Huit salariés de Newfusion, une société malinoise (Belgique), ont décidé de se faire implanter sous la peau une puce électronique qui fait office de badge, et contient des données personnelles. Implantée sous la main, la puce permet par exemple d’ouvrir la porte de l’entreprise en présentant simplement sa main, de passer sa main au dessus d’un lecteur pour déverrouiller sa session sur ordinateur, de présenter sa main à la cantine pour payer.
De la taille d’une graine de riz, cette puce RFID d’une centaine d’euros contient donc certaines données personnelles de l’employé. Tim Pauwels, l'un des patrons de l’entreprise, explique que « l'idée a germé après que plusieurs employés ont perdu leurs badges. Ici l'identification est 'sous-cutanée', vous l'avez toujours avec vous ! »
Pour Vincent Nys, un employé de la structure, « si vous pensez à la santé, ça serait magnifique si vous pouviez être identifié par quelqu’un. Imaginons que vous ayez un accident de voiture : l’équipe médicale pourrait déterminer si vous êtes un donneur d’organes ou alors votre groupe sanguin pour vous venir en aide. Et puis avec les catastrophes naturelles ou autres, je pense que c’est un moyen rapide d’identifier quelqu’un ».
Bien entendu, l’utilisation sous cutanée de la puce RFID n’est pas nouvelle. Par exemple, il y a 10 ans, certains clients d’une discothèque néerlandaise avait l’opportunité de payer leurs consommations grâce à une puce implantée sous leur peau. Aux États-Unis, des malades atteint d’Alzheimer ont fait l’expérience des puces sous cutanées dans certains établissements.
« C'est un réel danger », estime Alexis Deswaef, président de la ligue des Droits de l'Homme. « On 'flique' dorénavant les employés au plus profond de leur chair. C'est un outil de contrôle total. On peut savoir à quelle heure l'employé a commencé son service, quand celui-ci a pris sa pause cigarette. On analysera ensuite s'il est assez productif ? Que fera-t-on de cette collecte de données ? Dans le futur, braderons-nous un peu plus nos droits à la vie privée pour plus de sécurité ou de confort ? ».
Mais Vincent Nys se veut un peu plus rassurant concernant la vie privée : « aujourd’hui tout le monde partage tout sur le web, publie son numéro sur internet. Bien sûr il y a des problèmes de sécurité, mais pas si vous gardez le contrôle de ce que vous mettez sur la puce, que vous en avez la maîtrise. Vous pouvez partager ce que vous voulez avec d’autres personnes ».
Source : RTBF
Huit salariés d'une société en Belgique se sont fait volontairement implanter sous la peau une puce électronique
Qui fait office de badge
Huit salariés d'une société en Belgique se sont fait volontairement implanter sous la peau une puce électronique
Qui fait office de badge
Le , par Stéphane le calme
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