Il y a de quoi faire penser au scandale Cambridge Analytica que le réseau social s’efforce désormais de faire oublier au plus vite. La firme d’analytique s’était appuyée sur une application de quiz pour siphonner les données personnelles de plus de 50 millions d’utilisateurs du réseau social. Dans le cas, myPersonnality on demeure dans la même configuration : application de quiz avec en sus des accusations de siphonnage et d’usage abusif des données. « Il est clair qu’ils ont partagé des informations avec des chercheurs et des entreprises disposant d’une politique insuffisante en matière de protection des données personnelles », écrit le réseau social.
En mars, Facebook a lancé un processus d’investigations sur les applications qui ont accès aux données personnelles des utilisateurs suite à l’explosion de l’affaire Cambridge Analytica. À ce propos, l’autre reproche que le réseau social formule à l’endroit des têtes derrière l’application myPersonnality est d’avoir refusé de se soumettre à sa requête d’audit, d’où sa décision.
Une décision qui frise l’abus
La décision du réseau social de bannir l’application de sa plateforme fait suite à celle de sa suspension il y a trois mois. « Lors de la suspension de l'application, j'ai demandé à Facebook d'expliquer lequel de leurs termes a été enfreint, mais jusqu'à présent, ils n'ont pas été en mesure d’apporter une réponse », note David Stilwell – le créateur de l’application.
Stilwell est d’avis que Facebook sait tout de l’application qu’il a créée en 2007 et que le réseau social a certifiée deux ans plus tard. « Facebook est depuis longtemps au courant de l'utilisation des données à des fins de recherche. En 2009, Facebook a certifié l'application comme étant conforme à leurs conditions en faisant de cette dernière l'une de leurs premières applications vérifiées. En 2011, le réseau social m'a invité à une réunion dans la Silicon Valley (et s’est occupé de mes frais de transport) pour un atelier organisé par lui précisément parce qu'il voulait que plus d'universitaires utilisent ces données », précise Stilwell.
« Il est donc étrange que Facebook dise soudainement ne pas être au courant de la recherche autour de l’application myPersonality et qu'il avance que les données ont pu être utilisées à mauvais escient », conclut-il.
À date, Facebook a suspendu 400 applications. L’initiative est louable puisqu’elle contribue à ce que la plateforme soit la plus sûre possible. Seulement, elle est de nature à créer des frustrations dans le lot des développeurs qui font l’effort d’agir dans la légalité.
Sources : Facebook, BI
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