Ce mardi, le Premier ministre britannique Theresa May et le président français Emmanuel Macron vont se rencontrer à l’Élysée pour discuter de la manière de répondre efficacement à la menace terroriste en ligne. Les deux leaders veulent s’attaquer à la radicalisation en ligne, sachant que la France et le Royaume-Uni ont été frappés par des attaques terroristes à Londres, Manchester, Nice et Paris. Pour Theresa May, il s’agit d’une priorité qui nécessite que les deux pays renforcent leur niveau de coopération sur la question.
« La coopération antiterroriste entre les agences de renseignement britannique et française est déjà forte, mais le président Macron et moi sommes d'accord qu'il faudrait faire davantage pour s'attaquer à la menace terroriste en ligne », a déclaré la Première ministre britannique. « Au Royaume-Uni, nous travaillons déjà avec les entreprises de médias sociaux pour stopper la propagation de contenu extrémiste et de propagande toxique qui nuit à de jeunes esprits. » Avec le président français, « nous condamnons totalement le terrorisme et nous sommes engagés à éliminer cet ennemi », ajoute Theresa May.
Le président français et son invitée britannique devront donc lancer aujourd’hui une campagne conjointe pour s'attaquer à la radicalisation en ligne. Lors de leurs discussions, May et Macron devraient notamment s’accorder sur la manière dont les deux pays pourraient « développer des outils avec des entreprises technologiques pour arrêter l'extrémisme en ligne », rapportent The Guardian et le quotidien britannique BBC. Les deux leaders disent également avoir l'intention de créer une nouvelle responsabilité juridique pour les entreprises de technologie, si elles ne parviennent pas à éliminer les contenus extrémistes en ligne. Ces entreprises devraient notamment faire face à des amendes, s’il s'avère qu’elles ne prennent pas les mesures nécessaires pour lutter contre la radicalisation en ligne. L’objectif est de faire en sorte que l'Internet ne soit pas utilisé comme un « espace de sécurité » pour les terroristes et les criminels.
Le secrétaire d'État à l'Intérieur du Royaume-Uni, Amber Rudd, et le ministre français de l'Intérieur, Gérard Collomb, se réuniront dans les prochains jours pour faire connaître les détails de l'initiative de May et Macron.
Rappelons qu’en avril dernier, avant les élections présidentielles en France, Emmanuel Macron avait déjà affiché sa position vis-à-vis des propagandes en ligne et du terrorisme. Concernant la propagande djihadiste en ligne, le président français avait affirmé qu’Internet est devenu un élément essentiel décisif de la lutte contre le terrorisme. Il a donc proposé d’avoir une discussion franche avec les grands groupes de l’Internet pour qu’ils s’engagent à retirer les contenus de propagande djihadiste, sans délai. Sur ce point, Emmanuel Macron souhaitait surtout que les géants de l’Internet aient « une obligation absolue de résultats » sans pouvoir opposer une quelconque impossibilité technique ou un principe de liberté ou de neutralité. En ce qui concerne Theresa May, ce n'est plus inconnu qu'elle a fait de la régulation de l'Internet sa priorité, en déclinant par exemple des plans visant à sanctionner les réseaux sociaux qui ne contrôlent pas suffisamment les posts de leurs utilisateurs.
Sources : The Guardian, BBC
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Voir aussi :
Grande-Bretagne : Theresa May veut sanctionner les réseaux sociaux qui ne contrôlent pas suffisamment les posts de leurs utilisateurs
Grande-Bretagne : Theresa May veut créer un nouvel Internet contrôlé et réglementé, par le gouvernement
Présidentielle en France : Emmanuel Macron s'attaque au chiffrement et à la propagande en ligne, dans son programme de lutte contre le terrorisme
Theresa May et Macron prévoient une initiative contre le terrorisme en ligne
Avec une responsabilité juridique pour les entreprises de technologie
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Le , par Michael Guilloux
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