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Uber aurait enregistré des pertes s'élevant à 4,5 milliards USD en 2017,

La majeure partie de ses revenus servirait à payer ses chauffeurs

Le 2018-02-15 07:47:16, par Christian Olivier, Expert éminent sénior
Énième coup dur pour Uber. L’entreprise technologique américaine spécialisée dans la réservation de voitures avec chauffeurs commence l’année 2018 comme elle a terminé la précédente : dans le cambouis (comme on dit).


Sur l’année 2017, Uber aurait enregistré des pertes colossales s’élevant à 4,5 milliards USD. Ce déficit est largement supérieur aux 2,8 milliards USD de perte relevés en 2016 : près de 2 milliards USD de plus.

Sur la base des données fournies par le site The Information et confirmées à l’AFP par Uber, le chiffre d’affaires « ;net ;» du groupe qui est obtenu après la déduction de frais tels que les rémunérations des chauffeurs ou les ristournes accordées aux clients s’élèverait à environ 2,22 milliards USD au dernier trimestre de 2017. Cela représente une hausse d’environ 60 % par rapport aux 1,38 milliard USD relevés pendant la même période de 2016.

Par ailleurs, l’entreprise de Dara Khosrowshahi aurait enregistré une perte nette de 1,1 milliard USD pour le quatrième trimestre 2017, contre 1,46 milliard USD de perte au troisième trimestre. Le chiffre d’affaires « ;brut ;» d’Uber serait de 11 milliards USD pour le dernier trimestre de 2017, contre 6,9 milliards USD en 2016.

Les montants alloués pour la rémunération des chauffeurs et les ristournes concédées à la clientèle ont englouti plus de 80 % des revenus bruts du groupe au dernier trimestre, une raison qui pourrait expliquer le fort intérêt d’Uber pour les technologies liées aux véhicules autonomes.


Il faut souligner le fait qu’Uber n’est pas cotée en Bourse, mais que le groupe projette de devenir une entité publique à l’horizon 2019. En tant que société privée, elle n’a pas pour habitude de fournir des résultats financiers complets. Cependant, elle confirme parfois les chiffres annoncés par les médias, des données qui sont à relativiser puisque certains analystes pointent du doigt les méthodes comptables de l’entreprise.

L’entreprise Uber a récemment signé un accord amiable avec la société Waymo, mettant ainsi fin à l’action judiciaire lancée par cette dernière à son encontre après quatre jours d’audience. Selon une source proche du dossier, Uber aurait consenti à verser près de 245 millions USD à la filiale d’Alphabet spécialisée dans les véhicules sans chauffeur et promis de ne pas utiliser les technologies que Waymo l’accusait de lui avoir dérobées.

Source : The Information

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  Discussion forum
51 commentaires
  • Uther
    Expert éminent sénior
    Envoyé par Christian Olivier

    Les montants alloués pour la rémunération des chauffeurs et les ristournes concédées à la clientèle ont englouti plus de 80 % des revenus bruts du groupe au dernier trimestre, une raison qui pourrait expliquer le fort intérêt d’Uber pour les technologies liées aux véhicules autonomes.
    Sans blague, une société de VTC dont le cœur du métier est de fournir un véhicule avec chauffeur, dépense la majorité de ses revenus pour payer les chauffeur qui fournissent le véhicule ? Encore heureux !
    Je suis même plutôt surpris que ça ne soit pas 90% ou plus, mais les avocats fiscalistes doivent couter cher .
  • CoderInTheDark
    Membre émérite
    Et vous imaginez le résultat si ils payaient leurs employés et surtout les chauffeurs à un salaire décent.

    A mon avis, ce ne sont pas les avocats fiscalistes, qui doivent leur coûter cher.
    Mais les avocats tout court, avec tous les procès qu'ils trainent et les amendes qu'ils ont dû payer
  • MiaowZedong
    Membre extrêmement actif
    En même temps, une entreprise qui vend à perte pour monopoliser le marché fait des pertes, il n'y a rien d'étonnant.

    S'il y a quelque chose d'étonnant, c'est qu'investisseurs, banquiers et regulateurs continuent de laisser Uber rouler...
  • Bubu017
    Membre éprouvé
    Le conducteur reste un humain avec ses failles. Il suffit d'oublier de regarder une seule fois pour qu'un drame ait lieu. Je ne dis pas que les conducteurs sont des saints (bien au contraire) et que c'est au piéton de prendre toute la responsabilité. Mais quand sa vie est en jeu, même si on est 100% prioritaire et qu'on a 100% raison, on s'arrête et regarde quand même avant de traverser.
    Pour revenir sur la poussette, combine de mère et père j'ai pu voir avancer la poussette sur la route pour dire : je passe. Mais merde il y a un bébé dedans cette poussette.
  • AstOz
    Membre averti
    Envoyé par fredoche
    Pour moi qui suit piéton par choix et conviction, c'est du vécu les situations dangereuses où je risque mon intégrité physique.
    "Les piétons sont plutôt respectés", ça non pas en France. Tout comme les priorités, mettre son clignotant, les feux oranges, les lignes blanches, les voies cyclables, les sens interdits, les autres usagers de la route ... la liste est interminable
    C'est vraiment quelque chose dont on se rend compte quand on est piétons quotidiennement, les automobilistes ont tendance à se lâcher sur la route car ils se sentent en sécurité, sans même réfléchir aux dégâts que pourraient engendrer leurs voitures à l'environnement.
    Personnellement, ma hantise ce sont les ronds points et les carrefours, le clignotant est régulièrement zappé, même si je n'ai jamais eu d'accidents, je pourrais pas compter le nombre de fois où j'ai du m'arrêter au milieu d'un passage piéton pour laisser passer une voiture.

