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Macron veut investir 1,5 milliard d'euros dans l'intelligence artificielle,
Mais exclut l'idée de doubler les salaires suggérée par Cédric Villani

Le , par Michael Guilloux

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Après la publication du rapport de Cédric Villani mercredi, Emmanuel Macron a levé hier le voile sur sa stratégie pour faire de la France l'un des leaders mondiaux de l'intelligence artificielle. Il s'inspire, sinon valide les grandes idées proposées par le député LREM, à quelques changements près.

Le président français se montre en effet plus réaliste que le mathématicien Cédric Villani et exclut l'idée de doubler les salaires des talents de l'IA. Le doublement des salaires en début de carrière dans l'IA, pour Cédric Villani, était pourtant un « minimum indispensable » pour endiguer la fuite des cerveaux. Mais Macron préfère plutôt s'inspirer d'autres propositions faites par le député. Pour empêcher les chercheurs et ingénieurs français en IA d'aller dans les bras des géants de la Silicon Valley, il compte par exemple lancer un « programme national », coordonné par l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (INRIA). L’objectif de ce programme sera de faire émerger « un réseau d’instituts dédiés localisés dans quatre ou cinq endroits en France », accompagné par un programme de chaires individuelles, afin « d’attirer les meilleurs chercheurs mondiaux et de doubler les capacités de formation en IA ».

Macron a toutefois annoncé le déblocage d'une enveloppe de 1,5 milliard d'euros jusqu'en 2022 pour soutenir le développement et la recherche en IA en France. Dans ce fonds, un montant de 400 millions d’euros sera utilisé pour des « appels à projets et de défis d’innovation de rupture », a-t-il annoncé jeudi après-midi au Collège de France. Ces fonds seront issus de redéploiements budgétaires, de fonds publics existants et du nouveau fonds pour l’innovation de 10 milliards d’euros, censés produire 260 millions d’euros de ressources publiques par an. Une enveloppe de 100 millions d’euros et de 70 millions d’euros les années suivantes sera consacrée à l’amorçage de start-up dans l’intelligence artificielle et la deep tech.

Emmanuel Macron compte aussi « augmenter la porosité entre la recherche publique et le monde industriel ». Ainsi, les chercheurs français pourront à terme consacrer 50 % de leur temps à un groupe privé. Aujourd'hui, ils ne peuvent pas consacrer plus de 20 % de leur temps à une entité privée. Si cette mesure peut faciliter le transfert de connaissances entre la recherche publique et le monde industriel, elle pourrait notamment permettre d'augmenter un peu les rémunérations des chercheurs dans le public.

Le président français adhère aussi à l'idée de Cédric Villani en ce qui concerne l’ouverture de certaines données d’intérêt général. La politique en matière d’ouverture des données sera donc étendue pour rendre un plus grand nombre de bases de données publiques accessibles. Il souhaite toutefois que la France ne se disperse pas, et concentre ses forces dans les domaines où elle dispose déjà d'une grande quantité de données. Macron a donc décidé de mettre l'accent sur la santé, où l'Hexagone possède, selon lui, un avantage lié à la centralisation de ses bases de données. L'Élysée a donc annoncé la création d'un « Health Data Hub » qui « pilotera l'enrichissement continu et la valorisation du système national des données de santé, pour y inclure à terme l'ensemble des données remboursées par l'assurance-maladie, les données cliniques des hôpitaux, des données de la médecine de ville...»

Ces données seront ouvertes aux acteurs de l'IA dans un cadre sécurisé et garantissant la confidentialité pour, comme l'espère Emmanuel Macron, développer des « innovations majeures », comme l'amélioration du traitement des tumeurs cancéreuses, ou la détection des arythmies cardiaques ; et permettre à l'État de faire d'importantes économies.

