur de Biohax International – le reconnaît : on peut tout pirater. Il insiste toutefois sur le fait que « les puces sont plus difficiles à hacker parce que situées sous la peau », mais la légèreté de son argumentaire étonne (comme l’engouement des Suédois pour ces puces). En effet, dans un rapport (paru en 2006) sur l’utilisation de la RFID pour l’identification humaine, le Department of Homeland Security (DHS) américain prévient : « la RFID offre peu de bénéfices en comparaison de ses effets sur la vie privée et l'intégrité des données. Elle aurait même plutôt tendance à accroître les risques en matière de sécurité et de protection des données personnelles, sans avantage commensurable pour les performances ou la sécurité nationale (...) Pour ces raisons, nous déconseillons l'utilisation de la RFID pour l'identification et la traçabilité des êtres humains. »
Verichip – l’un des leaders du marché des implants sous-cutanés – a lui-même reconnu qu’il ne faut pas trop accorder de confiance à ces puces. Dans une enquête (parue en 2006) pour Wired, la journaliste Annalee Newitz raconte comment un développeur est parvenu à cloner une puce Verichip qu’elle s’était faite implanter dans le bras. C’est dire que ce dernier était en mesure de « passer pour elle » à différents endroits.
En dépit de ces signaux d’alerte, le marché suédois des implants sous-cutanés n’a de cesse d’attirer des intervenants. Dsruptive – une autre entreprise en démarrage de Stockholm – promet de mettre un produit novateur sur les étals. « Le dispositif sera doté de 2 Ko de mémoire (le double de celle des implants antérieurs), une gamme de nouvelles fonctions et une diode électroluminescente conçue pour améliorer l'intimité en clignotant si quelqu'un tente de lire ou d'accéder à un implant », rapporte NPR.
Source : NPR, DHS
Et vous ?
Qu’en pensez-vous ?
Quels dangers (induits par l’adoption massive de cette technologie) entrevoyez-vous sur le long terme ?
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