Le RGPD contribuerait à asseoir la domination des grandes entreprises de la tech
Au détriment des plus petites, sur le marché de la publicité
Le 2018-08-24 16:27:29, par Bill Fassinou, Chroniqueur Actualités
Le bilan du RGPD depuis son entrée en vigueur officielle en mai dernier est assez hétéroclite. Une analyse faite en juin dernier a montré que l’interprétation faite de la réglementation varie fortement d’un acteur à un autre. Par exemple, certains sites offrent des options d'adhésion préalablement cochées, des options masquées que les consommateurs sont obligés de rechercher, des bannières de consentement dont les informations ne peuvent être atteintes qu’avec un clic supplémentaire et qui n’ont pas de bouton « Rejeter ».
D’autres se servent du « nuke button » qui permet à l'utilisateur de rejeter absolument tout sans même lui donner une idée de ce qu’il rejette ou accepte. Le règlement a vivement été critiqué pour son caractère vague et pour le fait qu’il soit sujet à interprétation. Un bilan encore plus récent montre que les directives du règlement contribuent à renforcer la mainmise des géants tels que Google et Facebook sur le marché de la publicité au détriment de dizaines d’entreprises plus petites.
En effet, Google, Facebook et d’autres grands du Web continuent à amasser et analyser des quantités colossales de données à travers des procédés « conformes au RGPD ». Lesquelles données pourront être exploitées par les annonceurs moyennant forte rétribution. « C'est un défi pour l’écosystème numérique. Mais si les consommateurs sont convaincus que leurs données sont protégées et qu'ils comprennent comment elles sont utilisées, et ce avec autorisation, cela devrait finalement être une bonne chose pour les clients et pour nous », a déclaré Mark Read, co-responsable de WPP, une agence de publicité.
Selon les estimations, pour chaque dollar dépensé par un annonceur, les entreprises de l'Ad Tech en reçoivent environ la moitié. Lorsqu'un internaute publie une page, plusieurs demandes d'enchères contenant des informations personnelles sont envoyées dans l'écosystème publicitaire. Ces données personnelles peuvent alors passer par plusieurs entreprises de publicité avant que l’une d’entre elles ne fasse une offre lors d'une vente aux enchères pour obtenir de l'espace sur le site Web et qu'une annonce soit chargée.
Et cette propagation des données personnelles constitue un risque de violation du RGPD. Ce risque de non-conformité implique donc que la manière dont les annonceurs et éditeurs partagent les données d’utilisateurs soit repensée. En attendant, plusieurs agences de publicité dont Kargo, Verve et Factual ont cessé toute activité publicitaire dans le secteur d'application du RGPD. « Dans un monde où nous plaçons le consommateur au premier plan, l’écosystème très coloré des sociétés n’aura que très peu de possibilités d’obtenir un consentement », a déclaré Andrew Casale, responsable d’Index Exchange.
Harry Kargman, président de Kargo déclare qu’il s’attend à ce que Facebook et Google surfent sur la vague d’incertitude créée par cette situation. Compte tenu de la base solide sur laquelle les clientèles de ces deux entreprises sont basées, elles devraient recevoir un ratio de consentement assez élevé. En outre, les gros moyens dont disposent ces entreprises leurs permettent de s’assurer en tout temps de leur conformité avec les réglementations.
Source : reuters
Et vous ?
Qu’en pensez-vous ?
Quel est l’avenir de la publicité numérique selon vous ?
Voir aussi
RGPD : Un guide pratique pour les développeurs
Un mois après l'entrée en vigueur du RGPD, personne ne respecte vraiment le règlement européen qui est interprété différemment d'un acteur à l'autre
RGPD : USA Today, un des plus importants quotidiens nationaux redirige ses lecteurs de l'UE vers un site Web dédié sans scripts de suivi ni pub
RGPD : la version européenne de USA Today pèse 500 Ko contre 5,2 Mo pour la version originale, d'après les mesures d'un webmaster
D’autres se servent du « nuke button » qui permet à l'utilisateur de rejeter absolument tout sans même lui donner une idée de ce qu’il rejette ou accepte. Le règlement a vivement été critiqué pour son caractère vague et pour le fait qu’il soit sujet à interprétation. Un bilan encore plus récent montre que les directives du règlement contribuent à renforcer la mainmise des géants tels que Google et Facebook sur le marché de la publicité au détriment de dizaines d’entreprises plus petites.