Emmanuel Macron a également insisté sur les enjeux sociaux, éthiques et démocratiques liés à l'essor de l'IA. Il pense que les États doivent s'interroger sur valeurs que l'IA doit servir, afin de tracer des lignes rouges. Pour cela, il souhaite notamment lancer une réflexion mondiale sur « le contrôle et la certification » des algorithmes. Il a donc appelé à la création d'un groupe d'experts intergouvernemental qui sera chargé de mener une réflexion prospective sur les impacts éthiques de l'IA.

Une stratégie IA accompagnée par les géants de la technologie

La France a à peine déballé sa stratégie que les géants de la technologie semblent déjà la trouver comme un endroit propice à leurs investissements. Facebook, Google, Samsung, IBM, Fujitsu, Microsoft ont déjà annoncé de nouveaux investissements en IA dans l'Hexagone.

Au mois de janvier, Facebook a annoncé un investissement de 10 millions d'euros dans l'IA, et noué un partenariat avec Pôle Emploi, pour former 50 000 chômeurs au numérique d'ici 2019. À l’occasion du lancement de la stratégie nationale sur l’intelligence artificielle, IBM a également annoncé jeudi un plan d’investissements en France dans ce domaine. Big Blue veut notamment recruter 400 experts d'intelligence artificielle dans l'Hexagone d'ici deux ans. Du côté de Google, il y a deux annonces. Google France a décidé d'apporter un soutien financier à l’École polytechnique pour lancer en septembre une chaire internationale dédiée à l’intelligence artificielle. En plus de cela, on notera l'arrivée prochaine à Paris de DeepMind, la filiale de Google spécialisée en machine learning. Le Français Rémi Munos, l’un des principaux chercheurs de DeepMind et auteur de 150 articles scientifiques, fera ainsi son retour dans son pays, pour diriger le nouveau laboratoire de la filiale de Google.

Le géant sud-coréen Samsung a également choisi la France pour implanter son nouveau centre de recherche sur l'intelligence artificielle, ce qui va permettre de créer plus de 100 emplois ; une nouvelle dont s'est réjoui Emmanuel Macron sur Twitter.


Mais ce n'est pas tout. Fujitsu a également décidé d'étendre ses activités de recherche en IA en France. Et pendant ce temps, Microsoft investit 30 millions de dollars sur trois ans en France afin de développer une « IA de confiance » dans l'Hexagone. La firme de Redmond annonce en effet la création d’Impact IA, « un collectif de réflexion et d’action », et le lancement de Compétences IA, « un programme national fondé sur l’acquisition de compétences autour de l’IA, du cloud et du code pour tous. » D'après Reuters, l’objectif de Microsoft, d'ici trois ans, est de sensibiliser et former 400 000 personnes, tous profils confondus, avec, à la clé, la création de 3000 nouveaux emplois au sein de l’écosystème numérique français. « Nous sommes convaincus que la France dispose d’atouts majeurs pour contribuer activement et positivement au développement de technologies de l’intelligence artificielle dans le respect et l’intérêt de l’Humain », a expliqué Carlo Purassanta, président de Microsoft France dans un communiqué.

Sources : Le Parisien, La Tribune, Le Monde, Reuters (Annonce Microsoft), Reuters (Annonce Google), Blog DeepMind, Communiqué de Fujitsu

Et vous ?

Que pensez-vous de la stratégie dévoilée par Emmanuel Macron ?
Êtes-vous déçu du rejet de l'idée de doubler les salaires en début de carrière dans l'IA ?
Comment accueillez-vous les annonces des géants de la technologie ?
Avec ces investissements, vous attendez-vous à un chômage tendant vers zéro dans le numérique dans quelques années ?

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Avatar de Anselme45
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 30/03/2018 à 9:44
Macron veut investir 1,5 milliard d’euros dans l'intelligence artificielle
En 2017, la société Amazon a investit 16,1 milliard de dollar pour ses activités de R&D (Recherche et Développement)!

