France : le ministre des Armées annonce que Qwant sera le moteur de recherche par défaut sur les ordinateurs
Du département sous sa responsabilité
Le 2018-10-02 07:47:27, par Patrick Ruiz, Chroniqueur Actualités
L’annonce est de Florence Parly – à la tête du ministère de la Défense en France depuis 2017 – sur son compte Twitter : Qwant sera le moteur de recherche par défaut sur tous les ordinateurs du département dont elle a la charge.
Cette envie de « montrer l’exemple » fait suite à celle des représentants du peuple français au Parlement. Il y a en effet quelques jours que le Journal du dimanche s’est fait le relais de l’information selon laquelle les députés et autres employés de l'Assemblée vont maintenant passer par Qwant, au lieu de Google, pour faire leurs recherches sur Internet. Ces deux sorties font toutes suite à celle de Mounir Mahjoubi, le secrétaire d'État chargé du numérique, qui a récemment fait la promotion du moteur de recherche français, le présentant comme une alternative aux offres des géants de la Tech étasuniens (Google, Microsoft, etc.)
Ces publications en faveur du moteur de recherche made in France se font dans un contexte où le cadre juridique demeure propice au modèle d’affaire des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft). À date, les clauses insérées au sein des contrats de licence des systèmes d’exploitation comme Android sont les seules à faire force de loi ; en vertu de ces dernières, les fabricants des terminaux équipés de ces OS sont tenus d’installer des moteurs de recherche qui opèrent une collecte des données de leurs utilisateurs. Au mois de janvier, des députés LREM ont, dans l’esprit du règlement général européen sur la protection des données (RGPD), proposé un amendement pour imposer aux fabricants et distributeurs d’éjecter Google comme moteur de recherche par défaut au profit d’alternatives plus respectueuses de la vie privée. Le texte réécrit avec la participation du ministère de la Justice demeure bloqué dans les tiroirs du gouvernement. Il semble donc que les récentes interventions des députés et du ministre de la Défense ont pour objectif de forcer la main aux pensionnaires de Matignon, mais l’ombre du lobbying américain plane.
La question divise donc au sein de la classe dirigeante française. En sus, ces décisions d’adopter Qwant comme moteur de recherche par défaut posent des questions d’applicabilité. Google fait office de géant et le concurrencer directement sur le terrain de l’indexation de la totalité des pages web demeure une tâche ardue. Le moteur de recherche français contourne cette tare en s’appuyant sur les serveurs dont Microsoft fait usage pour son moteur de recherche Bing. Le risque que des utilisateurs du navigateur français trouvent que les résultats de recherche manquent de pertinence plane donc. Dans de tels cas que se passera-t-il ? Les employés de l’Assemblée nationale et du ministère des Armées seront-ils interdits de faire usage de Google ?
La décision du retour au made in France apparaît donc comme un tout petit pas, mais il semble que ce soit un pas dans la bonne direction – celle de l’indépendance surtout que le PDG de Qwant promet de créer son propre index.
Source : Twitter
Et vous ?
Qu’en pensez-vous de cette décision du ministre de la Défense ?
Faites-vous usage de Qwant ? Comment le comparez-vous à Google ?
Voir aussi :
Des députés proposent un amendement pour interdire d'imposer par défaut d'un moteur de recherche comme Google qui vit de la collecte de données
Revirement du gouvernement sur l'amendement visant à éjecter Google comme moteur de recherche par défaut, des élus soupçonnent des pressions de Google
Cette envie de « montrer l’exemple » fait suite à celle des représentants du peuple français au Parlement. Il y a en effet quelques jours que le Journal du dimanche s’est fait le relais de l’information selon laquelle les députés et autres employés de l'Assemblée vont maintenant passer par Qwant, au lieu de Google, pour faire leurs recherches sur Internet. Ces deux sorties font toutes suite à celle de Mounir Mahjoubi, le secrétaire d'État chargé du numérique, qui a récemment fait la promotion du moteur de recherche français, le présentant comme une alternative aux offres des géants de la Tech étasuniens (Google, Microsoft, etc.)
Ces publications en faveur du moteur de recherche made in France se font dans un contexte où le cadre juridique demeure propice au modèle d’affaire des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft). À date, les clauses insérées au sein des contrats de licence des systèmes d’exploitation comme Android sont les seules à faire force de loi ; en vertu de ces dernières, les fabricants des terminaux équipés de ces OS sont tenus d’installer des moteurs de recherche qui opèrent une collecte des données de leurs utilisateurs. Au mois de janvier, des députés LREM ont, dans l’esprit du règlement général européen sur la protection des données (RGPD), proposé un amendement pour imposer aux fabricants et distributeurs d’éjecter Google comme moteur de recherche par défaut au profit d’alternatives plus respectueuses de la vie privée. Le texte réécrit avec la participation du ministère de la Justice demeure bloqué dans les tiroirs du gouvernement. Il semble donc que les récentes interventions des députés et du ministre de la Défense ont pour objectif de forcer la main aux pensionnaires de Matignon, mais l’ombre du lobbying américain plane.
