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Stratégie IA : Cédric Villani suggère de doubler les salaires en début de carrière
Pour résister à la pression compétitive des géants du numérique

Le , par Michael Guilloux

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L’intelligence artificielle est aujourd’hui au centre de presque toutes les problématiques, en allant de la création de produits innovants en entreprise au renforcement de la souveraineté d’un pays. Pour cette raison, la France essaie de mettre en place une politique nationale afin d’être sur le devant de la scène mondiale dans le domaine. Dans le cadre de l’initiative France IA par exemple, il a été annoncé l’an dernier un investissement de 25 millions d’euros sur cinq ans dans dix startups de l’intelligence artificielle.

Fin aout, Emmanuel Macron a confirmé que l’IA est une priorité pour la France et exprimé son ambition de devenir leader mondial. Suite à cela, en septembre dernier, le Premier ministre a chargé le député et mathématicien Cédric Villani d’une mission importante sur l’IA : proposer une stratégie visant à repositionner la France et l’Europe au premier plan de ces transformations et en saisir les opportunités. Début décembre, Cédric Villani a donc lancé une consultation publique sur l'intelligence artificielle pour permettre à tout le monde (ensemble des acteurs et des citoyens) de contribuer à l’élaboration de cette stratégie. Le résultat est un rapport de 235 pages qui vient d'être publié. Nous n’allons pas entrer dans les détails du rapport, mais il y a certains points qui méritent une attention particulière et que nous allons présenter ici.


Cédric Villani, député LREM et mathématicien

Inciter les acteurs économiques au partage et à la mutualisation de leurs données

Les données sont généralement le point de départ de toute stratégie en IA, car de leur disponibilité dépendent de nombreux usages et applications. « Or les données bénéficient aujourd’hui majoritairement à une poignée de très grands acteurs », peut-on lire dans le rapport. D'après Cédric Villani, il est nécessaire que les pouvoirs publics, mais aussi les acteurs économiques plus petits et la recherche publique, puissent bénéficier de ces données. Et « cela devra passer par une incitation des acteurs économiques au partage et à la mutualisation de leurs données, l’État pouvant ici jouer un rôle de tiers de confiance. » Dans certains cas, dit-il, « la puissance publique pourrait imposer l’ouverture s’agissant de certaines données d’intérêt général. » Le député LREM compte aussi sur plusieurs réformes en cours au niveau européen qui doivent permettre un meilleur accès et une plus grande circulation des données.

Anticiper et maîtriser les impacts de l’IA sur le travail et l’emploi

Le rapport appelle à anticiper les impacts sur l’emploi via la création d’un « laboratoire public de la transformation du travail ». Il sera la « tête chercheuse » à l’intérieur des politiques publiques de l’emploi et de la formation professionnelle. Il recommande aussi de lancer un chantier législatif relatif aux conditions de travail à l’heure de l’automatisation afin de prendre en compte les nouveaux risques.

Le député LREM pense aussi qu'il faut former des talents en IA, à tous les niveaux (bac+2, bac+3, master, doctorat), en se fixant un objectif clair : à un horizon de trois ans, multiplier par trois le nombre de personnes formées en intelligence artificielle en France, à la fois en faisant en sorte que l’offre de formation existante s’oriente vers l’IA, mais également en créant de nouveaux cursus et de nouvelles formations à l’IA (doubles cursus droit-IA par exemple, modules généraux…).

Endiguer la fuite des cerveaux

L'un des objectifs de la mission était de proposer des solutions pour mettre fin à la fuite de cerveaux (vers l'étranger ou vers des acteurs privés dont les activités sont d’un intérêt social réduit) et attirer les chercheurs étrangers. Pour cela, Cédric Villani propose de créer des Instituts Interdisciplinaires d’Intelligence Artificielle (3IA) qui vont rassembler les chercheurs, ingénieurs et étudiants en IA. « Ces instituts devront procurer un environnement de travail suffisamment attractif pour résister à la pression compétitive des géants du numérique ». En parlant d'attractivité, il fait référence à « un allègement drastique des formalités administratives du quotidien, [des] compléments de salaire conséquents, [et des] aides pour l’amélioration de la qualité de vie ».

Le mathématicien et député LREM reconnait qu' « il est illusoire de penser rivaliser financièrement avec les offres des GAFAM », mais pense qu'un « doublement des salaires en début de carrière est un point de départ minimal indispensable » pour éviter de « voir se tarir définitivement le flux de jeunes prêts à s’investir dans l’enseignement supérieur et la recherche académique. » Il est par ailleurs nécessaire, selon lui, de renforcer l’attractivité de la France pour les talents expatriés ou étrangers, notamment avec des incitations financières. Il ne manque pas non plus d'insister sur le fait que les instituts de recherche en IA doivent pouvoir disposer d’outils de calcul qui leur permettent de rivaliser avec les moyens quasi illimités des grands acteurs privés.

