Chine : le système de crédit social, comme une science-fiction dystopique, est en marche
Et fait déjà des victimes
Le 2018-09-21 21:49:13, par Bill Fassinou, Chroniqueur Actualités
La vie privée n’a peut-être pas le même sens pour les habitants chinois que pour ceux de l’Occident. L’intérêt supérieur de la communauté primant sur les droits individuels, de nombreux citoyens chinois estiment que si la mise en place d’un système de crédit social, un projet du gouvernement chinois visant à mettre en place d'ici 2020 un système national de réputation des citoyens, peut contribuer à rendre la société plus stable, il n’y a pas à hésiter.
La majorité de la population chinoise ne cerne peut-être pas réellement le niveau de surveillance que ce genre de systèmes peut permettre d’acquérir. Il n’y a eu aucun débat public concernant la mise en place du système. Cependant, certaines couches de la société chinoise se sont inquiétées du fait que le score citoyen soit le seul critère d’évaluation du comportement des citoyens chinois. Comme pour donner un fondement à leurs inquiétudes, 10 millions de personnes se sont retrouvées punies dans les zones ou le système a déjà été testé.
Un cas d’une personne punie est celui du journaliste d’investigation Liu Hu dont la carrière a été mise en pièces après qu’il ait été mis sur la liste noire suite à des accusations de corruption qu’il a portées contre le gouvernement. Son accès au transport ferroviaire et tous ses comptes de réseaux sociaux ont été suspendus. Estampillé en tant que personne « malhonnête », il explique que la plupart des Chinois n’appréhendent pas réellement la manière dont ce système pourrait les affecter si jamais ils se retrouvaient en situation d’être punis. « Vous pouvez voir l'état d'esprit du peuple chinois. Leurs yeux sont clos et leurs oreilles sont bouchées. Ils connaissent peu le monde et vivent dans une illusion », déclare-t-il.
En effet, des enquêtes montrent que le système est grandement apprécié par les citoyens qui en bénéficient déjà dans les zones de test. Il ajoute que ce ne sont pas seulement les individus ou les entreprises chinoises qui sont sujets à ce système, mais aussi les entreprises étrangères opérant sur le sol chinois. Ce qui inquiète certaines entreprises étrangères qui craignent même que le système puisse interférer avec la souveraineté d’autres pays.
Prévu pour être pleinement opérationnel d’ici 2020, le système chinois de crédit social n’est pas conçu que pour surveiller, mais surtout pour contrôler et contraindre. « En quoi consiste-t-il concrètement ? », pourrait-on se demander. Eh bien, ce système consiste à attribuer à chaque individu et chaque entreprise une note de confiance. « Cela permettra aux personnes de confiance de circuler librement sous le ciel tout en entravant les personnes qui ne sont pas dignes de confiance dans leurs déplacements », explique le Parti communiste chinois.
Pour atteindre cet objectif, le système tirera profit du plein potentiel de l’infrastructure technologique chinoise, soit quelque 200 millions de caméras croisées à des systèmes de reconnaissance faciale et à des dossiers financiers, médicaux et juridiques. Des réseaux d’intelligence artificielle avancée auront la lourde charge de réglementer et d’interpréter les données issues de ce croisement à grande échelle.
Le fonctionnement du système est assez simple. Comportez-vous bien, et vous serez récompensés. Comportez-vous mal, et vous serez punis. Par exemple, si un citoyen paie ses factures à temps, fait du bénévolat ou gère correctement son recyclage, il verra son score grimper et obtiendra des récompenses telles que des prix de transport public ou même des temps d’attente dans les hôpitaux revus à la baisse. En revanche, s’il enfreint les règles, il sera immédiatement puni. Le score chute à chaque infraction, induisant pour l’individu en faute des punitions pouvant aller des pénalités financières à des restrictions de voyage.
Extrêmement inquiets, les internautes se sont pour la plupart demandés si un tel système pouvait être importé dans leur pays et combien de temps cela prendrait pour que leurs gouvernants en aient l’idée.
Source : ScienceAlert
Et vous ?
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La majorité de la population chinoise ne cerne peut-être pas réellement le niveau de surveillance que ce genre de systèmes peut permettre d’acquérir. Il n’y a eu aucun débat public concernant la mise en place du système. Cependant, certaines couches de la société chinoise se sont inquiétées du fait que le score citoyen soit le seul critère d’évaluation du comportement des citoyens chinois. Comme pour donner un fondement à leurs inquiétudes, 10 millions de personnes se sont retrouvées punies dans les zones ou le système a déjà été testé.
