
245 millions d’euros par an sont détournés sur internet
Les technologies de l'information connaissent de plus en plus de progrès. L'informatique s'invite dans tous les secteurs d'activité. L'internet est aujourd'hui au cœur du développement du monde entier. Et son taux de pénétration ne cesse de croître. En France par exemple, ce taux atteint déjà les 87 % et ne cesse de progresser. Toutefois, cela présente aussi un problème de sécurité des utilisateurs sur le net. Au fur et à mesure que l'internet s'installe dans nos quotidiens, il s'installe aussi dans le quotidien des personnes malintentionnées. L'internet a donné naissance à une autre forme de criminalité : la cybercriminalité. Les cybercriminels s'attaquent souvent à leurs victimes (particulier comme entreprise) pour leur soutirer de l'argent.
La cybermenace est de plus en plus grandissante en France
Selon un rapport du ministère de l'Intérieur publié mercredi dernier, la cybermenace est « de plus en plus prégnante et protéiforme ». Le rapport souligne que près de 80 % des entreprises ont constaté avoir été victimes au moins une fois d'une cyberattaque en 2017, avec des conséquences pécuniaires parfois importantes. Selon la délégation ministérielle aux industries de sécurité et à la lutte contre les cybermenaces (DMISC), « le coût estimé d'une violation de sécurité est en moyenne de plusieurs centaines de milliers d'euros pour une entreprise de taille moyenne ». Plusieurs activités illicites sont observées sur internet : le vol de données personnelles de particuliers ou d'entreprises, rançongiciels, propagande jihadiste, etc.
La France reste particulièrement touchée par ce phénomène qui touche le monde économique et tout un chacun dans la vie quotidienne. En 2017, 320 000 victimes d'escroqueries et infractions assimilées ont été enregistrées par les services de police et de gendarmerie. On observe une augmentation de 5,6 % de ces cas en moyenne par an depuis 2012. 245 millions d’euros par an sont détournés lors des ventes à distance sur internet. Le rapport indique que « les attaques informatiques ne constituent plus un simple risque conjoncturel, mais sont devenues systémiques ». La montée en puissance du phénomène peut être estimée à partir de certaines données comme la hausse de 32 % entre 2016 et 2017 des faits portés à la connaissance de la gendarmerie dans le domaine de la cybercriminalité, soit plus de 63 500.
Que fait le ministère de l'Intérieur pour lutter contre la cybermenace ?
Des actions sont menées pour lutter contre cette activité illicite. Pour lutter efficacement contre le terrorisme par exemple, le rapport recommande à la France, Allemagne et la Grande-Bretagne de s'organiser pour que les contenus terroristes mis en ligne soient retirés une heure au plus tard après leur publication. En janvier dernier, le ministre d’Etat Gérard Collomb avait également annoncé le recrutement de 800 agents dédiés à la cybersécurité. Une feuille de route sera présentée à l’été 2018, visant un plan de renforcement des actions de lutte dans ce domaine. Le ministre compte « faire de la cybersécurité une culture nationale » en France.
Ainsi, par sa présence dans les territoires, le ministère joue un rôle de sensibilisation des particuliers, des acteurs économiques et des collectivités territoriales. Un dispositif est mis en place pour accueillir, écouter, analyser et orienter les victimes d'une activité cybercriminelle vers le service idoine. Et « les services spécialisés dans la lutte contre la cybercriminalité poursuivent leur développement tant en matière d’investigation que d’analyse numérique », précise le rapport.
Le ministère ne cesse d'innover aussi pour mieux faire face à cette menace. « Le ministère innove en matière de transformation numérique et dématérialise ses processus pour mieux signaler et communiquer autour du cyber, grâce à la plateforme d’assistance aux victimes de cybermalveillance, aux équipements Néo et à la brigade numérique de la Gendarmerie, ainsi qu’aux projets Thésée et Perceval qui permettront de mieux appréhender certains phénomènes de masse relevant de la cybercriminalité ».
Thierry Delville, délégué ministériel aux industries de sécurité et à la lutte contre les cybermenaces, déclare que « le document doit contribuer à libérer la parole et nourrir la réflexion et la collaboration de tous les acteurs publics et privés face à un phénomène qui touche aujourd’hui le monde économique et tout un chacun dans la vie quotidienne ». Des actions juridiques peuvent être engagées contre les cybercriminels, mais les outils de chiffrement et d’anonymisation sur internet « soulèvent des questions techniques, juridiques et opérationnelles dans la lutte contre la criminalité et le terrorisme et rendent l’accès à la preuve numérique délicat », peut-on lire dans le rapport. Un appel en faveur des portes dérobées dans le chiffrement ?

Source : Ministère de l'Intérieur
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