En 2017, la société Google a investit 13,9 milliard de dollar pour ses activités de R&D (Recherche et Développement)!

En 2017, la société Microsoft a investit 12 milliard de dollar pour ses activités de R&D (Recherche et Développement)!

En 2017, la société Apple a investit 10 milliard de dollar pour ses activités de R&D (Recherche et Développement)!

Dans le top20 des entreprises qui investissent le plus dans le R&D, nous avons 13 sociétés américaines, 2 japonaises, 2 allemandes, 2 suisses et 1 sud-koréenne. Inutile de préciser qu'il n'y a pas la moindre trace d'une société française. En 20ème position, nous avons Facebook avec un budget de R&D de 5,9 milliard de dollar (source: Etude PWC "2017 Global Innovation 1000"

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Est-ce que si on remplace son vélo par un vélo électrique, on a une chance de rattraper le TGV lancé à pleine vitesse qui a déjà plusieurs centaines de km d'avance sur nous?
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Avatar de micka132
Expert confirmé https://www.developpez.com
Le 30/03/2018 à 9:38
Bien sûr que l'argent est à prendre en compte, mais comparer juste le montant du salaire est assez ridicule. On ne parle jamais des vacances, du chomage ou bien des études scolaires. Au delà du perso il y a la société dans son entièreté. C'est vrai quand on est ingénieur IT avec le vent en poupe on a un beau salaire avec toutes les assurances qui vont bien. Si on regarde pas l'homme de ménage qui passe dans le couloir avec un cancer qui va crever dans 2 mois et qui doit continuer jusqu'au bout histoire de pas trop endetter sa famille, on peut surement etre heureux à recevoir plein d'argent à dépenser pour acheter des grosses voitures bien polluantes.
Communiste!Mwéé bof pas vraiment, mais au passage en terme technologique pur l'URSS s'en est franchement bien sorti, tandis que les pays pétroliers ne font pas grand chose, ce qui veut dire que l'argent n'est franchement pas un facteur solide en terme de recherche.
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Avatar de KnifeOnlyI
Membre régulier https://www.developpez.com
Le 30/03/2018 à 9:02
Oui enfin, on auras beau investir un paquet d'argent dans ce domaine, si au final les chercheurs ne sont pas aussi bien rémunérés qu'ailleurs, ils partirons. Pourquoi resteraient il ? On manque d'expert IA un peu partout dans le monde, et ils détiennent donc de rares compétences. Autant aller la ou les salaire sont plus avantageux. La reconnaissance des domaines techniques tel que le numérique est de manière générale assez basse en France, comparé à ailleurs.

Je vois bien qu'il y a de l'idée (pour une fois...), mais on est encore loin de faire ce qu'il faut pour empêcher cette "fuite des cerveaux".
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Avatar de
https://www.developpez.com
Le 30/03/2018 à 9:15
Citation Envoyé par KnifeOnlyI Voir le message
si au final les chercheurs ne sont pas aussi bien rémunérés qu'ailleurs, ils partirons
Certes, mais il n'y a pas que cela, pour beaucoup de personne, la recherche est avant tout une vocation, les considérations financières sont, souvent, secondaires (avec des limites bien sûr). Il y a un problème qui n'est pas nommé : l'environnement de travail dans le monde de la recherche académique en France, son fonctionnement, son organisation, ses décideurs, sa politique, l'ambiance générale. Curieusement ce point n'est pas abordé, pourtant ce petit monde n'aurait-il pas besoin de se moderniser de ce côté là ?
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Avatar de Vincent PETIT
Modérateur https://www.developpez.com
Le 06/07/2019 à 17:10
Intelligence artificielle : Bruno Le Maire précise la stratégie française et où vont aller les 1,5 milliard d'euros promis d'ici 2022
Il va se passer plusieurs choses intéressantes car nos dirigeants n'ont toujours rien compris :

