À la suite de Petya, plusieurs autres ransomwares de grande envergure ont fait surface. Nous avons notamment WannaCry, un ransomware autorépliquant, qui a fait grand bruit dans le monde en mai 2017 après avoir infecté plus de 300 ;000 ordinateurs dans plus de 150 pays. Ce logiciel malveillant s’est répandu dans le monde en utilisant la faille de sécurité EternalBlue exploitée à l’origine par la NSA et volée par le groupe de pirates Shadow Brokers.
Dans le même mois où est apparu WannaCry, des pirates ont également tiré profit de la faille EternalBlue pour infiltrer un grand nombre d’ordinateurs et utilisé DoublePulsar pour installer un logiciel malveillant baptisé Adylkuzz pour le minage de cryptomonnaies. Selon les informations recueillies par les chercheurs, cette dernière attaque aurait touché beaucoup plus de victimes que celle menée avec WannaCry.
Toujours dans la même année 2017, des pirates ont à nouveau utilisé les outils d’espionnage dérobés à la NSA par le groupe de pirates The Shadow Brokers pour mettre en ligne un ransomware considéré dans les premières heures de son apparition comme ayant des traits communs avec le ransomware Petya. Mais après une analyse plus soignée, Kaspersky a annoncé qu’il s’agissait d’un nouveau ransomware qu’il a nommé NotPetya pour faire le distinguo d’avec le rançongiciel Petya apparu en mars 2016. Selon l’entreprise de sécurité russe, ce malware serait simplement un wiper déguisé qui efface les données des utilisateurs sans possibilité de les restaurer, même après paiement. Après que les premières victimes ont été détectées en Ukraine, ce malware s’est propagé à l’ensemble de l’Europe et des États-Unis en faisant au passage de nombreuses victimes aussi bien dans les rangs des particuliers que des entreprises.
En dehors de ces attaques informatiques qui ont secoué le monde entier, nous en avons d’autres actions moins violentes menées par des acteurs malveillants et qui sont aussi perturbatrices. Lors des élections présidentielles américaines de 2016 par exemple, des pirates informatiques se sont invités dans cet évènement américain pour influencer les résultats des élections. Ces actions ont beaucoup pesé dans la vie des Américains. Mais à côté de toutes ces attaques informatiques qui représentent des dangers pour les gouvernements, nous avons également la montée du terrorisme et bien d’autres menaces qui pourraient perturber la stabilité des gouvernements.
À la lumière de tous ces dangers, la chaine de télévision américaine CNBC a accordé une interview au ministre allemand de la Défense, Ursula von der Leyen, afin d’avoir une idée sur ce qui pourrait constituer pour l’Allemagne la « ;plus grande menace pour la stabilité mondiale ;». Interrogée sur ce sujet, la ministre de la Défense a déclaré ceci : « ;Je pense que ce sont les cybermenaces parce que vous pouvez imaginer des adversaires et même Daech (le groupe terroriste), ils utilisent le cyberdomaine pour se battre contre nous ;. » Selon la ministre, « ;Cette décennie sera la décennie de l’amélioration de la cybersécurité et de la régulation de l’information. ;»
Ursula Von der Leyen, ministre de la Défense allemande
Les gouvernements ayant pris conscience du fait que les menaces pour leur stabilité ne viendront plus forcément des personnes qui s’exposeront physiquement dans les rues pour commettre des forfaits ont depuis longtemps commencé à accentuer leurs outils de cybersécurité.
Le Canada par exemple, a lancé depuis plusieurs années, une opération pour doter son agence du renseignement SEC (Communications Security Establishment Canada) de capacités plus offensives et défensives en matière de cybersécurité. Les États-Unis également ne sont pas en reste et ont depuis des années commencé à mettre en place une force de cyber mission composée de milliers de personnes (militaires, civils, agences de gouvernements, etc.) afin de faire face aux menaces informatiques de divers genres. La France pour sa part a élaboré un plan d’action qui a permis déjà de recruter 3000 cybersoldats formés aux techniques d’attaque et de défense informatiques. À la fin du mois dernier, la ministre des Armées françaises, Florence Parly a déclaré que ce nombre allait passer à 4000 d’ici 2025. Chaque pays affute donc ses armes pour ne pas faire les frais des personnes malveillantes dans le cyberespace.
Mais en dehors de ces cybermenaces, d’autres dangers ne pourraient-ils pas menacer à un degré plus élevé la stabilité des gouvernements ;?
Source : CNBC
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