
Les programmeurs ? Leurs employeurs ? Les deux ?
« À mes débuts, mon travail me prenait pratiquement huit heures par jour. En l’espace de trois mois, j’ai conçu une application Lotus pour automatiser un ensemble de tâches répétitives, puis l’entièreté de mon boulot », rapporte le mensuel The Atlantic.
« J’ai cerné tous les contours de la tâche au point où j’ai mis sur pied une application qui fait tout le boulot à ma place depuis 6 mois », rapporte Quartz des propos d’un développeur recruté dans une entreprise pour faire de la saisie de données.
Cela fait belle lurette que des individus avec des aptitudes en programmation mettent leur savoir-faire à contribution pour automatiser leur travail. Les témoignages de ce genre sont donc plus que légion sur la toile ; parmi les plus mémorables, le cas FiletOfFish1066 d’il y a plus de 2 ans : un cas à grosse controverse qui a débouché sur la suppression du post reddit par son auteur (probablement pour anticiper sur l’impact que le vent de la contradiction pourrait avoir sur la suite de sa carrière).
Le fait est que ce type de pilule ne passe pas en travers de la gorge de certains observateurs du milieu du travail. Ici, on est d’avis qu’il s’agit de pratiques contraires à l’éthique ; pour faire simple, on parle de tricherie. D’après The Atlantic, ce positionnement est renforcé par une phrase forte de la culture américaine : le travail est intrinsèquement vertueux. En sus, il y a que la plupart des contrats d’embauche sur le sol étasunien stipulent que la propriété intellectuelle développée durant les heures de service appartient à l’employeur. Aux États-Unis, les programmeurs au fait de cet état de choses se murent donc dans le silence. En mode furtif, ils profitent du temps libre glané en s’appuyant sur leurs aptitudes.
« Ce que j'aime bien dans ces histoires, c'est qu'elles montrent que l'automatisation a encore le potentiel de réduire la quantité de travail ennuyeux que nous avons à faire », note Jamie Woodcock – un sociologue du travail en service à l’Oxford Internet Institute – qui ajoute que « je ne comprends pas pourquoi certains pensent que c’est contraire à l’éthique. » Quand un programmeur est découvert, c’est la porte comme dans le cas FiletOfFish1066 ou dans celui de l’utilisateur reddit qui écrit : « ils ont pris ce que j'ai conçu, m'ont remplacé par un idiot qui leur a montré comment le faire fonctionner et m'ont rapidement viré pour insubordination. »
Jamie Woodcock est d’avis qu’en intégrant un peu plus de démocratie en matière d’automatisation des tâches, tout le monde (programmeurs et employeurs) doit en tirer des bénéfices. « De façon idéale, les décisions en matière d’automatisation doivent être prises de façon collective, avec les collègues et en prenant les retours de ses pairs en considération, pour une répartition égale des retombées », rapporte The Atlantic.
Le Hardware Business Review pour sa part prédit que l’automatisation des tâches est la formule du futur : « mondialement, on va vers une situation où de plus en plus d’équipes dirigeantes mettront leurs employés sur des projets d’automatisation susceptibles de créer un impact de la base vers le sommet. »
Source : The Atlantic
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