Par exemple, imaginez qu'un développeur de jeu lance une publicité sur Facebook et travaille avec un canal Twitch populaire. Le développeur veut savoir laquelle de ces annonces fait un meilleur travail de présentation du jeu. Red Shell est l'outil qu'ils utilisent pour mesurer l'efficacité de chacune de ces activités afin qu'ils puissent continuer à investir dans celles qui fonctionnent le mieux et de réduire les ressources de celles qui fonctionnent moins bien.
Innervate, la société derrière Red Shell, a lancé le service il y a un an, plus précisément le 1er juin 2017. À l'époque, Red Shell était décrit comme « un outil permettant aux développeurs de comprendre exactement d'où viennent leurs clients payants sur le portail de jeux Steam PC ». Il permet également de suivre les jeux sur console.
Près d'un an s'est écoulé avant que le service analytique ne soit au centre de la polémique. En effet, depuis quelques jours déjà, plusieurs joueurs affichent leur mécontentement sur les plateformes spécialisées. Un murmure qui a vite fait de devenir un vacarme si assourdissant que plusieurs sociétés ont déjà fait part de leur intention de supprimer Red Shell.
La controverse vient du fait que plusieurs joueurs ont récemment suggéré que Red Shell faisait plus que simplement enregistrer de nouvelles installations et mettre en place des programmes de marketing social. Pour commencer, les utilisateurs se sont plaint du fait que Red Shell a créé une empreinte numérique de chaque utilisateur, y compris des informations sur ses habitudes, ses plateformes de jeu, ses interactions en ligne et peut-être plus.
Ensuite, nombreux sont les studios de jeu qui n'ont pas explicitement dit aux utilisateurs que Red Shell est désormais installé dans leurs jeux, ou s'ils l'ont fait, l’ont fait passer pour un paquet d'opt-out au lieu d'opt-in, comme requis par de nombreuses lois à travers le monde.
Dans son essence, certains joueurs associent ce comportement à celui des logiciels espions.
Réaction de Red Shell
Dans une FaQ, il est expliqué que Red Shell n’est pas un logiciel espion, bien que le logiciel partage son nom avec un « cheval de Troie vieux de 14 ans ». Quant au suivi, il est assuré aux utilisateurs que l’entreprise « suit les informations sur les appareils. Nous collectons des informations telles que le système d'exploitation, le numéro de version du navigateur, l'adresse IP (anonymisée par hachage unidirectionnel), la résolution d'écran, l'ID utilisateur du jeu et les profils de polices » et que « Red Shell ne collecte pas d’informations personnelles », uniquement des informations liées au dispositif.
« Nous ne collectons aucune information personnelle sur les joueurs. Nous ne recueillons pas de noms, de courriels ou d'adresses. Notre service dit essentiellement "cet ordinateur a cliqué sur un lien de cette vidéo YouTube et le même ordinateur a joué votre jeu «. Nous n'avons aucun intérêt à suivre les gens, seulement des ordinateurs aux fins d'attribution. Toutes les données que nous collectons sont hachées pour une couche de protection supplémentaire », peut-on lire.
De plus, l’entreprise assure qu’aucun pistage inter-jeux n’a lieu.
La documentation sous ID utilisateur souligne aux développeurs qu’il est très important que « tous les utilisateurs obtiennent un ID utilisateur unique ». Cela dépend en grande partie du développeur du jeu car Red Shell a recommandé « que vous utilisiez un identifiant d'utilisateur. Dans le passé, nous avons vu des succès avec des choses telles que les ID Steam ou les identifiants de compte spécifiques au jeu. Nous vous recommandons également de fournir cet identifiant dans un format haché s'il est considéré comme un PII par votre équipe juridique ».
La réaction de l’industrie du jeu
Malgré ces explications, certains studios ont choisi de se désolidariser de Red Shell. Zenimax Online Studios a déclaré par exemple que Red Shell avait été « ajouté par erreur » à Elder Scrolls Online (ESO) car la société avait « expérimenté un meilleur moyen de lier les publicités et le contenu web que les nouveaux joueurs voient au compte créé dans le jeu ».
Jeux qui ont utilisé Redshell qui ont enlevé ou se sont engagés à le retirer (au 16.06.2018):
- Elder Scrolls Online (a promis de le retirer)
- Conan Exiles (a promis de le retirer)
- Ylands (l’a retiré)
- Holy Potatoes! We’re in Space?! (a promis de le retirer)
- All Total War games, (a promis de le retirer)
- Warhammer: Vermintide II, (a promis de le retirer)
- Warhammer: Vermintide I, (a promis de le retirer)
- My Time At Portia, (a promis de le retirer)
- Dead by Daylight, (a promis de le retirer)
- Battlerite, (a promis de le retirer)
- AER Memories of Old, (a promis de le retirer)
- Magic the Gathering Arena (bêta fermée et n’est pas sur Steam), (a promis de le retirer)
- Secret World Legends (a promis de le retirer)
- Hunt: Showdown (a promis de le retirer)
- Escapists 2 (a promis de le retirer)
- Omensight (a promis de le retirer)
Jeux utilisant encore Redshell selon les rapports de la communauté (au 16.06.2018):
- Civilization VI,
- Kerbal Space Program,
- Guardians of Ember,
- The Onion Knights,
- Realm Grinder,
- Heroine Anthem Zero,
- Warhammer 40k Eternal Crusade,
- Krosmaga
- Eternal Card Game
- Sniper Ghost Warrior 3
- Astro Boy: Edge of Time
- Ballistic Overkill
- Cabals: Card Blitz
- CityBattle | Virtual Earth
- Desolate
- Doodle God
- Doodle God Blitz
- Dungeon Rushers
- Labyrinth
- My Free Farm 2
- NosTale
- RockShot
- Shadowverse
- SOS & SOS Classic
- SoulWorker
- Stonies
- Tales from Candlekeep: Tomb of Annihilation
- War Robots
- Survived By
- Injustice 2
- The Wild Eight
- Yoku's Island Express
- Raging Justice
- Warriors: Rise to Glory!
- Trailmakers
- Clone Drone in the Danger Zone
- Vaporum
- Robothorium
- League of Pirates
- Doodle God: Genesis Secrets
Sources : RedShell, ESO
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