Se concentrer dans un premier temps sur quatre secteurs clés

La mission a choisi de se concentrer sur quelques secteurs clés qui constituent des niches économiques d’excellence et qui permettent de répondre à de grands défis collectifs. Il s'agit notamment de la santé, l’écologie, les transports-mobilités et la défense-sécurité. Les auteurs du rapport justifient le choix de ces secteurs par le fait que « tous représentent un défi majeur du point de vue de l’intérêt général, tous requièrent une impulsion importante de l’État et tous sont susceptibles de cristalliser l’intérêt et l’implication continue des acteurs publics et privés ».

Et bien d'autres propositions...

Dans les grandes lignes, le rapport sur l'IA suggère, entre autres, d'établir un cadre éthique et de confiance pour le développement de l’IA. Cédric Villani insiste également sur le fait que l'IA doit être au service d’une économie soutenable et écologique.

Pour le moment, ce ne sont que des propositions que l’exécutif français va étudier en vue de retenir ce qui lui semble pertinent. Toutes ces idées sonnent peut-être bien, mais dans quelle mesure peuvent-elles devenir une réalité et propulser la France au premier plan au niveau mondial dans le domaine de l’IA ?

Sources : Reuters, Rapport de Cédric Villani sur l’IA

Et vous ?

Que pensez-vous de ces propositions ?
Que suggérez-vous pour que la France soit attractive pour les talents et chercheurs en IA ?

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Avatar de Anselme45
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 30/03/2018 à 9:44
Macron veut investir 1,5 milliard d’euros dans l'intelligence artificielle
En 2017, la société Amazon a investit 16,1 milliard de dollar pour ses activités de R&D (Recherche et Développement)!

En 2017, la société Google a investit 13,9 milliard de dollar pour ses activités de R&D (Recherche et Développement)!

En 2017, la société Microsoft a investit 12 milliard de dollar pour ses activités de R&D (Recherche et Développement)!

En 2017, la société Apple a investit 10 milliard de dollar pour ses activités de R&D (Recherche et Développement)!

Dans le top20 des entreprises qui investissent le plus dans le R&D, nous avons 13 sociétés américaines, 2 japonaises, 2 allemandes, 2 suisses et 1 sud-koréenne. Inutile de préciser qu'il n'y a pas la moindre trace d'une société française. En 20ème position, nous avons Facebook avec un budget de R&D de 5,9 milliard de dollar (source: Etude PWC "2017 Global Innovation 1000"

Est-il nécessaire d'ajouter un commentaire?

Est-ce que si on remplace son vélo par un vélo électrique, on a une chance de rattraper le TGV lancé à pleine vitesse qui a déjà plusieurs centaines de km d'avance sur nous?
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Avatar de Anselme45
Membre extrêmement actif https://www.developpez.com
Le 29/03/2018 à 16:12
Ce rapport à le mérite d'exister mais force est de constater que M. Cédric Villani est resté trop longtemps dans le monde académique et n'a jamais vraiment été confronté aux lois du marché.

Il suffit de lire les quelques exemples présentés pour constater que les propositions de M. Villani sont pleines de bonnes intentions mais ne sont applicables que dans le monde merveilleux des Bisounours!

1. Il faut mutualiser les données? A c'est sûr que je connais des entités comme les assurances vies ou les mutuelles de santé qui seront très intéressées à connaître par le détail les dossiers patients de leur assurés! Certains diront "Pas de problèmes, les données seront anonymisées"... Ce qui n'empêchera pas ces entités de profiter de la situation au détriment de leur clientèle en ayant même que des tendances statistiques. D'autres entreprises voudront garder leur données pour préserver leur compétitivité face à leur concurrents.

2. On ne force pas les gens à suivre un cursus qui ne les intéressent pas et on ne peut pas empêcher les gens d'aller bosser au plus offrant. Il suffit d'ailleurs de voir le cas des développeurs ou illustrateurs actifs dan le jeu video: Tous les profils de bons niveaux finissent en Amérique de Nord! On va doubler les salaires? 2 fois le smic au lieu d'un sympathique salaire de 5 à 6'000 dollar avec la plage et le soleil californien en bonus? C'est vrai qu'il n'y a pas photo, cela va faire envie de rester dans les brumes hexagonales

En réalité, il y a belle lurette que l'Europe est totalement larguée au niveau des technologies numériques (il n'y a pas une seule entreprise européenne leader de quoique ce soit et quand une startup européenne semble avoir un futur intéressant, elle est immédiatement rachetée par un des gros acteurs du numérique US). Quand du points de vue des technologies numériques, tu en es au niveau de l'homme de Neandertal, ce n'est pas un rapport de 235 pages qui va te transformer en homme du futur.