Un cas d’une personne punie est celui du journaliste d’investigation Liu Hu dont la carrière a été mise en pièces après qu’il ait été mis sur la liste noire suite à des accusations de corruption qu’il a portées contre le gouvernement. Son accès au transport ferroviaire et tous ses comptes de réseaux sociaux ont été suspendus. Estampillé en tant que personne « malhonnête », il explique que la plupart des Chinois n’appréhendent pas réellement la manière dont ce système pourrait les affecter si jamais ils se retrouvaient en situation d’être punis. « Vous pouvez voir l'état d'esprit du peuple chinois. Leurs yeux sont clos et leurs oreilles sont bouchées. Ils connaissent peu le monde et vivent dans une illusion », déclare-t-il.
En effet, des enquêtes montrent que le système est grandement apprécié par les citoyens qui en bénéficient déjà dans les zones de test. Il ajoute que ce ne sont pas seulement les individus ou les entreprises chinoises qui sont sujets à ce système, mais aussi les entreprises étrangères opérant sur le sol chinois. Ce qui inquiète certaines entreprises étrangères qui craignent même que le système puisse interférer avec la souveraineté d’autres pays.
Prévu pour être pleinement opérationnel d’ici 2020, le système chinois de crédit social n’est pas conçu que pour surveiller, mais surtout pour contrôler et contraindre. « En quoi consiste-t-il concrètement ? », pourrait-on se demander. Eh bien, ce système consiste à attribuer à chaque individu et chaque entreprise une note de confiance. « Cela permettra aux personnes de confiance de circuler librement sous le ciel tout en entravant les personnes qui ne sont pas dignes de confiance dans leurs déplacements », explique le Parti communiste chinois.
Pour atteindre cet objectif, le système tirera profit du plein potentiel de l’infrastructure technologique chinoise, soit quelque 200 millions de caméras croisées à des systèmes de reconnaissance faciale et à des dossiers financiers, médicaux et juridiques. Des réseaux d’intelligence artificielle avancée auront la lourde charge de réglementer et d’interpréter les données issues de ce croisement à grande échelle.
Le fonctionnement du système est assez simple. Comportez-vous bien, et vous serez récompensés. Comportez-vous mal, et vous serez punis. Par exemple, si un citoyen paie ses factures à temps, fait du bénévolat ou gère correctement son recyclage, il verra son score grimper et obtiendra des récompenses telles que des prix de transport public ou même des temps d’attente dans les hôpitaux revus à la baisse. En revanche, s’il enfreint les règles, il sera immédiatement puni. Le score chute à chaque infraction, induisant pour l’individu en faute des punitions pouvant aller des pénalités financières à des restrictions de voyage.
Extrêmement inquiets, les internautes se sont pour la plupart demandés si un tel système pouvait être importé dans leur pays et combien de temps cela prendrait pour que leurs gouvernants en aient l’idée.
Source : ScienceAlert
Et vous ?
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VinnieMcMembre habitué
J'aimerais bien que lorsqu'on a aussi peu de respect que vous pour l'orthographe et la grammaire on ne soit plus autorisé à s'exprimer dans un forum, à moins d'avoir réussi 20 dictées à la suite
EDIT: J'entends un bébé pleurer chez le voisin, j'appelle la police ça leur fera des points en moins comme ça ils pourront plus se loger, je pouvais pas les blairer de toute façon.le 02/03/2019 à 11:12 -
PyramidevExpert éminentLe problème est que le système de crédit social chinois met volontairement dans le même panier les délinquants et les opposants politiques.le 02/03/2019 à 10:38
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el_slapperExpert éminent séniorLa différence est que ces listes sont décorréllées. Si j'ai un accident, ça va me couter bonbon en bonus malus, mais ça ne va pas empêcher ma fille d'entrer à la fac de son choix. Si je brûle un feu rouge, ça va me couter des points sur le permis, mais ça ne va pas interdire mon beau-père de venir en France pour visiter ses petits-enfants.
