
Le siège japonais de la stratégie de propriété intellectuelle prévoit d'encourager les fournisseurs de services Internet à restreindre « volontairement » l'accès à ces sites « malveillants » afin de protéger les célèbres mangas et industries d'animés.
Le rapport a nommé trois principaux sites de piratage, notamment Mangamura, Anitube et Miomio, qui sont alors les cibles principales de la mesure de blocage.
En ligne, la rumeur veut que Mangamura, l'un des sites de piratage manga les plus connus, a été fermé, car il est inaccessible depuis mardi. Le site a enregistré plus de 174 millions de visiteurs en mars, ce qui en fait le 25ème site web le plus fréquenté au Japon, selon l'outil d'analyse SimilarWeb.
Pour les créateurs de manga, les sites de piratage sont un problème crucial dans la mesure où les redevances ne sont pas payées pour le contenu qui est distribué sans le consentement des détenteurs des droits d'auteur.
La prévalence croissante du piratage d’animés a incité certains groupes de créateurs de mangas à publier des déclarations mettant en garde contre ce problème. Manga Japan, basé à Tokyo, a prétendu que l'industrie des mangas pourrait « périr éventuellement » si la situation continuait.
Le blocage de sites, une solution adaptée ?
Si Mangamura n’est plus accessible, une copie a déjà été lancée. Néanmoins, le gouvernement nippon considère cette stratégie comme une mesure temporaire jusqu'à ce que soit établie une loi pour sévir contre le piratage, interdisant notamment les sites qui regroupent des liens vers des copies illégales de mangas, de musique, de vidéos et d'autres fichiers téléchargés sur d'autres sites.
La loi actuelle sur les droits d'auteur interdit le téléchargement de copies illégales, mais les sites de partages affirment souvent qu'ils ne violent pas la loi, dans la mesure où ils ne téléchargent pas les fichiers eux-mêmes et n'ont donc pas de copies illégales sur leurs propres serveurs.
Le gouvernement veut donc chercher aussi à développer une base légale en 2019 pour restreindre l'accès aux sites web de piratage.
Les défenseurs des droits numériques sont contre cette mesure
Pour l’EFF, « Le blocage de site Web pour faire face à une violation présumée du droit d'auteur est comme couper votre main pour faire face à une coupure de papier. Bien sûr, vous ne serez plus blessé au doigt par une feuille de papier, mais vous aurez également perdu beaucoup plus que ce que vous avez gagné ».
Dans un billet, l'EFF a fait valoir que le blocage de sites Web n’est pas adaptée aux problèmes de violation du droit d'auteur. Selon l’EFF, de tels blocages peuvent être facilement contournés et violent les « principes nationaux et internationaux de la liberté d'expression ».
« Le blocage du site Web entraînerait des erreurs de réseau et des problèmes de sécurité », a fait valoir l’organisation. « Selon de nombreuses études, la meilleure réponse au problème de la contrefaçon en ligne est de proposer des alternatives légitimes et faciles, ce qui a l'avantage de ne pas pénaliser l'expression légitime comme le fait le blocage ».
Evoquant l'article 13 de la directive sur le copyright de l'Union européenne, récemment rejeté par le Parlement européen, l’EFF a rappelé que des propositions similaires ont déjà été proposées à l'échelle mondiale. Pour rappel, l'article 13 vise à instaurer le filtrage automatique des contenus mis en ligne et rend les plateformes directement responsables des violations de droits d'auteur par leurs utilisateurs.
De son côté, l'Internet Content Safety Association, une organisation sectorielle composée de fournisseurs de services Internet et d'entreprises informatiques, a déclaré mercredi que les sites de piratage devraient être réglementés par la loi plutôt que par des tactiques de blocage, qui pourraient être utilisées pour la censure d'informations telles que protestations du gouvernement.
Entre septembre et février, les trois principaux sites de piratage mentionnés par le gouvernement ont attiré plus de 938 millions de visiteurs et causé plus de 400 milliards de yens de dommages aux secteurs des mangas et des animés, selon la Content Overseas Distribution Association.
Les fournisseurs de services Internet ont déjà empêché leurs clients d'accéder à des sites Web de pornographie juvénile, décision qui a été prise en 2011.
Source : Japan Times, EFF
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