    Autre exemple plus concret, la manie des gens à bourriner tout à 50km/h non stop, j'espère que les voitures autonomes auront une meilleure appréciation de la sécurité.
    Car ralentir à un croisement permet de gérer les divers évènements qui pourraient surgir y compris un enfant qui débarque de nul part.
  • fredoche
    Membre extrêmement actif
    Envoyé par AstOz


    Autre exemple plus concret, la manie des gens à bourriner tout à 50km/h non stop, j'espère que les voitures autonomes auront une meilleure appréciation de la sécurité.
    Car ralentir à un croisement permet de gérer les divers évènements qui pourraient surgir y compris un enfant qui débarque de nul part.
    50 km/h c'est déjà pour beaucoup 60 km/h minimum au compteur, et bien plus pour certains, sans complexe puisque aucun contrôle de vitesse.

    C'est quoi une vie contre l'usure des plaquettes de frein et le plaisir de retrouver bobonne 3 secondes plus tôt ? Rien...

    Quand mes deux ainés étaient en primaire, je les menais à une école dont le parking était séparé par une nationale très roulante. Donc évidemment limitation à 50 km/h à ce lieu.

    Tu pouvais te planter devant le passage piéton et regarder les français passer, voitures comme camions. Pourtant passage signalé, prudence pour nos enfants, école, tout le tralala. Tu peux faire le même exercice à peu près partout, si tu ne t'engages pas, tu peux compter 5 ou 6 bagnoles avant qu'une personne intelligente te laisse passer.

    Par contre les routiers étrangers s'arrêtaient, tous quasiment, et même de très loin.

    Si le garde champêtre faisait le passage, rien que le fait de voir le képi et le gilet jaune, ça changeait du tout au tout.

    Pour les français il faudrait un flic avec chaque conducteur.

    Bien sur je généralise, mais regardez vous conduire ceux qui lisent ce message la prochaine fois que vous prenez le volant, et regardez vos concitoyens, c'est consternant.
  • Envoyé par halaster08

    Attention je dis pas que tout les automobilistes sont des saints non plus, mais j'ai vraiment l'impression que tu exagères.
    Le problème, à mon sens, n'est pas le taux de cons d'un côté ou de l'autre, le problème est que culturellement en France, la voiture est prioritaire sur le piéton/cycliste. C'est logique, puisque c'est la plus forte, mais ce n'est pas normal de laisser la situation en l'état. Même sur les passages piétons, la voiture est de fait prioritaire. Le piéton doit attendre bien gentillement qu'on le laisse passer. Théoriquement, c'est bien le piéton qui est prioritaire, mais dans la réalité, un tiers des piétons tués en ville est tué sur un passage piéton (d'après wikipédia). Fredoche l'a souligné, dans d'autres pays, ça ne se passe pas comme ça : avant un passage piéton, c'est le conducteur qui regarde s'il y a des piétons et s'il doit s'arrêter. Pas l'inverse. Et ce qui est complètement fou, c'est que les Français trouvent ça inimaginable.
  • DevTroglodyte
    Membre extrêmement actif
    Envoyé par Conan Lord
    Et ce qui est complètement fou, c'est que les Français trouvent ça inimaginable.
    Et ce qui est encore plus fou, c'est que c'est pourtant bien précisé dans les leçons de code de la route, de conduite, et pour le permis de conduire. Enfin, en théorie...
  • Grogro
    Membre extrêmement actif
    Envoyé par fredoche
    Elle m'échappe encore plus parce qu'en France le piéton est une quantité négligeable pour le conducteur. Et c'est vraiment un problème culturel, car à l'étranger, n'importe où, on voit bien que c'est aux conducteurs de faire attention aux personnes vulnérables : enfants ou adultes, piétons et cyclistes.

    Mes 3 enfants, qui ont tous passé le permis piéton, ont appris à se méfier comme de la peste des voitures et donc de leurs conducteurs (ou conductrices).
    Quand je suis en Belgique, les gens ne regardent même pas en traversant la rue.
    Pas partout en France : en Alsace, le piéton et le cycliste sont roi et les automobilistes font (globalement) attention et s'arrêtent pour laisser passer le piéton. A tel point que c'est souvent le piéton ou le cycliste qui sont dangereux pour eux-mêmes (moi inclus).
  • el_slapper
    Expert éminent sénior
    Envoyé par olivierBrest
    Etonnant de perdre de l'argent, ils n'ont pas de charges, juste à payer les chauffeurs, les serveurs de l'application...
    Non, pas étonnant. Le marché du taxi dérégulé est un des plus faciles pour un nouvel entrant. Ce qui tire les prix vers le bas, inexorablement. C'est pourquoi, partout dans le monde, les chauffeurs de taxi se sont mis en syndicats, et ont obtenu des pouvoirs publics une régulation de leur activité. Le modèle économique de Uber semblait plein de bon sens : ignorer les règles pour offrir un service moins cher, et s'emparer du marché. Sauf que ça oubliait le détail ci-dessus. Comme, de facto, leur activité est du taxi dérégulé, eh bien ils perdent de l'argent parceque ce marché ne permet pas d'en gagner.

    Après, leur calcul, c'est aussi d'être présent sur le marché quand arriveront les voitures autonomes. Reste à savoir si ça marchera. Difficile à prévoir. Ils ont deux risques :
    1. Est-ce que les voitures autonomes rempliront toutes leurs promesses pour un cout acceptable?
    2. Est-ce que les grandes métropoles ne seront pas engorgées de bouchons de manière fatales par l'arrivée de ces nouveaux véhicules? (risque qui n'existe pas dans les petites villes, mais ce n'est pas le marché qu'ils ont ciblé).


    En attendant, ils ont levé environ 50 Milliard de dollars de capitaux, donc ils ont encore quelques années devant eux.