Si j'ai bien compris le système chinois, non seulement tout est corrélé(et interdire l'accès à la fac pour des problèmes routiers, euh, Ouatte de Phoque???), mais en plus la note des proches a une influence forte(i.e. si mes parents sont des connards, je suis condamné à une existence de merde, quels que soient mes efforts).le 27/03/2019 à 13:03 -
marsupialExpert éminentIl s'agit d'une vision bien naïve de l'âme humaine face au pouvoir que de croire que la conscience résistera aux péchés capitaux.
L'enfer est pavé de bonnes intentions...le 20/05/2019 à 18:25 -
onilink_Membre émériteC'est vrai qu'ils avaient accès aux mêmes technologies à cette époque
C'est vrai que ce que faisait la NSA n'avait aucun rapport avec ce que font la chine. La chine au moins ils assument leurs actes, même si ça n'en reste pas moins liberticide.le 21/05/2019 à 9:53 -
VinnieMcMembre habituéC'est justement ce qui va mener aux problèmes d'usurpation d'identité puisque les bons profils auront une valeur marchande, je parle même pas des abus de la part des employés et la corruption qui va avec, Amazon est en plein dans une enquête interne pour ces raisons. On voit aussi ça avec les vols de compte YT, Twitter et cie., le chantage des ransomwares. Si tu te fait voler ton identité numérique tu n’existes plus donc tu seras prêt à faire tout pour la récupérer. Surveillance = corruption, en politique c'est très connu. La fraude aux prestations sociales en France vient de l'entière automatisation du système, les gens déclarent n'importe quoi et puis ils voient ce qui se passe, e.g. le code source de la taxe d'habitation vient d'être ouvert (c'est pas une prestation sociale, je sais, mais le code source vient d'en haut), eh bien tu trouves des choses du genre (Page 3 https://github.com/etalab/taxe-habit...nomalies.pdf):
"Au dessus d'une certaine limite le nombre de personnes à charges transmis est considéré comme erronée" (sic)
Et bien cette limite est fixée à 99...
Quand tout est piloté par informatique la réponse est toujours la même "c'est le système qui dit ça". Facebook fait face à des dépôts de plainte parce qu'il n'affiche par certaines offres d'emplois en fonction de l'âge, le sexe, la couleur de peau, etc.
Bref, ce genre de système ça sert à contrôler/conserver le pouvoir pas faire attention aux caisses.le 23/09/2018 à 19:11 -
NeckaraInactifle 06/03/2019 à 18:09
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Le papier du CNRS que vous avez mis en lien réfute l'existence du crédit social dans son résumé : "Non, le système de crédit social n'attribue pas une unique note à chaque citoyen chinois, ni ne détermine son rang social."
L'arrestation et la détention des Ouïghours se font de manière totalement arbitraire sans aucune transparence, ni en se basant sur un système de score objectif, à leur grand désarroi.
Quant au documentaire "ma femme a du crédit", après l'avoir regardé, je peux vous dire qu'il se perd en conjectures et rhétorique fallacieuse, sans arriver à démontrer l'existence du dit crédit social.
La Chine n'a de toute façon pas besoin du crédit social. La loi est de fait, il n'y a aucune séparation des pouvoirs, le gouvernement peut arrêter et détenir des personnes à sa guise, les libertés sont réduites à leur portion congrue, etc...le 23/11/2022 à 12:49 -
MingolitoMembre extrêmement actifTu es totalement hors sujet et a coté de la plaque comme d'habitude.
Tes références à Marx sont grotesques, Marx était un abruti fini qui ne comprenait rien à rien, ses délires n'ont jamais été appliqués réellement nulle part, parce que c'est de la pure utopie.
Dans les faits sous Mao la Chine était communiste, et c'était une économie d'état planifiée, avec que des entreprises d'état, il y avais zéro capitalisme, y compris l'agriculture, et le résultat c'est 60 millions de mort. Maintenant c'est une économie majoritairement capitaliste (avec encore quelques entreprises nationales, comme dans bien des pays que personne ne qualifie de communistes), et avec des Chinois qui sont de plus en plus riches, qui font du tourisme, et qui vont dévaliser les boutiques de luxe à Paris, et qui sont désormais en train de se demander pourquoi tant qu'à faire le pays ne deviendrait pas une démocratie, et ils sont dans la rue.le 28/11/2022 à 2:19 -
abriotdeMembre chevronnéj’espère qu'aucun autre pays ne s'en inspirera.le 27/03/2019 à 15:10