En réalité, l'Europe a déjà perdu la course il y a plus de 20 ans. Et aujourd'hui, il n'y a plus seulement les USA pour lui faire de l'ombre, il y a la Chine!
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Avatar de marsupial
Expert éminent https://www.developpez.com
Le 29/03/2018 à 16:53
Lorsque des acteurs d'outre-atlantique vous courtisent avec prime mirobolante à la signature et un salaire qu'aucune entreprise européenne peut accorder (50k€ en France en moyenne, 130k€ aux Etats-Unis ) le tout agrémenté de la meilleure assurance santé mondiale, de primes lors de mise au point de brevets, doubler les salaires sera bien insuffisant pour garder longtemps les cerveaux même s'il s'agit d'une bonne piste à suivre. De plus, vous refusez une fois, ils reviennent à la charge. Vous refusez deux fois, ça ne les décourage pas et au final ils vous accordent le moindre de vos désirs.

On finit par céder bien que l'on aime son pays maternel. Yann Lecun en est une illustration parfaite. Mais combien finissent par suivre le même chemin ? Google, Samsung et Fujitsu vont ouvrir ou agrandir des centres de recherche en IA en France. Pour ceux qui auront la chance d'y travailler, ils verront la différence avec les entreprises françaises au niveau rémunération et conditions de travail : tout est fait pour placer le chercheur dans les meilleurs conditions. Le CNRS et l'INRIA dont la réputation dépasse nos frontières pourraient y perdre des ressources.

Le gouvernement va investir 1,5 milliards dans le secteur. Goutte d'eau dans l'océan. Même si les petites rivières font les grands fleuves, et là je me tourne vers les entreprises, combien sont elles prêtes à investir, pas uniquement au niveau financier mais aussi en temps accordé au collaborateur pour faire correctement son travail ?
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Avatar de micka132
Expert confirmé https://www.developpez.com
Le 30/03/2018 à 9:38
Bien sûr que l'argent est à prendre en compte, mais comparer juste le montant du salaire est assez ridicule. On ne parle jamais des vacances, du chomage ou bien des études scolaires. Au delà du perso il y a la société dans son entièreté. C'est vrai quand on est ingénieur IT avec le vent en poupe on a un beau salaire avec toutes les assurances qui vont bien. Si on regarde pas l'homme de ménage qui passe dans le couloir avec un cancer qui va crever dans 2 mois et qui doit continuer jusqu'au bout histoire de pas trop endetter sa famille, on peut surement etre heureux à recevoir plein d'argent à dépenser pour acheter des grosses voitures bien polluantes.
Communiste!Mwéé bof pas vraiment, mais au passage en terme technologique pur l'URSS s'en est franchement bien sorti, tandis que les pays pétroliers ne font pas grand chose, ce qui veut dire que l'argent n'est franchement pas un facteur solide en terme de recherche.
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Avatar de archqt
Membre émérite https://www.developpez.com
Le 29/03/2018 à 15:49
Quid de ceux déjà en place ? si on double les salaires dès le départ les jeunes auront donc entre 3000 euros et 4000 euros par mois soit bien au dela de ceux qui ont plus de 45ans...
Il faudrait que le France aligne ses salaires sur ceux de l'Allemagne au minimum, soit augmenter à minima tous le enseignants+les chercheurs de 70%, après on peut s'aligner sur le luxembourg aussi soit dans ce cas augmenter de 250%
A méditer donc
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Avatar de KnifeOnlyI
Membre régulier https://www.developpez.com
Le 30/03/2018 à 9:02
Oui enfin, on auras beau investir un paquet d'argent dans ce domaine, si au final les chercheurs ne sont pas aussi bien rémunérés qu'ailleurs, ils partirons. Pourquoi resteraient il ? On manque d'expert IA un peu partout dans le monde, et ils détiennent donc de rares compétences. Autant aller la ou les salaire sont plus avantageux. La reconnaissance des domaines techniques tel que le numérique est de manière générale assez basse en France, comparé à ailleurs.

