
Suite à ces révélations, plusieurs personnalités ont appelé les utilisateurs de Facebook à supprimer leur compte et déserter la plateforme, notamment Brian Acton, l’un des fondateurs de Whatsapp, l’application de messagerie rachetée par Facebook. Pour Edward Snowden, Facebook est plus qu’un réseau social, c’est une véritable société de surveillance.
Hier finalement, Mark Zuckerberg a décidé de briser son silence concernant la collecte illicite de données. Le PDG a reconnu avoir commis des erreurs et a annoncé de nouvelles mesures pour éviter d’autres abus.
Alors que le PDG de Facebook tente tant bien que mal de limiter les dégâts, la campagne #DeleteFacebook bat son plein sur les autres réseaux sociaux, notamment sur Twitter où le hashtag est apparu plus de plus 10 000 fois hier en deux heures seulement, selon le service d’analytics ExportTweet. En mardi, il a été mentionné 40 !
Bien évidemment, le hashtag a été popularisé par des profils notoires et vérifiés sur Twitter, à l’image de Cher qui a informé qu’elle a dû supprimer son compte Facebook, une décision difficile pour elle, mais nécessaire, car « elle aime les États-Unis ».
Brian Acton pour sa part a dit dans un tweet adressé à ses dizaines de milliers d’abonnés qu’il est grand temps de quitter Facebook.
Mais qu’en est-il des gens qui ne sont pas des milliardaires ou des célébrités ? Les gens qui ne vont sur Facebook que pour rester en contact avec certains membres proches de la famille, des amis ou pour des opportunités professionnelles ? Et bien pour certains, la décision n’a pas été difficile, comme le montrent ces déclarations :
Richard H. Perry
Cinéaste à Los Angeles
Richard H. Perry, cinéaste à Los Angeles, a supprimé son compte Facebook cette semaine
Pendant longtemps maintenant, M. Perry a voulu quitter Facebook.
Il n’a jamais été confortable de savoir que le réseau social avait accès à l’essentiel de ses informations personnelles. Durant les mois qui ont précédé l'élection présidentielle américaine en 2016, il a observé Facebook se transformer en ce qu’il a appelé « une plateforme à ordures pleine de pubs et d’articles bizarres repostés, en plus des gens que vous aimez qui se révèlent comme étant racistes. »
Mais Facebook n’a pas été toujours mauvais, c’est là que M. Perry a toujours fait la promotion de ses films, où il a publié des annonces pour trouver de l’aide sur le plateau de tournage, et où il a communiqué avec les collègues et un « grand nombre » d’amis et de membre proches de la famille.
Jusqu’à ce que le scandale Cambridge Analytica est apparu.
« J’ai soupçonné que ce genre de trucs continuait, mais ça a été la première fois que ça a été clairement exposé, » dit-il. « Ça semble si malicieux, et Facebook apparait comme étant complice du bas jusqu’au haut, c’est comme s’ils s’en foutent de leurs utilisateurs. »
M. Perry, 39 ans, a décidé donc de supprimer son profil et compte passer à Twitter et Instagram.
« Ça a été une décision facile, » dit-il. « Ça ne sera pas la fin du monde. »
Dan Clark
Un ancien combattant de la marine de guerre
M. Clark a créé deux comptes Facebook, un pour chatter avec des amis et un autre compte séparé pour les membres de sa famille. Cette semaine, il a supprimé les deux comptes.
« Facebook a été la principale plateforme que j’ai utilisée pour rester en contact avec eux, et ça a été une décision difficile de quitter, » dit-il. « Mais vous devez défendre quelque chose, alors j’ai mis mon pied à terre et j’ai dit ça suffit. »
M. Clark, 57 ans, a dit qu’il a déjà été en colère contre Facebook après que certaines de ses publications, qui présentent des points de vue conservateurs, ont été censurées. Il n’a pas aussi supporté l’idée que ses informations personnelles étaient vendues ou partagées avec des tiers sans préavis.
Avant de quitter le réseau social, M. Clark a publié un post pour demander à ses amis de lui envoyer leurs numéros de téléphone. Plus de 100 personnes ont répondu à l’appel en trois jours.
« Il existe aujourd’hui plusieurs façons pour rester en contact : téléphones, email, messagerie, Gab, qui est un réseau social qui ne censure rien, » dit-il. « Facebook est plus obsolète que certains ne le pensent. »
Alexandra Kleeman
Rédactrice
Alexandra Kleeman, dans son appartement à Staten Island, a dit qu'elle est paniquée par l'idée que ses données soient utilisées à des fins qui vont à l'encontre de sa volonté
Après avoir vu un post sur Facebook informant que le Pape François soutient la candidature de Donald Trump, Alexandra Kleeman a connu pour la première fois une fake news et a littéralement changé la façon avec laquelle elle perçoit Facebook.
« Ça a changé le sentiment psychologique et émotionnel de la plateforme pour moi, » dit-elle. « Je ne me sentais plus bien lorsque je me connectais. »
Le scandale de Cambridge Analytica l’a poussé à supprimer l’application de Facebook de son téléphone. « Je ne vais pas leur donner mes clics d’engagement », a dit la femme de 32 ans. Mais elle a décidé néanmoins de garder la fonction de chat ouverte pour des raisons professionnelles et va continuer à utiliser Instagram.
Elle n’a pas de problème si certaines données personnelles sont rendues publiques, elle avait un blog elle-même. « Mais l’idée que mes données sont utilisées à des fins qui vont à l’encontre de ma volonté, ça me fait peur. »
Source : The New York Times
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