La question divise donc au sein de la classe dirigeante française. En sus, ces décisions d’adopter Qwant comme moteur de recherche par défaut posent des questions d’applicabilité. Google fait office de géant et le concurrencer directement sur le terrain de l’indexation de la totalité des pages web demeure une tâche ardue. Le moteur de recherche français contourne cette tare en s’appuyant sur les serveurs dont Microsoft fait usage pour son moteur de recherche Bing. Le risque que des utilisateurs du navigateur français trouvent que les résultats de recherche manquent de pertinence plane donc. Dans de tels cas que se passera-t-il ? Les employés de l’Assemblée nationale et du ministère des Armées seront-ils interdits de faire usage de Google ?
La décision du retour au made in France apparaît donc comme un tout petit pas, mais il semble que ce soit un pas dans la bonne direction – celle de l’indépendance surtout que le PDG de Qwant promet de créer son propre index.
Source : Twitter
Et vous ?
Voir aussi :
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AndMaxMembre éprouvéQwant fonctionne bien et l'initiative est plutôt bonne.
Mais si l'Armée souhaite être crédible, elle devrait suivre l'exemple donné par la Gendarmerie et virer Microsoft Windows de ses machines, surtout celles qui contiennent des données sensibles. L'Open Bar Microsoft / Défense est un scandale tellement énorme comparé à ce sujet du moteur de recherche, que c'est comme si le patron d'un géant du pétrole se filmait en train de ramasser un papier sur le trottoir pour tenter de se donner bonne conscience après une marée noire.le 02/10/2018 à 11:04 -
transgohanExpert éminentIls ne vont pas interdire l'utilisation de Google, juste mettre Qwant par défaut.
Cela se fait déjà depuis longtemps dans mon entreprise.
Est-ce que j'utilise Qwant ? Oui, quand je ne pense pas à taper l'url de google directement.
En suis-je satisfait ? Malheureusement non...
En terme de recherche, dès que c'est du technique j'ai rarement ce que je cherche et je finis par faire la même recherche sur google...
J'espère qu'ils amélioreront cela (du moins s'ils peuvent, car je ne me doute pas que Google est meilleur car il sait ce que je cherche tous les jours...).le 02/10/2018 à 8:47 -
sebastianoMembre extrêmement actifCa m'étonne que le ménage n'ait pas été fait plus tôt dans les autres entités d'état, d'ailleurs. Virer MS des ordinateurs de la gendarmerie, c'était déjà une réalité en 2002. Personne n'a pris exemple depuis ? C'est étrange.le 02/10/2018 à 11:13
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bilgetzMembre avertiJ'utilise qwant tous les jour et je m’étonne des gens qui disent qu'ils trouvent plus facilement sur google.
j'ai toujours trouvé ce que je voulait.
Et oui, je fait pratiquement que des recherche technique.le 02/10/2018 à 9:14 -
GrogroMembre extrêmement actifLa caisse des dépôts et consignations (donc l'Etat français) est au capital de Qwant à hauteur de 20%. D'où le soutien étatique. Pour une fois qu'on fait un peu de protectionnisme (intelligent) en France, on ne va pas s'en plaindre.le 03/10/2018 à 10:43
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GrogroMembre extrêmement actifParce qu'il y a un peu de vrai dans ce qu'il dit, il y a une intervention étatique, mais ce n'est pas du copinage. C'est simplement l’État qui retrouve son rôle de moteur (non exclusif) de l'innovation, en soutenant l'industrie française. Il ne faut pas le déplorer mais au contraire s'en réjouir.le 04/10/2018 à 11:38
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GunthaMembre expérimentéPareil: je suis satisfait des résultats de Qwant, et quand j'ai un doute et que je vais sur Google, je me rends compte qu'il ne propose pas mieux neuf fois sur dix.
Et pareil que les autres, je fais principalement des recherches techniques (sur ce forum, il faut s'y attendre) le 02/10/2018 à 9:35 -
Si je peux me permettre, comment arrives-tu à ne pas avoir de résultat pertinent sur de l'informatique avec qwant ? Fais-tu ta recherche en français ou en anglais ? Dès que j'ai une recherche à faire pour l'informatique (que ce soit pour un langage en particulier ou même des questions très précises et spécifiques sur Linux) je trouve toujours des résultats pertinents.le 02/10/2018 à 9:53
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onilink_Membre éméritePareil, Qwant fonctionne très bien.
Mais je suis d'accord que parfois un résultat peut être moins pertinent que du côté de google.
Mais je dis bien parfois, et c'est souvent le cas dans l'autre sens, ou j'ai eu des résultats plus pertinents du côté de qwant.
Bref, pour avoir migré totalement sous qwant depuis plusieurs mois, pour de la recherche technique et non technique, je suis très satisfait.le 02/10/2018 à 10:14 -
fab256Membre confirméMais pourquoi on l'appelle moteur de recherche français s'il utilise les services de Bing (Microsoft). J'ai fait la même recherche sur les 2 sites et ils donnent le même identique résultat.le 02/10/2018 à 10:54