« À l’exception des lieux où, dans les conditions qu’il précise, le règlement intérieur l’autorise expressément, l’utilisation d’un téléphone mobile par un élève est interdite dans les écoles maternelles, les écoles élémentaires et les collèges », voici ce que stipule le texte législatif qui vient interdire, sinon renforcer l'interdiction d'utiliser des smartphones à l'école. Cette mesure a été adoptée de manière définitive par le Parlement le lundi 30 juillet.
Entre de bonnes mains, les smartphones peuvent pourtant être bénéfiques pour les élèves. Ils ont en effet un intérêt pédagogique énorme si leur usage est raisonnable, et surtout s’ils sont sous le contrôle de l’enseignant. Les élèves peuvent par exemple s'en servir pour accéder rapidement à l’information ou bien prendre en photo le tableau pour gagner du temps. Mais combien d'élèves seraient assez matures pour l'utiliser dans ce sens ? Pas beaucoup, selon le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer qui, faisant l’écho d'une promesse de campagne d'Emmanuel Macron, estime que les smartphones constituent un problème pour les élèves qui tombent facilement dans l'addiction aux écrans.
Le ministre a fait valoir que cette addiction aux écrans fait des dégâts et a exprimé sa nostalgie des cours de récréation sans téléphone portable, des cours « où les enfants jouent, discutent, chahutent, où ils vivent leur vie d’enfant ». Il estime également que l'utilisation des smartphones en milieu scolaire a pour conséquence « la baisse de la lecture et des exercices physiques, le danger d’être exposé à des contenus violents et pornographiques, le cyber harcèlement et les conséquences sur le climat scolaire ».
C'est en se fondant sur ces arguments que le Parlement a voté l'interdiction des téléphones portables dans les écoles et collèges. Précisons que le texte interdit l'usage de tout objet connecté, donc pas seulement les portables, mais aussi les tablettes et montres connectées par exemple. Il y aura aussi des exceptions « pour des usages pédagogiques », laissés à l'appréciation de chaque établissement dans son règlement intérieur, ou pour les enfants handicapés.
Il peut donc y avoir des interrogations sur la manière dont sera appliquée cette loi dans les écoles. En effet, le code de l’éducation interdisait déjà l’usage du téléphone « durant toute activité d’enseignement et dans les lieux prévus par le règlement intérieur » de chaque établissement, mais cette interdiction est restée jusque-là difficile à appliquer surtout lorsque l’on sait que huit adolescents sur dix possèdent un smartphone, selon une étude du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Credoc). Même à l’école primaire, de plus en plus d’élèves sont dotés de smartphones.
En mars dernier, Jean-Michel Blanquer a expliqué que les modalités d’interdiction seront multiples selon le degré de souplesse qu'on veut adopter. Les établissements pourront par exemple choisir « d’interdire tout simplement » à l'élève de venir avec son téléphone portable sous peine de le voir confisqué. Mais une autre option, plus souple, consisterait à obliger l'élève « à enfermer le téléphone, par exemple dans un petit sac spécifique dans son cartable. »
Maintenant que le texte est adopté et qu'il doit être appliqué dès la rentrée 2018, le ministère de l'Éducation nationale compte revenir pour préciser les modalités d'interdiction des téléphones portables dans les écoles. À l'issue des débats parlementaires, Jean-Michel Blanquer a en effet assuré que le ministère va diffuser un vadémécum d’ici fin août « pour accompagner les établissements dans la mise en œuvre de cette loi ».
Source : Twitter
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Interdiction des smartphones à l'école : comment cette loi devrait-elle être appliquée ?
Le gouvernement compte fournir des conseils d'ici fin août
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Le , par Michael Guilloux
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