C’est Ime Archibong, VP of Product Partnerships de Facebook, qui a pris la parole dans un billet de blog :
« Comme l'a expliqué Mark, Facebook étudiera toutes les applications ayant eu accès à de grandes quantités d'informations avant que ne soit appliquée la modification des règles de notre plateforme en 2014, ce qui réduira considérablement l'accès aux applications de données. Il a également précisé que, s’il arrive que nous soyons indécis face à des applications individuelles, alors nous allons effectuer des audits - et toute application qui a refusé ou échoué à un audit serait interdite sur Facebook.
« Le processus d'enquête comporte deux phases. Tout d'abord, un examen complet pour identifier chaque application qui a eu accès à cette quantité de données Facebook. Ensuite, lorsque nous sommes indécis, nous menons des entretiens, faisons des demandes d'informations - une série de questions détaillées sur l'application et les données auxquelles elle a accès - et effectuons des audits pouvant inclure des inspections sur site.
« Nous avons de grandes équipes d'experts internes et externes qui travaillent dur pour étudier ces applications le plus rapidement possible. À ce jour, des milliers d'applications ont fait l'objet d'une enquête et environ 200 ont été suspendues - dans l'attente d'une enquête approfondie sur leur utilisation abusive des données. Lorsque nous trouvons des preuves que ces applications ou d'autres applications ont mal utilisé les données, nous les interdisons et en informons les utilisateurs sur une page dédiée. Cette dernière va permettre aux internautes de savoir si eux ou leurs amis ont installé une application qui a mal utilisé les données avant 2015 - tout comme nous l'avons fait pour Cambridge Analytica ».
Le test myPersonality figure parmi les applications suspendues.
Il faut préciser que le fait que Facebook a suspendu 200 applications ne signifie pas qu’il existe autant de scénarios de type Cambridge Analytica. De plus, il est possible que le nombre d’applications suspendues augmente. D’ailleurs, un porte-parole de l'entreprise a déclaré que Facebook en est encore au début de son processus d'audit. Cela signifie que Facebook prévoit d'enquêter sur des milliers d'autres applications, en plus des milliers que l'entreprise a déjà examinées.
Facebook partage des données utilisateur avec des applications depuis des années. C'est l'une des principales façons dont Facebook a grandi, surtout à ses débuts. Le problème avec cette vérification est que peu importe ce que Facebook trouve, il sera trop tard. Facebook peut interdire les acteurs malveillants, mais une fois que les données quittent les serveurs de Facebook, l'entreprise ne peut pas faire grand-chose pour les récupérer.
La même chose vaut pour la confiance des utilisateurs. Si Facebook trouve un tas d'autres scénarios de type Cambridge-Analytica qui auront eu lieu au cours de ces dernières années, il sera difficile de convaincre qui que ce soit que Facebook peut prendre en charge la protection de la vie privée des utilisateurs.
Parmi les applications qui ont été suspendues figure un quiz intitulé myPersonality. Celui-ci a été suspendu par Facebook le 7 avril au motif que le programme a peut-être violé le règlement de Facebook dans la façon de décrire comment les données sont partagées. Or, selon son enquête, les informations d’environ 3 millions de membres ont été exposées publiquement.
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Source : Facebook
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