Lorsque vous souhaitez jouer aux jeux vidéo, vous avez le choix entre investir dans une console et payer des jeux vidéo légaux comme les éditeurs de jeux vidéo l’encouragent et vous tourner vers des solutions moins légales comme les émulateurs et des ROM de jeux vidéo (dans ce cas-ci, un programme de jeux disponible numériquement et non sur une cartouche de jeux vidéo) proposés par sites dits pirates. Dans le dernier cas de figure, les utilisateurs peuvent accéder à une pléthore de jeux récents ou qui parfois ne sont plus commercialisés par l’éditeur.
Bien que les émulateurs et les ROM disponibles sur les sites en ligne permettent aux utilisateurs de jouer à des jeux récents ou rétro sans débourser le moindre centime, cette pratique est foncièrement condamnée par les éditeurs de jeux vidéo. La semaine dernière, Nintendo of America a porté plainte contre LoveROMs.com géré par Jacob Mathias et LoveRETRO.co géré par Mathias Designs en déclarant que les deux sites auraient enfreint les droits d’auteur des marques de l’entreprise. Nous rappelons que ces deux sites proposent en téléchargement aux utilisateurs de nombreuses ROM de jeux vidéo de différents éditeurs y compris des ROM pour les jeux vidéo de Nintendo.
Bien que cette plainte ne soit pas un fait exceptionnel en soi, le fait marquant dans cette affaire est que l’entreprise demande des dommages et intérêts de 150 ;000 dollars par jeu proposé sans autorisation et jusqu’à 2 millions de dollars pour chaque violation de marque. Et vu que les deux sites auraient hébergé plus de 140 jeux et aurait fait usage de plus de 40 marques déposées, les frais de dédommagement requis par Nintendo pourraient atteindre les 100 millions de dollars.
Comme arguments soutenant cette plainte, Nintendo avance que « ;les sites LoveROMs et LoveRETRO font partie des plateformes en ligne les plus ouvertes et les plus connues pour les jeux vidéo piratés. Grâce aux sites Web LoveROMs et LoveRETRO, les défendeurs reproduisent, distribuent, exécutent publiquement et affichent un nombre impressionnant de copies non autorisées des jeux vidéo de Nintendo, le tout sans la permission de Nintendo. Cela inclut des milliers de jeux développés pour presque tous les systèmes de jeux vidéo que Nintendo a jamais produits ;».
Nintendo ajoute qu’en plus de jeux vidéo, « ;les accusés reproduisent, distribuent et publient une vaste bibliothèque des autres œuvres protégées de Nintendo sur et à travers les sites LoveROMs et LoveRETRO, y compris le logiciel BIOS propriétaire pour plusieurs systèmes de jeux vidéo de Nintendo et des milliers d’œuvres musicales et enregistrements audio. Les accusés utilisent également les marques déposées de Nintendo, y compris le logo de Nintendo et les personnages de jeux vidéo Nintendo les plus connus, pour encourager les visiteurs à télécharger et à lire des copies non autorisées des œuvres protégées de Nintendo ;».
La filiale de l’entreprise japonaise basée aux États-Unis précise dans sa plainte que « ;les défendeurs ne sont pas des joueurs occasionnels, mais plutôt des groupes sophistiqués avec une connaissance approfondie de la propriété intellectuelle de Nintendo et de l’industrie du jeu vidéo en général ;». Parmi les jeux les plus connus proposés par LoveROMs, nous avons Super Mario World, Mario Kart 64, Super Mario Bros 3, Super Mario All — Stars pour ne citer que ceux-là.
Pour ce qui concerne LoveRETRO, il propose des jeux comme Super Mario 3, plusieurs versions de Pokémon, Dragon Ball Z ainsi que des jeux pour différentes consoles.
À la suite de cette plainte, LoveRETRO a décidé de fermer son site. LoveROMs qui avait au départ supprimé tous les liens relatifs aux œuvres de Nintendo y compris les ROM et les émulateurs a fini par fermer le site jusqu’à nouvel ordre.
Toutefois, bien que cette action en justice ait déjà donné des résultats prometteurs du côté de Nintendo par la fermeture de ces deux sites, certains utilisateurs se demandent si les montants exigés par Nintendo ne reflèteraient pas plus pour l’entreprise une volonté de renflouer ses caisses que de lutter contre le piratage ;?
Source : Plainte déposée par Nintendo of America
Et vous ?
Que pensez-vous de l’action en justice de Nintendo contre ces deux sites ;?
Les montants requis par Nintendo sont-ils justifiés ;?
Ou est-ce un moyen pour renflouer la trésorerie de l’entreprise ;?
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Le , par Olivier Famien
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