En effet, Google, Facebook et d’autres grands du Web continuent à amasser et analyser des quantités colossales de données à travers des procédés « conformes au RGPD ». Lesquelles données pourront être exploitées par les annonceurs moyennant forte rétribution. « C'est un défi pour l’écosystème numérique. Mais si les consommateurs sont convaincus que leurs données sont protégées et qu'ils comprennent comment elles sont utilisées, et ce avec autorisation, cela devrait finalement être une bonne chose pour les clients et pour nous », a déclaré Mark Read, co-responsable de WPP, une agence de publicité.
Selon les estimations, pour chaque dollar dépensé par un annonceur, les entreprises de l'Ad Tech en reçoivent environ la moitié. Lorsqu'un internaute publie une page, plusieurs demandes d'enchères contenant des informations personnelles sont envoyées dans l'écosystème publicitaire. Ces données personnelles peuvent alors passer par plusieurs entreprises de publicité avant que l’une d’entre elles ne fasse une offre lors d'une vente aux enchères pour obtenir de l'espace sur le site Web et qu'une annonce soit chargée.
Et cette propagation des données personnelles constitue un risque de violation du RGPD. Ce risque de non-conformité implique donc que la manière dont les annonceurs et éditeurs partagent les données d’utilisateurs soit repensée. En attendant, plusieurs agences de publicité dont Kargo, Verve et Factual ont cessé toute activité publicitaire dans le secteur d'application du RGPD. « Dans un monde où nous plaçons le consommateur au premier plan, l’écosystème très coloré des sociétés n’aura que très peu de possibilités d’obtenir un consentement », a déclaré Andrew Casale, responsable d’Index Exchange.
Harry Kargman, président de Kargo déclare qu’il s’attend à ce que Facebook et Google surfent sur la vague d’incertitude créée par cette situation. Compte tenu de la base solide sur laquelle les clientèles de ces deux entreprises sont basées, elles devraient recevoir un ratio de consentement assez élevé. En outre, les gros moyens dont disposent ces entreprises leurs permettent de s’assurer en tout temps de leur conformité avec les réglementations.
Source : reuters
Et vous ?
Voir aussi
-
chrtopheResponsable SystèmesTu peux publier que des trucs faux pour induire les algorithmes en erreur.
Internet n'est pas Facebook Google, on peut utiliser d'autres services.
Quand on utilise des services gratuit, c'est nous le produit. C'est le point le plus important, après on accepte ou pas. Déjà en avoir notion est un bon début, ce n'est pas clair pour beaucoup d'utilisateurs.
Les publicitaires ont exagéré, du coup il y a eu les bloqueurs de publicité. Restreint d'abord à des utilisateurs avertis, ils se sont bien répandus. Les navigateurs ont évolués pour notamment mieux contrôler la vie privée. La contrainte sur les extensions navigateurs aussi.
Les plateformes de publicités ont aussi évolué, certains site empêchent l'accès en cas de présence d'un adbclocker, d'autres mettent un avertissement plus ou moins discret. C'est le choix du service.
Limiter ce que l'on met en ligne reste la meilleure protection.
Qui lit les notification RGPD avant de faire accepter ? Personne (ou presque). Ces mêmes personnes viendront se plaindre de l'utilisation de leurs données.
On est tous responsables, l'utilisateur de par sa naïveté, les entreprises qui font de nos données un business, et nous acteurs informatiques en première ligne (pour ceux d'entre nous qui dont l’informatique est notre métier).le 16/01/2020 à 15:17 -
NeckaraInactifPour rappel, les entreprises ayant eu une autorisation de la CNIL avant la mise en application du RGPD jouissent d'un délais supplémentaires.
L'accès des données aux utilisateurs n'a pas besoin d'être automatique et peut être manuel, sur demandes via e-mail.
Le RGPD, ce n'est pas non plus la fin du monde, il ne faut pas exagérer.
C'est le coup classique des grandes entreprises qui n'aiment pas le RGPD du fait des protections apportées, qui viennent le critiquer en invoquant les petites entreprises. Tout comme quand les ayants-droits se plaignent du piratage en invoquant la perte d'argent pour les artistes, alors même que ces mêmes ayants-droits se gavent sur leur dos.le 25/08/2018 à 14:15 -
NeckaraInactifSérieusement, allez regarder ce dont vous parlez au lieu de dire n'importe quoi…
En plus, c'est pas franchement long à lire :
https://www.cnil.fr/reglement-europe...ection-donnees
Le RGPD n'empêche pas de stocker des données à caractères personnelles, mais donne un cadre légal.