Je vois bien qu'il y a de l'idée (pour une fois...), mais on est encore loin de faire ce qu'il faut pour empêcher cette "fuite des cerveaux".
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Avatar de
https://www.developpez.com
Le 30/03/2018 à 9:15
Citation Envoyé par KnifeOnlyI Voir le message
si au final les chercheurs ne sont pas aussi bien rémunérés qu'ailleurs, ils partirons
Certes, mais il n'y a pas que cela, pour beaucoup de personne, la recherche est avant tout une vocation, les considérations financières sont, souvent, secondaires (avec des limites bien sûr). Il y a un problème qui n'est pas nommé : l'environnement de travail dans le monde de la recherche académique en France, son fonctionnement, son organisation, ses décideurs, sa politique, l'ambiance générale. Curieusement ce point n'est pas abordé, pourtant ce petit monde n'aurait-il pas besoin de se moderniser de ce côté là ?
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Avatar de Vincent PETIT
Modérateur https://www.developpez.com
Le 06/07/2019 à 17:10
Intelligence artificielle : Bruno Le Maire précise la stratégie française et où vont aller les 1,5 milliard d'euros promis d'ici 2022
Il va se passer plusieurs choses intéressantes car nos dirigeants n'ont toujours rien compris :

Nous sommes dans un des pays qui remontent le plus de dividendes aux actionnaires, c'est à dire qu'en arrosant des grands groupes comme j'ai pu voir dans la news (et je travaille dans un de cela) étrangement on verra le nombre de dividendes, versées aux actionnaires, augmenter dans les années futures. Un peu comme à l'époque où le gouvernement a aider les banques et qui ont sauté sur l'occasion pour augmenter la valeur du parachute doré. Bon en même temps l'état pourra récupérer une partie de cette argent. Dans le peu d'industrie qui nous reste, celles qui sont dirigées par des fonds pensions américains ou par des groupes américains, cet argent va aller aussi dans les poches des actionnaires (illico presto ) Ca a été la stratégie du groupe américain qui avait racheté ma précédente entreprise. Nous avions les crédits d'impôts recherche + subventions européennes pour notre R&D et ci tôt racheté, terminé les nouveaux développement R&D mais nous existions toujours pour garder les aides qui par un coup de baguette magique se retrouvaient dans les poches des américains.

Ils doivent quand même bien se marrer en voyant ça de leur fenêtre.

Pour les startups, je dirai que lorsqu'elles trouveront de réelles innovations elles seront pas plus avancés car à qui elles vont transférer ces innovations ? L'industrie ? Mais qu'est ce qui nous reste comme industrie puisque tout est partie en Asie ? Peu être le commerce ? La finance ? Un peu de tourisme ? L'agriculture ? On est pas prêt de voir émerger un concurrent pouvant rivaliser avec les américains.

Néanmoins, je pense que l'idée du gouvernement est de relancer l'industrie au travers des innovations de l'IA.
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Avatar de Neckara
Inactif https://www.developpez.com
Le 08/07/2019 à 18:14
Sachant qu'on est presque obligé de faire un post-doc à l'étranger pour avoir un poste permanent en France... ça aide pas à lutter contre la fuite des cerveaux à l'étranger.
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Avatar de VivienD
Membre émérite https://www.developpez.com
Le 29/03/2018 à 15:50
Comme dit en fin d'article, le rapport de Villani n'est qu'un ensemble de propositions, bonnes ou mauvaises(1). Entendons donc d'en voir la réalisation, si réalisation il y a. Toutefois, un point, et pas des moindres, m'a bien fait tiqué.

Citation Envoyé par Michael Guilloux Voir le message
[...]

Le mathématicien et député LREM reconnait qu' « il est illusoire de penser rivaliser financièrement avec les offres des GAFAM », mais pense qu'un « doublement des salaires en début de carrière est un point de départ minimal indispensable » pour éviter de « voir se tarir définitivement le flux de jeunes prêts à s’investir dans l’enseignement supérieur et la recherche académique. » Il est par ailleurs nécessaire, selon lui, de renforcer l’attractivité de la France pour les talents expatriés ou étrangers, notamment avec des incitations financières. [...]
Dire qu'il faudrait doubler les salaires en début carrière et attirer les talents "expatriés"(2) et étrangers via les incitations financières est une chose, mais trouver les entreprises, investisseurs et consorts qui acceptent de réaliser cette proposition en est une autre; je pense même que cela relève de la fiction.

(1) Il faudrait que je me penche un plus sur la question pour pouvoir en juger, mais vu que je suis de facto en vacances dès ce soir...
(2) Généralement, ce n'est pas de l'expatriation mais de l'émigration économique; et oui! je suis un émigré!
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