C’est sur cette dernière que l’on retrouve des détails à propos du ZeroPhone. Le téléphone est basé sur un ordinateur monocarte Raspberry Pi Zero couplé à une carte Arduino et un module WiFi ESP8266. Côté connectique, on retrouve un port HDMI, un port USB 2.0 complet et une borne de chargement microUSB. Il faut également compter avec la présence de sorties audio et GPIO pour les extensions matérielles. D’après Arsenijs – son créateur – le ZeroPhone devrait être « facile à utiliser, aisément modifiable et réparable, car conçu à partir de composants largement disponibles. » Toutefois, l’une des tares que le téléphone traîne est la petitesse de son écran (OLED de 1,3 × 128 × 64). En sus, il semble que ce soit un modem 2G qui supporte les fonctions téléphoniques de l’appareil. Les constructeurs évoquent néanmoins la possibilité de passer en 3G.
Le ZeroPhone c’est un ensemble de promesses : pas de verrous de constructeurs, pas d’application préchargées, pas de collecte de données à l’insu des utilisateurs. À ces dernières s’opposent de nombreux obstacles, le premier étant qu’en réalité, ce téléphone est pour le moment réservé à un public de férus en informatique. Il en faut un maximum pour créer une communauté capable de briser la seconde barrière :
l’absence d’un écosystème fourni en applications ouvertes.
Arsenijs et son équipe ont consacré Python comme langage principal pour le développement sur cette plateforme. En sus, un kit est en gestation pour accélérer les taches de développement d’applications. Les concepteurs promettent de publier toutes les spécifications permettant à chacun de se livrer à l’exercice de Do-it-Yourself. Toutefois, pas de mystères en ce qui concerne le coût de l’opération estimé à 50 $.
C’est 10 fois moins que le coût annoncé du Librem 5 – un smartphone GNU/Linux orienté sécurité et vie privée – dont le lancement est prévu pour janvier 2019. La comparaison en termes de coûts est hâtive si on occulte le fait que le Librem 5 est sur la bonne voie en ce qui concerne l’écosystème autour de la plateforme. Purism – la société qui conçoit le smartphone – est en partenariat avec une firme dénommée Matrix pour adapter un protocole d’appels décentralisés et chiffrés au Librem 5. L’équipe KDE et la fondation GNOME ont annoncé des associations avec Purism avec pour objectifs respectifs d’adapter les environnements graphiques Plasma mobile et GNOME au Librem 5. L’appareil devrait donc être capable d’exécuter des applications Qt et GTK+.
Les projets se multiplient dans le sens de donner aux partisans du libre et de l’open source le smartphone dont ils rêvent. Le cas postmarketOS, une version d’Alpine Linux destinée à remplacer Android et iOS sur des smartphones existants en est une autre illustration. Si dans le cadre de ce projet on en est encore aux stades de balbutiement, il semble que les projets ZeroPhone et Librem 5 sont plus dans le concret. 2019 pourrait bien être l’année où les supporters du libre et de l’ouvert verront définitivement le bout du tunnel.
Source : crowdsupply
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