C'est à dire des obligations auxquelles le fournisseur de service doit se conformer.le 04/11/2019 à 9:45 -
tanaka59InactifBonjour,Quelles mesures prenez-vous lorsque vous utilisez une application ou un service connecté à internet ?
Pour ma part je n'utilise pas ce type de site ... Tinder, Happn et consort. C'est jouer avec le diable ...
Demandez autour de vous , aux personnes ayant déjà usités de ce type de site web ... Je être méchant avec les termes mais beaucoup de "cas soc" ... Des pigeons dont les données personnelles vont grossir les rangs des brokers ...
Pour ceux qui voudraient vraiment utiliser les services genre Tinder et autre, je conseille :
> créer un compte facebook alternatif
> créer une adresse mail poubelle
> utiliser l'alias proposé par le webmail
> utiliser un numéro de mobile virtuel ou acheter une 2ème sim qui ne servira qu'a être identifié sur le site en questionLes résultats de cette enquête vous surprennent-ils ?le 15/01/2020 à 23:01 -
chrtopheResponsable SystèmesAinsi donc, ils ne respecteraient pas notre cher RGPD... J'en suis fort étonné et j'en doute fortement..
C'est là le problème et les limites. En cas de sanctions d'une entreprise américaines, c'est les accords bi-latéraux qui vont permettre une vrai sanction.
Pour les entreprises ayant des sièges sociaux en Europe, notamment en Irlande (pas besoin de les citer) c'est plus simple, c'est cette entité qui raque.
La CNIL a appliquée à google une sanction record de 50 millions d'euros. Le bénéfice de Google pour 2018 a été de 27 milliards d'euros environ pour 70 milliards de chiffre d'affaires.
Pensez vous que 50 millions d'euros, soit environ 0,18% de son bénéfice est assez coercitif pour changer son comportement ? On est loin des 2% du chiffre d'affaires.le 16/01/2020 à 12:33 -
petitoursMembre chevronnéQuelques millions d'amende pour quelques milliards de CA généré par la pub... ils en ont rien à faire du RGPD puisque l'essence même de leur activité et de vendre de l'info marketing, le service "offert" est anecdotique.
Même avec 2% de CA en amende ils s'en moqueraient toujours, leur marge est très largement supérieure à 2%.
et ils se moquent aussi du risque de "mauvaise image", les scandales Facebook montrent bien que la grande majorité des utilisateurs ne s'intéressent pas (ou ne comprennent pas) à la manipulation dont ils font l'objet.le 16/01/2020 à 13:04 -
chrtopheResponsable SystèmesQuand j'explique aux gens ce qu'implique l'utilisation de service type Dropbox, on me répond souvent à peu près "on a rien à cacher".
Les scandales ont fait prendre conscience qu'il fallait encadrer les choses.
Maintenant qu'il y a le cadre, il faut passer aux bonnes pratiques, et ça va prendre du temps.
La première pratique pour moi est de ne pas étaler sa vie privée sur Internet, donc exit facebook.le 16/01/2020 à 13:21 -
chrtopheResponsable SystèmesOui , c'est vrai.
Maintenant, en cas de contrôle, je pense que les amendes ou avertissement tiennent compte du cas de figure.le 20/01/2020 à 19:28 -
NeckaraInactifCe n'est absolument pas risqué si on ne fait pas n'importe quoi.
Il faut juste établir un EIVP en respectant le RGPD, et rendre publique les fuites de données lorsque découvertes.
Niveau sanction, comme d'habitude, on privilégie l'information à la sanction. Ce ne sera donc bien souvent que des rappels à l'ordre, sauf pour les gros abus où il y aura une réelle sanction.
Les sites qui ont décidé de fermés n'avaient peut-être pas un business modèle si "propre" que cela…le 04/11/2019 à 9:59 -
L33tigeMembre expérimentéAlors oui, mais le RGPD c'est aussi tout ce que ça soulève à coté. Prise du consentement, non stockage de données inutiles à l'usage qui en ai fait etc. Même en passant par du cloud ya toute la partie métier à changer et pour ça ya des devs au final.le 06/11/2019 à 10:05