
sous peine d'une lourde amende
En mai 2016, les principales plateformes de contenus en ligne ont signé un code de conduite sur Internet, par lequel elles se sont engagées volontairement auprès de l'UE à respecter certaines prescriptions dans le but de retirer les contenus illicites d’internet. Près de deux ans après cet engagement, en mars dernier, la Commission a décidé de renforcer l'action de l'UE contre ce type de contenu, en donnant de nouvelles consignes à Google, YouTube, Facebook et Twitter. Il s'agissait entre autres, pour ces entreprises, de se doter d'outils plus efficaces et de technologies proactives pour détecter et supprimer tout contenu illicite ; s'engager dans une coopération plus étroite avec les autorités ; mais aussi aider les petites entreprises - qui n'ont pas les ressources ou l'expertise adéquates - en partageant par exemple avec elles des solutions technologiques, notamment des outils de détection automatique.
Parmi les types de contenu illicite, c'est celui à caractère terroriste qui préoccupe le plus l'UE. La Commission avait donc, pour cette question en particulier, demandé que les contenus signalés soient désormais retirés dans l'heure et non dans les 24 heures, comme pour les contenus incitant à la haine. « Le contenu à caractère terroriste en ligne représente un risque particulièrement grave pour la sécurité des Européens, et sa diffusion massive doit être traitée de toute urgence », expliquait la Commission européenne. Les entreprises du Net ont alors reçu un ultimatum de trois mois, pour faire des progrès sur la question, avant que l'UE envisage des mesures législatives.
Cependant, fin août, le Financial Times a indiqué que la Commission européenne n'est pas satisfaite des efforts volontaires faits depuis lors par les plateformes en ligne. Pour cette raison, elle prépare une loi pour forcer ces entreprises à supprimer le contenu terroriste en ligne dans un délai d'une heure après signalement par la police et les autorités compétentes, ou faire face à des amendes lourdes (pouvant aller jusqu’à 4% de leur chiffre annuel d’affaires).
Julian King, le commissaire européen chargé de la sécurité, avait alors déclaré au Financial Times que Bruxelles n’avait « pas assez progressé » en matière de retrait de contenu à caractère terroriste par les entreprises technologiques et « prendrait des mesures plus énergiques pour mieux protéger les citoyens » de l'UE. « Nous ne pouvons pas nous permettre d'être laxistes ou faire preuve de complaisance face à un phénomène aussi sombre et destructeur », a déclaré King.
Dans son discours annuel sur l'état de l'Union devant le Parlement européen, Jean-Claude Juncker a déclaré qu'une heure était une « fenêtre temporelle décisive durant laquelle le plus gros dommage a lieu ».
Jean-Claude Juncker, faisant la proposition dans son discours annuel sur l'état de l'Union
Les entreprises affirment leur position
Pour sa part, Facebook a déclaré : « Il n’y a pas de place pour le terrorisme sur Facebook et nous partageons l’objectif de la Commission européenne de le combattre, et nous pensons que ce n’est que par un effort commun entre entreprises, société civile et institutions. les résultats peuvent être atteints.
« Nous avons fait des progrès significatifs dans la recherche et la suppression rapide de la propagande terroriste et à grande échelle, mais nous savons que nous pouvons faire plus ».
Un porte-parole de YouTube a ajouté que le site « partageait le désir de la Commission européenne de réagir rapidement au contenu terroriste et de garder l'extrémisme violent hors de nos plateformes ».
Et de préciser : « C'est pourquoi nous avons beaucoup investi dans les ressources humaines, la technologie et la collaboration avec d'autres entreprises technologiques dans le cadre de ces efforts ».
Les plateformes Internet devront élaborer de nouvelles méthodes pour contrôler le contenu, même si la forme qu’elles vont prendre n’est pas encore claire. En effet, tandis que des entreprises telles que Google comptent de plus en plus sur l'apprentissage automatique pour résoudre les problèmes, elles ont également besoin de beaucoup de modérateurs humains pour détecter les contenus extrémistes.
« Nous avons besoin d'outils puissants et ciblés pour gagner cette bataille en ligne », a reconnu la commissaire à la justice, Vera Jourova.
Le projet va exiger que les 28 mettent en place la capacité d’identifier des contenus extrémistes en ligne, des sanctions et une procédure de recours.
Source : BBC
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