Nous sommes dans un des pays qui remontent le plus de dividendes aux actionnaires, c'est à dire qu'en arrosant des grands groupes comme j'ai pu voir dans la news (et je travaille dans un de cela) étrangement on verra le nombre de dividendes, versées aux actionnaires, augmenter dans les années futures. Un peu comme à l'époque où le gouvernement a aider les banques et qui ont sauté sur l'occasion pour augmenter la valeur du parachute doré. Bon en même temps l'état pourra récupérer une partie de cette argent. Dans le peu d'industrie qui nous reste, celles qui sont dirigées par des fonds pensions américains ou par des groupes américains, cet argent va aller aussi dans les poches des actionnaires (illico presto ) Ca a été la stratégie du groupe américain qui avait racheté ma précédente entreprise. Nous avions les crédits d'impôts recherche + subventions européennes pour notre R&D et ci tôt racheté, terminé les nouveaux développement R&D mais nous existions toujours pour garder les aides qui par un coup de baguette magique se retrouvaient dans les poches des américains.

Ils doivent quand même bien se marrer en voyant ça de leur fenêtre.

Pour les startups, je dirai que lorsqu'elles trouveront de réelles innovations elles seront pas plus avancés car à qui elles vont transférer ces innovations ? L'industrie ? Mais qu'est ce qui nous reste comme industrie puisque tout est partie en Asie ? Peu être le commerce ? La finance ? Un peu de tourisme ? L'agriculture ? On est pas prêt de voir émerger un concurrent pouvant rivaliser avec les américains.

Néanmoins, je pense que l'idée du gouvernement est de relancer l'industrie au travers des innovations de l'IA.
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Avatar de Neckara
Inactif https://www.developpez.com
Le 08/07/2019 à 18:14
Sachant qu'on est presque obligé de faire un post-doc à l'étranger pour avoir un poste permanent en France... ça aide pas à lutter contre la fuite des cerveaux à l'étranger.
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Avatar de Saverok
Expert éminent https://www.developpez.com
Le 30/03/2018 à 10:25
Citation Envoyé par micka132 Voir le message
Communiste!Mwéé bof pas vraiment, mais au passage en terme technologique pur l'URSS s'en est franchement bien sorti, tandis que les pays pétroliers ne font pas grand chose, ce qui veut dire que l'argent n'est franchement pas un facteur solide en terme de recherche.
L'URSS a investit des milliards dans la recherche et soutenait totalement la comparaison avec les USA lors de la guerre froide sur certains sujets.
Le fait que l'argent n'était pas investit dans des gros salaires ne signifie en rien qu'il n'y avait pas d'investissements conséquents.
A vrai dire, l'URSS sur à peu près tous les sujets compensait par le nombre.
Là où les américains pouvaient avoir un labo avec une trentaine de chercheurs sur un sujet donné, l'URSS, sur le même sujet, pouvait avoir 3 labos et une centaine de chercheurs pour au final, des résultats assez similaires.

Par contre, comme en URSS, tout était piloté par l'Etat, les sujets de recherche étaient peu variés car se limitaient aux domaines jugés stratégiques par les dirigeants.
Du coup, sur ces sujets, l'URSS n'avait vraiment pas à rougir face au reste du monde.
Pour le reste, les sujets étaient totalement laissés à l'abandon et l'URSS accusé de sérieux retard (notamment dans le domaine médical où tous les dirigeants de l'URSS venaient se faire soigner en occident).

