
Grâce à l’entrainement qu’il a reçu, ce logiciel serait en mesure de détecter automatiquement les contenus à caractère terroriste, notamment ceux dont le groupe État islamique fait la promotion. Il pourrait également faciliter les opérations de modération en permettant aux petites entreprises qui n’ont pas forcément les moyens des géants de l’industrie comme Facebook ou Google de lutter plus efficacement contre la prolifération des contenus extrémistes sur leurs sites.
Le gouvernement britannique aurait dépensé environ 600 000 livres (près de 673 500 euros) pour la création de cet outil et c’est ASI Data Science, une société d’intelligence artificielle basée à Londres, qui l’a conçue. D’après ASI, ce logiciel serait capable de détecter 94 % des contenus vidéo diffusés par l’État islamique. La société a également indiqué qu’en général 0,005 % des résultats affichés par son logiciel se rapportaient à des faux positifs.
La secrétaire d'État à l'Intérieur, Amber Rudd, qui est actuellement en visite aux États-Unis pour rencontrer des entreprises technologiques et discuter avec elles des efforts à consentir pour lutter plus efficacement contre la prolifération de l’extrémisme en ligne a déclaré à la BBC qu’elle n’excluait pas de contraindre légalement les entreprises technologiques à utiliser cet outil dans le futur. Elle a insisté sur le fait que cet outil a été conçu afin de montrer que les demandes de son gouvernement en matière de répression des activités extrémistes en ligne n’étaient pas déraisonnables.
« La technologie est là. Il y a des outils qui peuvent faire exactement ce que nous demandons. Pour les petites entreprises, ça pourrait être idéal », a-t-elle confié avant d’ajouter : « je reste convaincu que la meilleure façon de prendre des mesures concrètes et d’obtenir les meilleurs résultats passe par la mise en place d’un forum dirigé par l’industrie comme celui auquel nous assistons actuellement. »
Le Forum mondial sur la lutte contre le terrorisme auquel La secrétaire d'État à l'Intérieur fait allusion a été lancé l’année dernière. Il rassemble plusieurs gouvernements, États-Unis et Royaume-Uni inclus, ainsi que de grandes entreprises d’Internet telles que Facebook, Google, Twitter, etc.
Des outils similaires ont par le passé été vivement critiqués par les partisans d’un Internet « ouvert », affirmant que de telles solutions ont tendance à générer des faux positifs, bloquant ou supprimant ainsi des contenus qui ne sont pas particulièrement problématiques. Il reste aussi à définir clairement ce que tel ou tel gouvernement entend par « contenu extrémiste » lorsqu'il milite pour la mise en place de pareilles solutions afin d'éviter les dérives.
Source : BBC
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