Je partage l'avis de benjani13 car le problème est en deux parties :
1. Une monnaie sert à l'échange de biens elle est la valeur transcendante et plus pratique que le troc qui en reste la méthode racine
2. Une monnaie sert à la spéculation. Elle est découplée de l'échange, la chrématistique (https://fr.wikipedia.org/wiki/Chrématistique) et devient une fin en soi.
Dans le premier cas la valeur d'une monnaie est basée sur une économie réelle, que ce soit une monnaie universelle, comme le dollar, ou locale comme le guarani du Paraguay. Lequel guarani (symbole PYG) est solide puisque basé sur l'agriculture (4e producteur mondial de soja) et l'élevage (viande et lait). Mais cette monnaie n'est pas universelle, vous ne pouvez acheter ni vendre des PYG en France. Mais sur place au Paraguay vous pouvez acheter aussi en USD c'est accepté partout d'autant que votre vendeur aura fait ses achats en USD (composants informatiques, par exemple). Pour les vraies monnaies, basées sur des références économiques, les fluctuations sont faibles.
Dans le deuxième cas, la spéculation, elle consiste à acheter des valeurs qui n'ont pas de valeur d'usage et sont uniquement spéculatives. La règle d'or pour être un bon spéculateur est "acheter au son du canon et vendre au son du clairon". Par exemple une société chute en bourse mais cette mauvaise passe est transitoire selon les analystes. C'est donc le moment d'acheter des parts en attendant quelle se redresse et son cours aussi.
On peut pervertir des valeurs réelles d'ailleurs pour cela (bourse des matières premières). A la fin des années 70 on avait du mal à acheter du bête sucre. N'ont pas parce que je ne sais quelle calamité avait décimé les champs de betterave ou de canne à sucre mais parce que s'était mis en place un processus spéculatif et il fallait, pour faire monter les cours du sucre, installer une pénurie artificielle. Ce fut traité dans le film "Le sucre" (
http://www.allocine.fr/film/fichefil...ilm=30418.html)
La cavalerie ou pyramide de Ponzi (https://fr.wikipedia.org/wiki/Système_de_Ponzi) est un autre cas de figure de la spéculation. Elle n'a plus de rapport avec la réalité du marché, cela relève de l'abus de confiance. Les frères Chaumet ont utilisé leur prestige pour rouler des clients spéculateurs dans la farine. Eux ont été en prison mais perdure en France le système des caisses de retraite par répartition qui sont de pures pyramides de Ponzi, mais dont les directeurs ne risquent pas la prison comme les frères Chaumet. Pourtant le principe est le même : on fait cotiser des gens pour leur retraite, enfin pas pour leur retraite, c'est là où est l'arnaque, pour payer ceux qui sont déjà en retraite. Cela fonctionne le temps des 30 glorieuses car c'est la croissance du salariat. Les retraités sont assurés d'avoir leur retraite car les nouveaux cotisants ne manque pas. Arrive la crise due à l'effondrement du capitalisme productif dit keynesien (ou fordiste). Récession gigantesque dans le salariat, chute des embauches, plans sociaux et emplois précaires mal payés pour les nouveaux arrivants. Il n'y a donc plus d'argent, dans les caisses de retraites, pour payer les nombreux retraités du baby boom d'après guerre.
Ceci peut s'appliquer avec la même logique au bitcoin. Basé sur rien (aucune économie réelle) son cours s'envole car il y a toujours de nouveaux entrants. On a parlé des mafieux, mais il y a deux catégories : ceux qui vendent, de la drogue principalement, et qui veulent une monnaie d'échange, mais non traçable et d'autres qui n'ayant que peu d'accès aux blanchisseries classiques mettent leurs acquis dans le bitcoin. Ceci provoque donc une flambée des cours, totalement injustifiées pour une monnaie d'échange. Le bit coin est surtout un fond spéculatif. Mais comme toute bulle spéculative elle est appelée à éclater.
Le bitcoin opère dans des officines assez confidentielles, pas des bureaux de change ayant passé et pignon sur rue. On imagine que ces officines qui sont présentes pour vendre du bitcoin auront disparu quand les spéculateurs, voyant arriver l'effondrement, voudront en vendre en masse pour récupérer leur valeur en vraie monnaie.
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