
L’invitation avait été lancée en plein cœur du scandale Cambridge Analytica, du nom de cette entreprise spécialisée dans l’influence politique dont un sous-traitant a aspiré les données personnelles de 87 millions d’utilisateurs de Facebook. Mark Zuckerberg, qui a témoigné pendant dix heures devant les élus américains le mois dernier, avait dans un premier temps proposé que ce soit le vice-président chargé des affaires publiques du groupe californien, Joel Kaplan, qui se présente devant les élus européens.
« La Conférence des présidents a convenu que Mark Zuckerberg devrait venir clarifier les questions liées à l'utilisation des données personnelles lors d'une réunion avec les représentants du Parlement européen », a écrit Antonio Tajani, président du Parlement européen, sur Twitter. « Nos citoyens méritent une explication complète et détaillée, je salue la décision de Mark Zuckerberg de se rendre en personne face aux représentants de 500 millions d’Européens ».
Et de continuer en disant que « Le PDG et fondateur de Facebook a accepté notre invitation et sera à Bruxelles aussi vite que possible, probablement la semaine prochaine, afin de rencontrer les dirigeants des groupes politiques au Parlement ainsi que le président et le rapporteur de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE).
« En outre, la Conférence des présidents a décidé d’organiser une audition avec Facebook et d’autres parties concernées. Cette audition va fournir aux membres du comité LIBE, ainsi que d’autres membres des comités pertinents, une opportunité pour mener une analyse profonde des aspects relatifs à la vie privée. Une emphase particulière sera mise sur l’impact potentiel sur les processus électoraux en Europe.
« La priorité du Parlement est de s’assurer du fonctionnement convenable du marché numérique, avec un haut niveau de protection pour les données personnelles, des règles effectives sur le copyright et la protection des droits des consommateurs. Les géants du Web doivent être tenus pour responsable du contenu qu’ils publient, ce qui inclut aussi bien les désinformations que les contenus illégaux ».
Cette rencontre se tiendra à huis clos au cours d’une « conférence des présidents », qui a lieu traditionnellement le jeudi, a précisé une source au Parlement. Le président du groupe libéral (Alde), Guy Verhofstadt, a d’ores et déjà annoncé qu’il allait boycotter la rencontre si elle se tenait effectivement à huis clos. « Je n'assisterai pas à la réunion avec monsieur Zuckerberg si elle se tient à huis clos. Il doit s’agir d’une audience publique - pourquoi pas un Facebook Live ? Je regrette vivement que le groupe @EPPGroup ait été complice de l'extrême droite pour tout garder à huis clos.», a tweeté l’ancien Premier ministre belge.
L’Elysée a annoncé dans la foulée que le président français Emmanuel Macron recevrait Mark Zuckerberg, ainsi qu’une cinquantaine de dirigeants de grandes entreprises du numérique, à Paris le mercredi 23 mai, ce qui laisse penser que la venue de l’Américain à Bruxelles pourrait avoir lieu le lendemain. Le patron de Facebook sera reçu par Emmanuel Macron entre autres aux côtés de Satya Nadella (son homologue chez Microsoft), Brian Krzanich (le patron d’Intel) et Virginia Rometty (PDG d’IBM).
Sa venue en Europe aura lieu quelques jours seulement avant l’entrée en vigueur, le 25 mai, du règlement européen sur la protection des données (RGPD)
Source : Twitter (Antonio Tajani, Guy Verhofstadt)
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