
Nombreuses sont les études, comme celles fournies par l’International Data Corporation (IDC), qui prédisent une hausse des dépenses mondiales consacrées aux systèmes cognitifs et à l’intelligence artificielle au cours des prochaines années.
D’après les spécialistes de ce cabinet d’étude américain, les stratégies de transformation numérique des entreprises incluent de plus en plus de multiples scénarios d’usage en rapport avec l’intelligence cognitive/artificielle et chaque organisation devrait évaluer cette technologie afin de voir comment elle va affecter ses processus d’affaires et son efficacité sur le marché.
À l’instar des autres pays qui souhaitent devenir le leadeur mondial de cette technologie stratégique, la Chine s’est engagée à consacrer une part importante de ses investissements à l’IA et ne cache pas ses ambitions d’hégémonie dans ce domaine. À cet effet, Pékin a rendu public depuis juillet 2017 un plan de développement national pour l’émergence de l’IA qui devrait lui permettre d’atteindre plus rapidement ses objectifs.
En février dernier, une étude du cabinet CB Insight publiée dans l’édition 2018 de son rapport annuel « Top AI Trends To Watch », attirait l’attention sur les progrès réalisés par la Chine dans le domaine de l’intelligence artificielle. Elle suggérait qu’à l’échelle mondiale, la Chine est le pays qui, en 2017, a alloué le plus de fonds pour le financement des startups spécialisées d’IA.
Aujourd’hui, c’est un nouveau rapport du US House Oversight and Reform IT Subcommittee qui dans ses conclusions suggère que la Chine est susceptible de dépasser les États-Unis en ce qui concerne les dépenses consacrées par chacun de ces deux pays en R&D sur l’IA d’ici la fin de l’année. Elle pointe du doigt l’insuffisance des investissements consentis dans ce domaine par l’administration Trump et exhorte la Maison-Blanche à mettre tout en œuvre afin de remédier à cette situation.
D’après ce rapport, si rien n’est rapidement fait pour inverser la tendance, l’Empire du Milieu sera probablement le leadeur mondial des technologies d’IA bien avant l’échéance 2030 que Pékin a fixée l’année dernière. Aussi, il est recommandé à l’administration Trump de focaliser ses investissements en priorité sur l’IA pour permettre aux États-Unis de conserver une longueur d’avance sur la Chine.
Par ailleurs, le membre du Congrès Will Hurd, un républicain du Texas, et le représentant Robin Kelly, un démocrate de l’Illinois, ont publié « Rise of the Machines : Artificial Intelligence and its Growing Impact on U.S. Policy », après avoir passé la majeure partie de 2018 à tenir des audiences en sous-commission pour interviewer des experts en intelligence artificielle.
Leur conclusion est sans appel : les États-Unis ne font tout simplement pas assez pour suivre la Chine. Ils ont soumis au gouvernement étasunien plusieurs recommandations afin d’éviter un monde où l’IA de la Chine règne en maitre, mais la plupart d’entre elles exigent une action immédiate, notamment l’adoption par le Sénat de l’OPEN Government Data Act, qui rendrait certains ensembles de données gouvernementales accessibles au public et ferait de l’IA une priorité budgétaire pour chaque comité parlementaire.
Source : Oversight House White paper (PDF)
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