
À bien des égards, l’information constitue une richesse précieuse dans notre siècle numérique. Et pour cause, d’un côté les utilisateurs gardent jalousement leurs données personnelles tandis que de l’autre côté, les personnes malveillantes font mains et pieds pour y avoir accès.
Le mercredi dernier, les médias se sont fait le relais des informations provenant de mails piratés appartenant à Colin Powell, le général quatre étoiles et ancien secrétaire d’État américain sous trois présidents.
Dans l’un des mails piratés, l’ancien secrétaire d’État américain traite ouvertement Donald Trump, le candidat républicain engagé dans la course à la maison blanche, de « honte nationale » et de « paria international ». Dans le même mail, l’ex-Secrétaire d’État américain affirme que Doanld Trump « est en train de s’autodétruire, il n’est donc pas nécessaire pour les démocrates de l’attaquer ».
En parcourant l’ensemble des informations contenues dans ces emails, l’on note qu’il n’y a pas que Donald Trump sur lequel Powell tire à boulets rouges. En effet, dans un autre mail, Powell qualifie Hillary Clinton, le candidat démocrate à la maison blanche, « d’avide » et ayant « une ambition débridée ».
Bien évidemment, en recevant ces informations, certaines personnes pourraient pencher dans un camp comme dans l’autre ou simplement ne plus faire confiance à la classe politique américaine. Aussi, nombreux sont ceux qui se demandent si ces fuites n’ont pas d’autres buts que d’informer.
Il faut noter que ce n’est pas la première fois que dans cette course à la maison blanche des cas de piratage soient mentionnés. En juin dernier, le Democratic National Committee (DNC), l’organe de gouvernance du parti des démocrates, a rapporté avoir été victime d’intrusions sur son réseau pendant près d’un an.
Le lendemain de cette annonce, un hacker nommé Gucciffer 2.0 a commencé à poster sur la toile des documents appartenant au DNC. Et pour couronner le tout, en juillet dernier, Wikileaks publia plus de 19 000 emails et plus de 8 000 pièces jointes appartenant au DNC.
Plusieurs experts s’accordent à croire que Guccifer 2.0 serait en fait un groupe russe, en raison du malware qui a été utilisé par ce dernier. En effet, ce même malware aurait été déjà relié à deux groupes de pirates russes nommés Cozy Bear et Fancy Bear.
Toutefois, Guccifer 2.0 a nié en bloc ces accusations à l’endroit de la Russie prétendant qu’il est Romain et qu’il a utilisé un cheval de Troie et exploité une faille zero-day pour infecter les serveurs Windows appartenant au DNC. En outre, il soutient qu’il n’a aucune sympathie pour un des deux camps engagés dans la course à la maison blanche, mais que son action a pour but de révéler la vérité afin d’être perçu comme un héros.
En dépit des actions mises en œuvre par Guccifer 2.0 afin de détourner les regards loin de la Russie dans cette affaire, les agences du renseignement américain auraient confié à la maison blanche qu’ils ont « une grande assurance » que le vol des documents du DNC a été orchestré par le gouvernement russe. Ce qui reste incertain pour les agences américaines, ce sont les motivations de ce piratage.
Mais en ce qui concerne l’affaire de piratage des mails de Collin Powell, peu importe la personne en dessous de ce forfait, la première évidence est que ces emails peignent une mauvaise image des deux candidats, mais surtout Donald Trump. Ce qui n’est pas fait pour que les électeurs leur accordent davantage de crédit.
Source : Reuters
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