Je suis d'accord qu'il ne faut pas limiter le débat uniquement sur le salaire des chercheurs mais il y a tout un environnement de travail nécessaire à la recherche qui nécessite des investissements très lourd.
Rien que sur l'IA, avoir un accès libre et illimité à un supercalculateur doit être extrêmement confortable pour un chercheur.
Alors même s'il a un salaire confortable sans être au niveau des américains, s'il doit s'inscrire sur liste d'attente et poireauter plusieurs semaines pour attendre son tour et pouvoir lancer ses tests sur la bécane adéquat... Je ne sais pas pour vous, mais moi, c'est le genre de truc qui me ferait péter un câble au quotidien.
Du coup, le chercheur ne quittera pas la France pour une question de salaire mais uniquement pour avoir les conditions de travail optimum pour mener ses recherches.
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Avatar de AoCannaille
Expert confirmé https://www.developpez.com
Le 30/03/2018 à 10:31
Citation Envoyé par Anselme45 Voir le message

Dans le top20 des entreprises qui investissent le plus dans le R&D, nous avons 13 sociétés américaines, 2 japonaises, 2 allemandes, 2 suisses et 1 sud-koréenne. Inutile de préciser qu'il n'y a pas la moindre trace d'une société française. En 20ème position, nous avons Facebook avec un budget de R&D de 5,9 milliard de dollar (source: Etude PWC "2017 Global Innovation 1000"
Pendant une période, j'étais abonné au Time. Chaque année ils font un classement de ce genre niveau innovation.
J'avais cherché la première entreprise française, elle était genre 70e et c'était....

Suspens... Safran? Thales? Alsthom? Louis Vuitton?

Non, c'était Pernod-Ricard
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Avatar de
https://www.developpez.com
Le 30/03/2018 à 13:23
Citation Envoyé par John Bournet Voir le message
Certes, mais il n'y a pas que cela, pour beaucoup de personne, la recherche est avant tout une vocation, les considérations financières sont, souvent, secondaires (avec des limites bien sûr). Il y a un problème qui n'est pas nommé : l'environnement de travail dans le monde de la recherche académique en France, son fonctionnement, son organisation, ses décideurs, sa politique, l'ambiance générale. Curieusement ce point n'est pas abordé, pourtant ce petit monde n'aurait-il pas besoin de se moderniser de ce côté là ?

Les considérations financières sont certes secondaires mais l'écart est juste incroyable. Quand on commence à penser moyen/long terme et que chaque mois on met 2 à 3 fois plus d'argent de côté que pour le même travail en France, même si l'argent n'est pas la motivation première la qualité de vie que ça offre est juste incomparable.
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Avatar de Neckara
Inactif https://www.developpez.com
Le 07/04/2018 à 8:27
Citation Envoyé par SimonDecoline Voir le message
Pour ce genre d'études, les données sont anonymisées.
Le problème c'est que ce n'est pas facile.

Certaines entreprises de téléphonie font d'ailleurs de la recherche pour anonymiser les méta-données des communications de téléphones afin de pouvoir ensuite s'en servir pour des stats/études.

Le problème est que si on anonymise "trop", on perd de l'information, et donc ce qu'on peut calculer par la suite. Et si on anonymise "pas assez"… et bien on peut retrouver la personne. Par exemple, en ayant les positions de son téléphone, je peux en déduire son lieu d'habitation, à partir de là, retrouver l'identité de la personne est facile. Je peux aussi en déduire son lieu de travail, les lieux qu'il fréquence régulièrement (e.g. restaurants, sports), donc certains de ses centres d'intérêts, etc.

C'est pareil avec les données médicales. Pour un employeur, en connaissant les dates de congés pour maladies et en les recoupant avec les données de l'hôpital, on peut retrouver la personne. De même pour une assurance maladie en connaissant les dates de remboursement des frais médicaux. En ayant quelques informations sur la condition médicale de la personne, on peut aussi la retrouver, e.g. je sais qu'untel a tel problème de santé, e.g. asthmatique, cancer, etc.

Pour le moment, je crois savoir qu'on tente d'anonymiser les personnes "parmi un groupe". Le problème, est qu'avec ces données, on peut toujours faire des corrélations (en même temps c'est le but). Ainsi en sachant X sur une personne, je peux en déduire Y avec Z% de chances de me tromper. Pour peu qu'il y ai suffisamment de données, on peut en déduire beaucoup de choses.
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