
Un « groupe de 9 » ingénieurs pour faire la loi à Mountain View ?
Entre les mois de mars et de juin de cette année, on est parti de Google aide le Pentagone à développer une IA pour analyser les vidéos capturées par drone à Google ne renouvellera pas son contrat avec le DoD dans le projet controversé Maven. À ceux qui ont manqué les multiples épisodes entre les deux mentionnés, on rappelle de façon brossée qu’il a fallu la mobilisation de plus de 3000 employés du géant technologique et d’organisations de protections des libertés sur Internet comme l’Electronic Frontier Foundation pour en arriver là.
Il n’y a pas de fumée sans feu, dit-on souvent. Alors, qu’est-ce qui a déclenché cette mobilisation qui a conduit Google à arrêter de collaborer avec le Pentagone dans le cadre de ce projet en intelligence artificielle dénommé Maven ? Réponse rapide : un groupe d’ingénieurs ou si vous préférez, le « groupe de 9. »
L’agence de presse Bloomberg rapporte en effet que plus tôt cette année, ce « groupe influent » d’ingénieurs du génie logiciel a été chargé d’implémenter un air gap – une espèce de cordon de sécurité autour de systèmes informatiques censés héberger des données sensibles. La manœuvre devait permettre à Google de passer le cap de la certification de son infrastructure informatique par le DoD et donc de se voir octroyer des contrats du genre dont on ne parle que dans des chambres noires. Seulement, pour le groupe de 9, une collaboration avec le Pentagone laissait entrevoir une utilisation de la technologie pour la guerre, ce contre quoi il a tenu à manifester son désaccord en refusant de procéder à la mise en œuvre de l’air gap. La suite, on la connaît avec l’effet boule de neige du vent de protestations.
Sans air gap, il devient difficile d’empoigner des portions du gâteau JEDI
De là à dire que le « groupe de 9 » fait la loi à Mountain View ? Ce serait peut-être un peu exagéré, mais le résultat est là : plus de projet Maven. En sus, il y a que sans air gap, le programme JEDI – un contrat de 10 milliards de dollars sur dix ans et pour lequel Google a manifesté un intérêt – s’éloigne. Bloomberg rapporte qu’Amazon et Microsoft disposent de cette certification qui fait tant défaut à Google, ce qui les place en pôle position pour se disputer des morceaux de ce gâteau.
Des membres de l’équipe dirigeante de l’entreprise comme Diane Greene – CEO de Google cloud – sont d’avis qu’elle doit continuer à collaborer avec les agences gouvernementales. « Les agences fédérales comptent parmi les plus gros investisseurs sur les solutions d’entreprise et commencent à graviter autour des services offerts sur le cloud », écrit Bloomberg pour aider à comprendre les raisons d’un tel positionnement. L’agence de presse rapporte que Google a mis une pause sur l’implémentation de l’air gap, mais la situation peut changer à tout moment le temps de trouver de nouvelles mains capables de faire le travail. Ce ne serait pas nouveau sous le ciel dans un contexte où les entreprises de la Tech sont acculées de toutes parts comme l’est Google, mais où l’on trouve certaines comme Amazon qui fournissent des solutions controversées aux forces de défense américaines.
Source : Bloomberg
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